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Stop aux arrestations arbitraires et aux tortures à Djibouti

D 26 décembre 2011     H 12:17     A ORDHD     C 0 messages


Huit Mois après l’élection mascarade qui a permis au président Ismael Omar Guelleh de briguer un 3ème mandat contesté, la répression s’est intensifiée

 une centaine de civils ont été arrêtés dans les districts d’Obock et de Tadjourah, et détenues dans des casernes militaires (de GalEla, Margoïta ; etc) ; entre août et septembre 2011 où ils ont été torturés, accusés de soutenir le Front pour la Restauration de l’Unité et la Démocratie (FRUD).

 58 personnes ont été interpellées en septembre 2011, lors de la manifestation d’Ali-Sabieh contre le président Guelleh. Détenues au poste de police de Galilé pendant 2 mois à la frontière avec l’Éthiopie.

 Le 18 septembre 2011, 5 prisonniers politiques ont entamé une grève de la faim pour protester contre leur détention arbitraire, sous l’accusation fallacieuse de « participation à une insurrection armée ». MM. Hassan Amine, Ismaël Hassan Aden dit Madheedh, Ismaël Abdillahi Doualeh dit Sitiin, Abdi Osman dit Indabuur et Mohamed Ahmed dit Jabha.

1) M. Hassan Amine, défenseur des Droits Humains et membre du Parti djiboutien pour le développement (PDD), a été arrêté à son domicile à Randa le 1er août. Il serait en réalité poursuivi pour avoir rendu visite à des prisonniers politiques et en particulier d’avoir fourni des médicaments à Mohamed Ahmed dit Jabha, privé de soins ; pour avoir dénoncé des arrestations arbitraires et tortures de civils dans le nord du pays.

2) Ismaël Hassan Aden dit Madheedh, qui est militant du PND, serait poursuivi pour son rôle, très actif, dans la mobilisation pacifique contre le pouvoir. Il aurait été torturé lors de sa détention par des gendarmes.

3) Ismaël Abdillahi Doualeh dit Sitiin, distribuait ,La République, journal du parti PND. Il aurait été torturé à la Section de Recherche et de Documentation (SRD) de la gendamerie.

4) Abdi Osman dit Indhabuur, cadre de l’Union pour la Démocratie et la Justice (UDJ) aurait été torturé par des agents de la gendarmerie.

5) Mohamed Ahmed dit Jabha du Front pour la restauration de l’unité et la démocratie (FRUD), interpellé en mai 2010 au nord du pays et sévèrement torturé.

 Le 16 octobre, plusieurs dizaines de jeunes diplômés chômeurs ont été arrêtés lors d’une manifestation au centre ville. 32 d’entre eux ont été déférés devant la justice et une dizaine ont été écroués à la prison de Gabode, toujours en attente du verdict mis en délibéré.

 MM. Farah Abadid et Houssein Robleh, deux journalistes de La Voix de Djibouti, cadres du parti MRD, arrêtés le 21 novembre et sévèrement torturés. En liberté provisoire depuis le 26 novembre sous une fausse accusation d’« appel à une rébellion armée » comme pour les défenseurs des droits de l’Homme JP Noel, Hassan Amine et les militants politiques.

Une vingtaine d’autres prisonniers politiques croupissent à la prison de Gabode sans accès aux soins et à l’avocat :

 Mohamed Ahmed Abdillahi, frère de l’opposant Mahdi Ahmed Abdillahi (mort le 14 avril 2009 à la prison centrale de Gabode), interpellé en mars 2009 à Djibouti-ville, torturé et condamné à 5 ans de prison en juin 2009 ;

 Mohamed Hassan Robleh, militant du Mouvement pour le renouveau Démocratique (MRD), et Adan Mahamoud Awaleh, interpellés le 25 février 2011 à Djibouti-ville et torturés ;

 Hamoud Elmi Ahmed dit Gedaleh, militant de l’Union pour la démocratie et la Justice (UDJ), interpellé en février 2011 et torturé ;

 Zakaria Awaleh, Mahdi Abdillahi, Zeinab Mohamed Robleh, Idriss Mohamed Robleh et leur père Mohamed Robleh, interpellés le 16 septembre 2011 pour avoir manifesté leur opposition en présence du président Guelleh dans la ville d’Ali-Sabieh au sud du pays où le président possède une résidence secondaire. Ils ont eux aussi été torturés ;

 Ahmed Aidahis, pasteur nomade, interpellé début 2011 et accusé de soutien au FRUD a été violemment torturé et remis en liberté depuis le 20 octobre 2011, avec ordre de quitter le territoire djiboutien. Déchu de fait de la nationalité djiboutienne, il s’est rendu en Ethiopie où il vient de subir une opération pour des séquelles de torture dont il a fait l’objet.

L’ORDHD

 demande la libération des prisonniers politiques,

 et se joint à l’appel de Gerald Staberock secrétaire général de l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT) aux autorités de Djibouti à se conformer aux recommandations adoptées par le Comité contre la torture des Nations unies (CAT) lors de sa dernière session en novembre 2011, et en particulier celles relatives à la pratique fréquente de la torture par les forces de l’ordre et aux conditions de détention ».

Pour L’OBSERVATOIRE POUR LE RESPECT DES DROITS HUMAINS à DJIBOUTI (ORDHD)

Montreuil le 21/12/2011

R. Avignon