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Burkina Faso : La Chute de Blaise Compaoré

D 31 octobre 2014     H 11:57     A Parti Communiste Français     C 0 messages


Le mois d’octobre 2014 aura marqué l’histoire du Burkina Faso. Le 28, plus d’un million de manifestants ont crié leur refus du tripatouillage de la Constitution et du pouvoir à vie de Blaise Compaoré. Une telle mobilisation constitue un événement sans précédent. Au-delà de l’opposition et de la société civile, le peuple lui-même est descendu dans la rue. Le régime de Blaise Compaoré a perdu définitivement toute légitimité.

Compaoré pouvait jouer la carte des provocations, de la répression et de la violence, mais pour quel résultat ? Il a eu beau couper internet et les messageries mobiles, rien n’y fait. Le peuple burkinabé a décidé d’entrer de nouveau dans l’histoire pour faire tomber l’autocrate. Compaoré a voulu s’accrocher en dépit de tout.

Le gouvernement français doit prendre en considération les événements et commencer à faire le deuil de ce régime. Longtemps, Blaise Compaoré a représenté le pivot central des intérêts cachés de la Françafrique, celui qui fidèlement a été au service de tous les coups fourrés en Afrique de l’Ouest et de toutes les déstabilisations. Il se présentait comme le pompier de la sous-région, relayé en cela par des soutiens extérieurs zélés, alors qu’en réalité il a trempé dans les affaires les plus sombres, favorisé guerres et rebellions, de la Sierra Léone au Liberia, en passant par la Côte d’Ivoire et jusqu’au Mali où il jouait encore récemment un jeu trouble.

Il est temps de reconnaître que le bilan de celui qui est resté au pouvoir pendant 27 ans a été rejeté par les Burkinabé. Comment pourrait-il en être autrement ? Le pays possède un Indice de développement humain parmi les plus bas de la planète. Il a accumulé des retards considérables liés à des choix politiques fortement inégalitaires, initiant un modèle de croissance sans développement.

Ces dernières années, les tripatouillages constitutionnels se sont multipliés sur le continent Africain avec des complicités occidentales. Cela doit s’arrêter. L’aboutissement d’un véritable processus démocratique au Burkina Faso en est d’autant plus essentiel. Cette mobilisation populaire représente un espoir pour les peuples. Et un défi pour les Burkinabés.
La trop longue parenthèse Compaoré est en train définitivement de se refermer. D’heure en heure la situation évolue. L’Assemblée nationale a été prise, le régime aux abois se retranche dans le palais présidentiel de Kossyam. Un drame se joue, la répression s’abat – avec l’aide de mercenaires venus du Togo et de Côte d’Ivoire. Les jeunes, en pointe dans ce soulèvement, sont victimes des balles assassines. D’urgence, il faut stopper ce bain de sang.
Les forces de progrès du Burkina Faso doivent aujourd’hui avoir la responsabilité et la possibilité de donner un débouché positif à ce mouvement populaire tant du point de vue démocratique que social et éviter qu’il ne soit confisqué. Les communistes français continueront d’être solidaires de leurs combats.

Parti communiste français
le 30 octobre 2014