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Burkina Faso : prise d’otages désespérée et coup de poker

D 18 octobre 2015     H 05:58     A Régis Marzin     C 0 messages


Les événements du 16 au 30 septembre au Burkina Faso, représente le dénouement de 11 mois de tensions entre le Régiment de la Sécurité Présidentielle (RSP) et les forces de la transition, après la chute de Blaise Compaoré. Vestige de la dictature, la garde présidentielle mené par l’homme de confiance de Blaise Compaoré, Gilbert Diendéré, avait créé un blocage structurel qui menaçait le processus de démocratisation. Les modalités de sa dissolution se discutaient quand le RSP a agit pour tenter de survivre.

La tentative de coup d’Etat avait très peu de chance d’aboutir. Depuis celui du Niger en 2010, les coups d’Etat sont combattus avec vigueur par la communauté internationale et surtout africaine. Le changement de règle du jeu internationale avait été d’autant bien compris que ce cas du Niger représentait un des rares exemples positifs qui permettait une relance de la démocratie dans un pays. Il était improbable que les putschistes du 16 septembre à Ouagadougou échappent à un destin de vulgaires preneurs d’otages.

Les soldats séditieux ont agi une fois aculés, poussés jusqu’au va-tout. La prise d’otage a été réalisée alors qu’ils n’étaient pas capables de mettre en place un rapport de force équilibré. Face aux 1300 soldats du régiment, et sans doute moins si certains suivaient le premier ministre, Isaac Zida, s’alignaient, le pouvoir de transition, des partis démocratiques, une société civile dynamique, une armée et une gendarmerie, et surtout une population déterminée et organisée dans des syndicats. Le 27 novembre 2014, Michel Kafando avait mis fin aux fonctions de Chef d’Etat-major particulier à la Présidence Faso du Général Diendéré, qui restait chef du RSP sans fonction opérationnelle précise.

Le patron du RSP était menacé comme certains de ses hommes par la justice avançant sur les assassinats de Thomas Sankara ou de Norbert Zongo. Le lendemain de la prise d’otage, à 9h, était prévu une réunion sur l’affaire Sankara où « les avocats devaient être informés des avancées de l’enquête et des résultats »[1]. Des inculpations ont été prononcées et la justice continue d’avancer vers Gilbert Diendéré et vers Blaise Compaoré, par ailleurs, mis en accusation devant la Haute Cour de justice pour « haute trahison » et « attentat à la Constitution », le 16 juillet 2015[2].

Le contexte géopolitique n’était pas favorable : la lutte contre le terrorisme pousse au Sahel dans le sens d’une stabilité, quelque soit la nature des régimes, dictature en Mauritanie et au Tchad, démocratie au Sénégal, au Mali, au Niger, et bientôt au Burkina Faso. En outre, François Hollande s’appuie sur le Burkina Faso dans son bilan de soutien à la démocratisation de l’Afrique, face aux critiques sur le néocolonialisme, qui ont augmenté avec les interventions militaires françaises depuis 2010.

Dans ces conditions, la question principale qui subsiste après la crise est celle des soutiens externes au pays. Les soutiens burkinabés qui ont pris le risque de monter sur le navire des putschistes seront sanctionnés politiquement si ce n’est pas judiciairement. La crise a permis d’observer le rôle des acteurs de la communauté internationale et africaine. Puisque la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est affichée au premier plan, certains de ses présidents sont maintenant la cible des critiques.

Quels sont les intervenants extérieurs qui ont voulu transformer une prise d’otage sans rapport de force équilibré en changement de chef d’Etat entériné internationalement ? Qui a tenté de détourner le vocabulaire diplomatique, l’idée des « élections inclusives » ou de la « stabilité militaire sans morts », à l’avantage d’un clan minoritaire au Burkina Faso ? Tous les regards se tournent évidemment vers le président Macky Sall et vers le président Alassane Ouattara.

Selon une source béninoise[3], dans la soirée du 19 septembre 2015, Gilbert Diendéré a demandé à Macky Sall d’écarter Yayi Boni de la négociation, pendant la réunion, et devant Yayi Boni. Alors que de retour à Cotonou, celui-ci devenait hostile aux rebelles, le lendemain, le président en exercice de la CEDEAO a continué seul à travailler sur un accord. Dans la soirée du 19, la présidence du Sénégal a sorti un communiqué selon lequel la médiation travaillait à « un scénario qui pourrait très fortement conduire au retour du président de transition Michel Kafando »[4]sans précisions sur des « éventuelles garanties ou contreparties offertes aux putschistes ».[5]Ces contreparties ont été présentées le lendemain par Macky Sall : entre autres, « les personnes dont les candidatures ont été invalidées sur la base des articles 135 et 166 de la loi électorale du 7 avril 2015 autorisées à participer aux prochaines élections » et « une loi d’amnistie sur les évènements consécutifs au coup d’Etat du 17 septembre 2015 »[6].

Macky Sall a porté un compromis « honteux », décalé de réalité, immédiatement rejeté, au minimum, par incompétence et incompréhension de la situation au Burkina. Il a trahi les idéaux démocratiques. Il a insisté pendant encore deux jours contre vents et marées. Son ministre des affaires étrangères, Mankeur Ndiaye, a assumé jusqu’au moment où cela n’avait plus de sens, jusqu’au début du sommet du Nigéria le mardi 22, quand l’armée burkinabé avait depuis 1 jour rétabli la situation, en se justifiant ainsi : « Il y a deux voies : la voie de la paix civile pour aller vers des élections apaisées, ouvertes, crédibles, démocratiques, et la voie du chaos. Et nous travaillons pour que la première voie triomphe »[7]. Il parlait de la paix imposée les otages n’étant pas libérés.

Alassane Ouattara n’a pas la chance de son collègue sénégalais de posséder une étiquette de président correctement démocratiquement élu[8] et d’une certaine complaisance des media de son pays. Trop connu pour ses amitiés avec Blaise Compaoré et Gilbert Diendéré, il se devait sans doute d’agir de manière plus discrète, mais le 19 au soir, présentant les preneurs d’otages comme des auteurs de coup d’Etat solides, en conférence de presse, à Abengourou, il a montré sa pensée véritable : « Comme vous le savez, deux chefs d’Etat de la CEDEAO sont à Ouagadougou depuis hier. Ils continuent les discussions avec les nouvelles autorités mais aussi, avec les représentants de la CEDEAO, de l’Union Africaine, des Nations Unies. »[9] Il a ainsi valorisé les preneurs d’otages, dans une certaine reconnaissance officielle, pour aller dans le sens de leurs revendications.

Alassane Ouattara a par ailleurs confirmé qu’il ne changeait pas de position sur la participation des partis ayant essayé de changer la constitution : ‘« Nous voulons des élections apaisées, des élections transparentes, des élections démocratiques », soulignant l’avoir dit à « plusieurs occasions … A l’occasion de la visite du Président Kafando le 31 juillet (à Abidjan), à l’occasion du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO qui a eu lieu le samedi 12 (septembre 2015) à Dakar »’[10]. En déclarant le 20 mai 2015 « l’exclusion ne sera pas acceptable »[11], le président ivoirien, avait déjà montré sa volonté de s’ingérer dans les affaires burkinabées.

Le 19 septembre, cette logique difficilement acceptable pour les forces de la transition était pourtant encore plus fortement remise en cause par la crise. Parce qu’il véhiculait l’idée d’un coup d’Etat sérieux et crédible à plus long terme, les pressions d’Alassane Ouattara pour sauver les amis de Blaise Compaoré sous prétexte d’inclusivité électorale pouvaient sembler justifiées. Pourtant, la réalité du rapport de force militaire et populaire contredisait ce point de vue. Le président ivoirien aidé du président sénégalais tentait d’entraîner un enchaînement favorable au clan de l’ancienne dictature, qu’il aurait été ensuite impossible de déconstruire.

La négociation était évidemment également contestable sur la forme, et d’autres acteurs sont mis en cause. Participaient également Kadré Désiré Ouédraogo, le président de la commission de la CEDEAO et Mohamed Ibn Chambas Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest.

Kadré Désiré Ouédraogo est ancien premier ministre du Burkina Faso, de février 1996 à novembre 2000, une phase plus dure de la dictature de Blaise Compaoré, avant que la lutte après l’assassinat de Norbert Zongo ne fragilise le régime et l’assouplisse. Impliqué dans la dictature, Kadré Désiré Ouédraogo n’était pas neutre, il était potentiellement attaquable sur son passé par Gilbert Diendéré. Le 23 septembre, à Abuja, il était aux côté de Macky Sall pour défendre l’accord projeté avec le chef du RSP vers « une solution acceptable pour toutes les parties en présence au Burkina Faso »[12], comme si la négociation se faisait avec autre chose que des insoumis fortement armés.

Mohamed Ibn Chambas est, lui, connu pour son soutien à la dictature togolaise de Faure Gnassingbé, de 2005 à 2015. Il a participé à faire passer à son poulain togolais la délicate étape de la présidentielle d’avril 2015[13] dans un contexte fortement marqué par la corruption[14]. Ban Ki Moon le conserve dans son équipe et depuis, Mohamed Ibn Chambas maquille son forfait togolais par un discours sur la démocratie, semble s’exprimer dans le sens du vent, évitant les risques et privilégiant le consensus. Les aventures d’Ibn Chambas au Togo prouvent une chose : le diplomate issue de la CEDEAO manque de distance, est trop impliqué personnellement en Afrique de l’Ouest pour être un assistant digne des Nations Unies dans une négociation. Il y a un problème de fonctionnement de l’ONU en Afrique de l’Ouest, et, au Burkina Faso, une fois de plus, l’ONU n’a pas rempli son rôle de garant dans une négociation malgré les recommandations de principe du secrétaire général.

En fin de crise, l’Union européenne a souligné le rôle de trois présidents[15] : « Les efforts de la CEDAO, avec l´engagement personnel de plusieurs Chefs d´Etats Africains (Niger, Ghana, Bénin) pour accompagner les acteurs burkinabés dans la recherche de solutions permettant de ramener la paix et la stabilité ont joué un rôle majeur. » Mahamadou Issoufou a été particulièrement visible pour inverser la tendance et a déclaré avant le sommet du 22 à Abuja ‘« Nous souhaitons que le peuple burkinabè soit entendu » et que cet intérêt « serve de fil conducteur à la CEDEAO »’[16]. Il a fallu sept heures de débat à huis clos à Abuja pour revenir à la raison.

Le dictateur Faure Gnassingbé et le médiateur compromis Macky Sall n’étaient pas à leur place dans la cérémonie de redémarrage de la transition du 23 septembre, le premier a essuyé le ridicule en ne pouvant atterrir à Ouagadougou et le second s’est décommandé, en évitant d’avoir à répondre aux questions de la presse.

Après qu’Alassane Ouattara et Dramani Mahama, comme précédent président en exercice de la CEDEAO, ait participé à soutenir la dictature au Togo en mai 2015, la CEDEAO est de nouveau mise en cause sur les principes démocratiques. Le manque de compétence est patent, la prétention à résoudre des crises dans une ingérence non maîtrisée, également. Tant la médiation a révélé son dysfonctionnement, que les présidents réunis au Nigéria se sont sentis obligés de rappeler à l’Union africaine « le respect du principe de subsidiarité qui régit les relations entre l’Union Africaine et les Communautés Economiques Régionales »[17], alors que l’UA n’est elle-même pas reconnue pour sa capacité à défendre la démocratie. L’épisode burkinabé montre une CEDEAO éloignée de l’expression démocratique réelle, englué dans des compromis historiques, les fraternités malsaines, et une méconnaissance des lois, comme l’ont rappelé les magistrats burkinabés[18].

En donnant l’ordre aux militaires français de soustraire à ses geôliers le président Kafando, dans la soirée du 21[19], la diplomatie française a montré qu’elle pouvait agir de manière utile. Le président Hollande continue de privilégier des actes qui facilitent l’oubli du passif françafricain, dont le rôle des acteurs français autour de l’assassinat de Thomas Sankara.

L’ambassadeur Gilles Thibault, bien secondé par quelque conseillé militaire sérieux, et qui n’oublie jamais de rappeler ses contacts avec le Balai citoyen, a sorti son épingle du jeu et a réussi à faire oublier les sauts en parachutes de son prédécesseur, ambassadeur entre le août 2010 et août 2013, Emmanuel Beth, l’ami de Gilbert Diendéré[20], qui affirmait que l’idée des poursuites contre l’ex-président Compaoré « fait partie des règlements de comptes du passé et que c’est une absurdité » et que, pour les élections, l’« on ne peut faire d’impasse sur l’essentiel : l’accès de tous (candidats et électeurs) aux élections »[21].

La prise d’otage par le Régiment de la Sécurité Présidentielle et ses violences terminées, l’homme de confiance de Blaise de Compaoré « le soldat qui sait tout, mais ne dira rien … le big boss des renseignements généraux. ‘l’homme le mieux informé du pays’ » par qui transitent « les précieuses informations que lui transmettent les Américains et les Français »[22] a quitté le refuge du nonce apostolique, pour finir entre les mains des autorités de transition. Le 1eroctobre, le premier ministre Isaac Zida, a annoncé, son jugement par un tribunal militaire.

L’armée, son chef, le général Pingrenoma Zagré, et ses adjoints, ont rappelé une seconde fois que des armées républicaines pouvaient, dans certains pays d’Afrique, prendre part à la fin des régimes dictatoriaux. La crise burkinabé illustre correctement la nécessité d’une transformation des armées de protection des présidents en armées républicaines au service du peuple au travers d’institutions démocratiques.

Après la dissolution du bastion résistant de l’ancien système dictatorial et la décrédibilisassions supplémentaire du CDP, le processus électoral, retardé de quelques semaines, se trouve soulagé d’une épée de Damoclès. Puisque les crimes du chef du RSP et de l’ancien président exilé sont liés, la neutralisation de Gilbert Diendéré permettra maintenant à la justice d’avancer sur plusieurs affaires sans la précédente pression. Ce déblocage permettra la poursuite d’une démocratisation plus complète et le renforcement de l’Etat de droit. La potentielle exemplarité du processus ne sera sans doute pas du goût de tous les chefs d’Etat, mais les moyens de pressions manqueront aux récalcitrants.

Surtout, la mobilisation de la population, de la société civile, des syndicats, et des partis démocratiques, ont montré à l’Afrique que démocratisation du continent s’accélère dans une période faste. La lutte pour le respect des constitutions initiée au Sénégal, puis au Burkina Faso, en échec au Burundi, confrontée à la répression au Congo Kinshasa, continue. Alors que se finissait la prise d’otage des institutions à Ouagadougou, à Brazzaville, le 27 septembre, pour la première fois depuis 1997, la population bravait la répression et sortait dans la rue[23] pour contester le pouvoir à vie de Sassou Nguesso et s’opposer à la stratégie du coup d’Etat constitutionnel. Gilbert Diendéré et ses complices nageaient à contre-courant de l’histoire du Burkina Faso mais aussi de l’Afrique.

Régis Marzin, Paris, 2 octobre 2015

Notes

[1] BrunoJaffré18.9.15, voir aussi LeMonde18.9.15 etJeuneAfrique17.9.15aveclettreJuge

[2] Le Monde + AFP 16.7.15

[3] Source Max Savi carmel, Tribune d’Afrique.

[4] BBC reprisparBurkina 24-19.9.15

[5] NewsOuga.com 20.9.15

[6] Burkina24 -20.9.15

[7] RFI 22.9.15

[8] Régis Marzin, 29 juillet 2015, Retour sur la présidentielle de 2010 en Côte d’Ivoire, à propos du livre ‘France Côte d’Ivoire une histoire tronquée’ de Fanny Pigeaud,https://regardexcentrique.wordpress.com/2015/07/29/retour-sur-la-presidentielle-de-2010-en-cote-divoire/

[9] Afrikipresse20.9.15, Lanouvelletribune20.9.15, lavoixdufaso19.9.15

[10] APA 20.9.15

[11] Nordsud24-Ouaga par lemondealenversblog, radioomaga sur netafrique, ofaso, discours complet : NewsAbidjan20.9.15, bayiri5.6.15

[12] imatin 23.9.15

[13] Régis Marzin, 4 mai 2015, Togo – Une mascarade électorale de plus ! Une mascarade électorale de trop ? L’injonction paradoxale togolaise, Dossier d’analyse du processus électoral de la présidentielle de 2015 au Togo, au 4 mai 2015. https://regardexcentrique.wordpress.com/2015/05/04/togo-une-mascarade-electorale-de-plus-une-mascarade-electorale-de-trop/

[14] Source Max Savi carmel, Tribune d’Afrique.

[15] UE/SEAE23.9.15

[16] Burkina24, plus complet RFI22.9.15

[17] lefaso22.9.15

[18] Lettre ouverte des syndicats des magistrats du Burkina sur projet d’accord de la CEDEAO :Burkina24 – 22.9.15

[19] Gilles Thibault, ambassadeur de France : Observateur 28.9.15

[20] Jeune Afrique / Rémi Carayol : 5.11.14

[21] Interview d’Emmanuel Beth par Bruno Fanucchi (re)publié par la Voix du Faso le 24.9.15, http://lavoixdufaso.net/le-general-beth-parle-de-la-crise-burkinabe-il-faut-maintenant-que-les-militaires-passent-la-main-une-interview-de-bruno-fanucchi/, Emmanuel Beth est actuellement dans le conseil privé(ESL & Network)http://www.eslnetwork.com/fr/france/emmanuel-beth

Son frère, l’ancien chef du Commandement des opérations spéciales (COS), le général Frédéric Beth a quitté son poste de directeur de cabinet à la DGSE le 8 juillet 2015 :http://www.lunion.com/505851/article/2015-07-08/ca-bouge-dans-les-armees

[22] Jeune Afrique / Rémi Carayol : 5.11.14

[23] Le Monde 28.9.15

* * *

Chronologie du renversement de Blaise Compaoré à la tentative de coup d’Etat de Gilbert Diendéré

28 octobre 2014

Début des manifestations contre le projet de modification de la constitution et la suppression du 3e Rôle important du Balai citoyen.

30 octobre 2014

Prise de l’Assemblée nationale .
Dissolution par l’armée du gouvernement et de l’Assemblée et mise en place d’un organe de transition. al Nabéré Honoré Traoré chef d’Etat provisoire.

31 octobre 2014

Démission du Président de la République du Burkina Faso, fuite vers la Côte d’Ivoire avec l’aide de l’armée française et en lien avec le général Gilbert Diendéré.

Arrivée délégation conjointe à l’Union africaine et à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) avec Kadré Désiré Ouédraogo, président de la commission de la CEDEAO et l’ONU avec Représentant Spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas.

Lieutenant-Colonel Isaac Yacouba Zida (RSP) chef de la transition, chef de l’Etat, désigné par l’armée (aux dépens de son rival, le chef d’état-major des armées, le général Nabéré Honoré Traoré).

Suite des manifestations pour une transition civile, en accord avec la demande de la mission de la CEDEAO et l’Union africaine, et des Nations Unies.

2 novembre 2014

Prise du bâtiment de la Radio télévision par des hommes du RSP sous les ordres de Zida.
Début des négociations entre Zida et l’opposition.

3 novembre 2014

Ultimatum de 15 jours de l’UA pour un passage dans une transition civile

5 novembre 2014

Accord sur les contours d’une transition politique dirigée par une « éminente personnalité civile », sous l’égide des présidents ghanéen, Dramani Mahama, sénégalais, Macky Sall et nigérian, Goodluck Jonathan venus en médiateurs : « levée immédiate de la suspension de la Constitution, nomination urgente par consensus d’une éminente personnalité civile pour présider la transition, et formation d’un gouvernement de transition pour une période d’un an ».

11 novembre 2014

Retour du président du Sénégal Macky Sall pour la négociation sur la transition et du Togolais Faure Gnassingbé, dictateur opportuniste.

15 novembre 2014

Rétablissement de la constitution

16 novembre 2014

Signature de la charte de la transition prévoyant la mise en place d’un Conseil national de la transition, composé de 30 représentants des partis politiques de l’opposition, 25 représentants des organisations de la société civile, 25 représentants des forces de défense et de sécurité, et 10 représentants des autres partis.

17 novembre 2014

Choix du diplomate Michel Kafando pour diriger la transition.

20 novembre 2014

Michel Kafando, chef de l’Etat nomme le lieutenant-colonel Isaac Zida au poste de Premier ministre.

23 novembre 2014

Gouvernement de transition de 26 ministres dont 4 militaires. Isaac Zida ministre de la défense en plus d’être premier ministre.

27 novembre 2014

Michel Kafando met fin aux fonctions de Chef d’Etat-major particulier à la Présidence Faso du Général Gilbert Diendéré, patron du Régiment de sécurité présidentielle (RSP). (Burkina24-27.11.15)
Le Conseil national de transition (CNT), élit le journaliste Sheriff Sy président du CNT.

15 décembre 2014

Tension entre RSP et Zida : le Général Gilbert Diendéré réclame à Zida la non-dissolution du RSP qui accepte. (JA4.2.15)

30 décembre 2014

Tension entre RSP et Zida : le Général Gilbert Diendéré réclame à Zida la non-dissolution du RSP qui accepte. (JA4.2.15)

23 janvier 2015

Election présidentielle et législatives fixées au 11 octobre 2015 (1er tour de la présidentielle).(Monde+AFP23.1.15)

4 février 2015

Nouvelle tension entre RSP du Général Gilbert Diendéré et Zida : Zida veut dissoudre RSP et Diendéré veut démission Zida. Mogho Naba, chef traditionnel des Mossi, médiateur. (JA4.2.15, AFP4.2.15)
La société civile demande la dissolution du RSP (RSP = 1 300 soldats = 10 % des effectifs de l’armée). (lefaso)
Deux proches de Blaise Compaoré nommés : Boureima Kéré, comme chef d’Etat major particulier du Président et le lieutenant-colonel Coulibaly, ancien aide de camp de Blaise Compaoré, comme chef de corps du RSP. (BJaffré18.9.15)

9 février 2015

Manifestation pour la dissolution du RSP. (France24-8.2.15, 2.15)

20 février 2015

Grève de 48h appelé par l’Unité d’action syndicale qui exige des poursuites judiciaires contre les auteurs de crimes de sang et de crimes économiques. (RFI18.2.15)

6 mars 2015

Michel Kafando propose que la Garde présidentielle (RSP) soit réaffecté à la lutte antiterroriste. (JA:6.3.15)

8 avril 2015

Grève et journée d’action de la Coalition contre la vie chère (CCVC) pour la justice sur les crimes économiques et de sang, et contre la vie chère. (lefaso)

10 avril 2015

Promulgation d’un nouveau code électoral avec inéligibilité tous ceux qui ont soutenu le projet de révision constitutionnelle. (JA:11.4.15)

20 mai 2015

La CEDEAO (47e sommet à Accra) : « le Sommet a demandé l’organisation d’élections inclusives, apaisées, sans exclusion et respectueuses de la Constitution ». Alassane Ouattara s’est entretenu avec Michel Kafando, en marge du sommet. (APA20.5.15)

Alassane Ouattara à son arrivée à Abidjan : « l’exclusion ne sera pas acceptable » : « En ce qui concerne le Burkina-Faso, le sommet a demandé la tenue d’élections inclusives, sans discrimination dans les meilleurs délais, c’est-à-dire comme prévu par les Burkinabé eux-mêmes, le 11 octobre 2015.Et nous avons insisté sur le fait que l’exclusion ne sera pas acceptable. Nous considérons que tout ce qu’il doit être fait doit être conforme à la constitution du Burkina- Faso ». (Nordsud24-Ouaga repris par lemondealenversblog, radioomaga sur netafrique, ofaso, discours complet :NewsAbidjan20.9.15, bayiri5.6.15)

22 mai 2015

Rencontre avec les diplomates et les représentants des organisations internationales et africaines au Burkina : « En réponse aux propos du président ivoirien, … « l’exclusion ne sera pas acceptable », Michel Kafando a déclaré « Nous avons adopté le code électoral qui a suscité des débats (. .). Lorsque vous avez à affaire à une situation telle que nous l’avons vécue au Burkina Faso, il faut prendre en compte les aspirations du peuple », a-t-il indiqué à l’ensemble du corps diplomatique et des représentants des organisations internationales et africaines en poste au Burkina Faso. » »

1er juin 2015

Michel Kafando reçu à Paris par François Hollande. Hollande : « élections qui doivent être transparentes et incontestables… Je voulais également lui dire combien nous sommes à ses côtés pour que la justice puisse faire son travail en toute indépendance par rapport à des événements ou à des faits qui ont pu à un moment saisir le Burkina Faso… le Burkina Faso, qui doit être un exemple par rapport à ce que la démocratie doit être. Un exemple par rapport à ce que des processus constitutionnels doivent être et donc, si nous sommes aux côtés du Burkina Faso, c’est parce que nous voulons aussi qu’il ait valeur d’exemple. Je pense notamment à ce qui se passe aujourd’hui au Burundi, où nous devons expliquer qu’il y a des processus constitutionnels qui doivent être respectés et qu’il y a aussi des élections qui doivent être organisées en toute transparence. » (elysee.fr) « La France mettra une aide de 3,1 millions d’euros à la disposition du gouvernement du Burkina Faso pour la tenue des élections. » (JA:1.6.15). Visite de Kafando au président de l’Assemblée nationale et à la secrétaire générale de la Francophonie, Michaëlle Jean.

24 juin 2015

International Crisis Group alerte sur le danger du RSP et parle du code électoral comme « une menace non seulement pour les prochaines élections mais pour l’avenir, injectant le venin de l’exclusion politique dans un pays attaché au multipartisme et à la concertation ». (ICG24.6.15)

27 juin 2015

Nouveau code minier voté par le CNT. (RFI:27.6.15)

28, 29, 30 juin 2015

Nouvelle tension entre Zida et RSP (BJaffré30.7.15). (Le RSP a voulu imposer par la force à Zida de signer pour la conservation du RSP 99 ans)

10 juillet 2015

Création d’un Cadre de concertation des sages pour discussion avec RSP suite à une rencontre entre Michel Kafando, Isaac Zida, le g.al Pingrenoma Zagré, chef d’état-major général des armées, g.al Gilbert Dienderé, ancien chef d’état-major particulier de la présidence, le Lieutenant-Colonel Céleste Coulibaly, le chef de corps du RSP. Accord pour ne pas dissoudre le RSP avant les élections. (RFI:10.7.15)

13 juillet 2015

La Cour de justice de la CEDEAO considère que la modification du code électoral constitue « une violation du droit de libre participation aux élections » et ordonne « de lever les obstacles à une participation aux élections consécutifs à cette modification » suite à une plainte de 7 partis politiques, dont le CDP. (LeMonde+AFP13.7.15)

16 juillet 2015

Le CNT vote la mise en accusation de Blaise Compaoré devant la Haute Cour de justice pour « haute trahison » et « attentat à la Constitution ». (LeMonde+AFP16.7.15)

17 juillet 2015

Après les travaux du Cadre de concertation des sages, Zida, premier ministre, perd le poste de ministre de la Défense, assuré par Michel Kafando. Michel Kafando Michel Kafando affirme que le Burkina Faso va « se conformer » au verdict de la cour de justice de la Cédéaosur le nouveau code électoral. (RFI:17.7.15)

31 juillet et 1er août 2015

Visite de Michel Kafando et 6 ministres à Alassane Ouattara à Abidjan Discussions sur les élections et sur Blaise Compaoré.
Blaise Compaoré : Michel Kafando : « ce n’est pas une question qui nous dérange tant, pour autant que de sa part (Compaoré), il n’y ait pas de velléité de déstabilisation ou certaines actions qui puissent nuire à la Transition ». (NewsOuaga30.9.15). « A la question de savoir ce que ferait la Côte d’Ivoire si le Burkina Faso demandait l’extradition de son ancien chef d’Etat, Alassane Ouattara a préféré ne pas répondre » (RFI:1.8.15, +IvoireBusiness1.8.15)

Elections : Alassane Ouattara : « En ce qui concerne la préparation des élections dans nos deux pays, nous sommes convenus de poursuivre nos actions en faveur du respect du calendrier électoral et de la tenue d’élections inclusives et apaisées afin de préserver la paix dans les deux pays compte tenu des liens que j’ai évoqué tout à l’heure et compte tenu de l’importance de la communauté burkinabè en Côte d’Ivoire. » Kafando : pour la transition, le programme reste et demeure. Nous avons fixé les élections couplées présidentielles-législatives pour le 11 octobre 2015. Nous avons déjà convoqué le corps électoral, les candidats aux élections présidentielles se sont déjà fait connaitre, le 1er août jusqu’à minuit nous attendons le dépôt des candidatures pour les législatives après se sera le tour des élections de proximité, les élections municipales prévues pour se tenir dans le mois de Janvier en 2016. Dans tous les cas nous sommes prêts pour aller aux élections. Ce que nous avons simplement demandé aux uns et aux autres, si nous voulons comme nos voisins, comme la Côte d’Ivoire, comme la communauté internationale nous l’ont demander avoir des élections claires, transparentes et crédibles, nous avons tous intérêt à faire en sorte qu’il y ait un certain apaisement dans la conduite de tout un chacun. Qu’il y ait un apaisement dans la façon de mener la campagne électorale. » (lefaso1.8.15).

Ce 31 juillet, il y a désaccord sur les élections « inclusives » au Burkina qui signifie pour Ouattara d’être ouverte aux partis qui ont voulu modifier la constitution, dont le CDP, comme signifié le 20.9.15 par Ouattara à propos des raisons de la crise du 16.9.15 (APA20.9.15) et à Dakar le 12.9.15.

2-8 août 2015

Fin du dépôt des candidatures aux législatives. La Commission électorale nationale indépendante a jusqu’au 8 août pour valider les candidatures. (RFI:7.8.15)

26 août 2015

Le Conseil constitutionnel exclut des élections législatives une quarantaine de candidats, en application de l’article 166 du code électoral contre l’avis de la Cour de justice de la CEDEAO. (RFI:26.8.15)

29 août 2015

Le Conseil constitutionnel a préselectionné 16 candidats et exclu de la présidentielle Eddie Komboïgo, le candidat du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), et Gilbert Noël Oudréaogo, celui de l’Alliance pour la démocratie et la fédération-Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA). Djibrill Bassolé est accepté. (JA:30.9.15)

Début septembre

« Ce dernier (Michel Kafando) comptait lui (Gilbert Diendéré) proposer la direction d’une nouvelle agence nationale de renseignement, domaine de prédilection de l’ancien bras droit de Blaise Compaoré. Malgré trois propositions de rendez-vous, début septembre, pour évoquer ce nouveau poste, « Gilbert » ne s’est jamais présenté dans le bureau du chef de l’État. » (JA:BenjaminRoger1.10.15)

9 septembre 2015

Le CDP participera aux législatives après avoir changé les candidats disqualifiés par d’autres. (RFI:9.9.15)

10 septembre 2015

Présidentielle : « Sur les seize présélectionnés, le Conseil constitutionnel a écarté les dossiers de Djibrill Bassolé, ancien ministre des Affaires étrangères, et Yacouba Ouedraogo, ancien ministre des Sports » suite au recours de Bénéwendé Sankara et Ablassé Ouédraogo les accusant d’avoir soutenu la modification de l’article 37 de la Constitution. (JA:11.9.15)

12 septembre 2015

Sommet de la CEDEAO à Dakar. Selon Jeune Afrique, « Les chefs d’État de la Cedeao, au premier rang desquels Macky Sall, devraient une nouvelle fois insister auprès des autorités de transition burkinabè sur la nécessité d’organiser des scrutins présidentiel et législatifs « inclusifs », c’est-à-dire ouverts aux candidats de tous bords. » (JA:9.9.15) « Dans la déclaration finale …, la Cedeao exhortait le Groupe de soutien à la transition au Burkina Faso à poursuivre ses efforts de sensibilisation de toutes les parties prenantes afin d’assurer le maintien de la stabilité politique à l’approche des élections présidentielle et législatives prévues le 11 octobre. L’organisation demandait également à sa Commission de poursuivre son soutien pour le dialogue entre les parties à toutes les étapes du processus électoral, afin de réduire au minimum les risques de désaccord pouvant déboucher sur des conflits. » (JA:18.9.15) « Achille Tapsoba et Léonce Koné, premier et second vice-présidents du CDP, étaient présents dans les coulisses du sommet à Dakar pour plaider leur cause » (JA:13.9.15). « Selon un participant, la réunion est tendue. Face à ses pairs qui le pressent d’assouplir les mesures d’exclusion électorale visant les candidats pro-Compaoré, Kafando reste ferme et affirme qu’il ne peut plus revenir en arrière. » (JA:BenjaminRoger1.10.15)

Macky Sall en clôture du sommet : « Le défi pour nous tous est de faire en sorte que l’expérience démocratique dans l’espace Cédéao se confirme définitivement dans la culture politique de nos pays. De manière à ce que nos rendez-vous électoraux ne soient ni plus ni moins que des échéances républicaines normales donnant lieu à une compétition ouverte, saine et apaisée. De par les expériences récentes dans notre sous-région et les aspirations données ici, j’ai la conviction que les perspectives sont plutôt bonnes ». (AudioRFI:13.9.15)

13 septembre 2015

La Commission de réconciliation nationale et des réformes (CRNR) réclame la dissolution du RSP dans son rapport « Les voies du renouveau » au milieu de nombreuses recommandations (CRNR13.9.15) et propose pour « faire la lumière sur tous les crimes et aller vers la réconciliation ‘un pool de juges d’instruction’ ». (RFI:15.9.15)

15 septembre 2015

Gilles Thibault, ambassadeur de France : « Le Groupe International de Soutien et d’Accompagnement de la Transition (GISAT) constatait que, en dépit des menaces que l’on voyait toujours planer sur la transition, nous cheminions vers des élections apaisées » (Observateur28.9.15).

16 septembre 2015 (mercredi)

Avant 14h30 après-midi : en plein Conseil des ministres, séquestration de Michel Kafando et d’autres ministres dont Zida par les hommes du RSP dirigés par Diendéré.
« Regroupés dans une salle du palais, Kafando, Zida et Loada sont rejoints par René Bagoro, le ministre de l’Habitat. Ils y subissent les moqueries et les menaces voilées des jeunes soldats chargés de leur surveillance. En fin d’après-midi, les quatre hommes sont séparés. Le chef de l’État est conduit, avec Bagoro, vers une petite maison, dans l’enceinte du palais. » (JA:BenjaminRoger1.10.15)

Après 14h30 : Gilles Thibault, Ambassadeur de France, prévenu par 2 SMS de l’aide de camp de Zida, , et du directeur de cabinet de Kafando : « J’ai d’abord tenté d’obtenir des informations supplémentaires, en contactant des acteurs que je supposais pouvoir jouer un rôle important dans la crise. J’ai notamment appelé le général Gilbert Diendéré et le général Pingrenoma Zagré, pour comprendre avec eux ce qui était en cours, condamner la prise d’otages et exiger la libération immédiate des personnes détenues. Je me suis ensuite entretenu avec Chérif Sy et Hervé Kam, afin de souligner la nécessité d’être très prudents quant aux réactions qui pourraient venir de la rue, et veiller à ce que le sang ne coule pas. ». (Observateur28.9.15)
L’ONU, l’Union africaine et la CEDEAO exige « la libération immédiate et inconditionnelle des otages ». (AFP16.9.15 + ONU :Burkina24-17.9.15, UA : RFI:18.9.15 + CPsanctionsUA)
« Boni Yayi, médiateur de la Cedeao, a eu Gilbert Diendéré au téléphone dans la nuit de mercredi à jeudi » (JA:17.9.15)

17 septembre 2015 (jeudi)

Affaire Sankara : une réunion où « les avocats devaient être informés des avancées de l’enquête et des résultats » prévue le 17 à 9h est reportée en raison du coup d’Etat. L’enquête menaçait Gilbert Diendéré et pouvait aboutir à son inculpation (BJaffré, LeMonde18.9.15,JA:17.9.15aveclettreJuge) (+ présentation Diendéré : JA:RémiCarayol5.11.14,JA:17.9.15, RFI:17.9.15) : « 8 personnes ont déjà été inculpées dans cette affaire. Parmi elles, quatre militaires ont été mis aux arrêts et placés sous mandat de dépôt pour leur participation présumée à l’assassinat de Thomas Sankara… Hyacinthe Kafando, ancien chef de la garde rapprochée de Blaise Compaoré et meneur du commando .. aurait depuis fui le Burkina ». (JA:15.9.15) (+ affaire Norbert Zongo : RFI:23.9.15)

7h30-8h10 : Télévision : annonce du coup d’Etat par le lieutenant-colonel Mamadou Bamba du Conseil national de la démocratie. (JA:17.9.15) : « Les forces patriotiques et démocratiques alliant toutes les composantes de la nation et réunies au sein du Conseil National pour la Démocratie (CND), ont décidé de mettre un terme au régime déviant de la transition .. Le régime de transition s’est progressivement écarté des objectifs de refondation d’une démocratie consensuelle ». Le CND explique son opposition à la loi électorale excluant certains anciens proches de Blaise Compaoré de la présidentielle d’octobre. « L’intervention du CND a pour but principal d’enclencher un processus cohérent, juste et équilibré devant conduire à la mise en place d’un système institutionnel robuste », … annonce la démission du président de la transition, Michel Kafando, la dissolution du gouvernement et du Conseil national de transition et la mise en place d’une concertation en vue de la formation d’un nouveau gouvernement de cohésion nationale. (JA:17.9.15)

8h30 : L’UE condamne et soutient les représentants des Nations Unies, l´Union Africaine et de la CEDEAO (UE/SEAE17.9.15 et 2e communiqué en fin de journée,UE/SEAE17.9.15bis)
8h55 : Début manifestations (JA:17.9.15) : le RSP tire : « au moins trois personnes mortes et une soixantaine blessées depuis mercredi » (JA:18.9.15). Plus de morts ensuite…

9h15 : Le gouvernement français condamne le « Coup d’Etat » au Burkina Faso et appelle à la reprise du processus électoral. (Ouaga17.9.15)

9h30 : Conseil national de la démocratie est présidé par Diendéré. (Burkina24-17.9.15)

10h05-31 : John Kirby, porte-parole du département d’Etat : « Les Etats-unis condamnent fermement toute tentative de saisir le pouvoir par des moyens qui ne sont pas dans le cadre de la constitution, et tout recours à la force comme moyen de résolution des différends politiques. » (JA:17.9.15)

10h20 : Chérif Sy, président de l’Assemblée de transition sur RFI : demande aux forces armées de mettre fin au coup d’Etat.

10h30-53 : François Hollande : « Il ne peut pas y avoir de légalité avec des putschistes », « Je condamne ce coup d’État, je le condamne fermement parce qu’un processus électoral était en cours, les dates étaient arrêtées, le corps électoral était recensé et il y avait donc un processus .. Il ne peut pas être expliqué que des groupes puissent empêcher cette transition démocratique qui était en cours. J’appelle donc ceux qui ont commis cet acte à libérer les personnes qui sont retenues, et notamment le président de la transition qui encore aujourd’hui est pris en otage, et j’appelle ces groupes à cesser immédiatement leur action » (JA:17.9.15), le contingent français sur place (220 soldats des forces spéciales) « n’a pas à interférer ».

12h47 : L’OIF condamne le coup d’Etat. (OIF17.9.15)

10h58 : Diendéré : « Nous sommes passés à l’acte pour empêcher la déstabilisation du Burkina ». (JA:17.9.15)

11h24 : Arrivée du burkinabé Kadré Désiré Ouédraogo, président de la commission de la Cedeao, et du Ghanéen Mohamed Ibn Chambas, représentant spécial de Ban Ki-Moon pour l’Afrique de l’Ouest. (JA:17.9.15)

12h32 : La CEDEAO, l’Union Africaine et les Nations Unies publie un communiqué de presse commun condamnant le coup d’État. (JA:18.9.15).

12h49 : seconde condamnation de l’UA par Nkosazana Dlamini-Zuma. (JA:17.9.15)

12h27 et 13h05 : Réunion des leaders politiques, appel des partis et des OSC à la « désobéissance civile ». (JA:17.9.15)

13h34 : Le studio de Smockey, leader du Balai citoyen, attaqué par le RSP. (JA:17.9.15)

14h16 : Gilbert Diendéré affirme sur France 24 avoir le soutien de toute l’armée (JA:17.9.15)

14h23 : Macky Sall condamne le coup d’État. (JA:17.9.15)

15h : Le groupe international de soutien à la transition au Burkina Faso condamne logiquement le coup d’État (JA:17.9.15)

Le Président du CNT se déclare président de la transition par intérim et « exprime sa reconnaissance à l’Organisation des Nations Unies, à l’Union Européenne, à la France, à l’Union Africaine, à la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) pour leurs soutiens » (Burkina24-17.9.15)
Communiqué Union Africaine : « La Présidente de la Commission exige la libération immédiate et inconditionnelle des responsables de la transition et leur rétablissement dans leurs fonctions… La Présidente de la Commission réitère la ferme condamnation par l’UA de cet enlèvement injustifiable et la séquestration continue des responsables de la Transition, qui constituent un acte terroriste à tous égards, ainsi que de la tentative inacceptable de remise en cause totale de la Transition engagée au Burkina Faso depuis novembre 2014. » (Burkina24-17.9.15)

Gilles Thibault, ambassadeur de France : « Le jeudi 17, l’ambassadeur américain, le représentant de l’Union européenne et moi-même avons tenu une réunion avec les membres du GISAT toujours sur place, notamment Mohamed Ibn Chambas, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest, et Kadré Désiré Ouédraogo, le président de la Commission de la CEDEAO » (Observateur28.9.15)

Le représentant de l’ONU en Afrique de l’Ouest, Mohamed Ibn Chambas, a rencontré Gilbert Diendéré. (Burkina24-18.9.15) « Il a transmis un « message ferme » de la part de Ban Ki-moon, « exigeant la libération immédiate de toutes les personnes détenues et la reprise rapide de la transition ». » (JA:18.9.15)

Communiqué de condmanation du GISAT-BF (Groupe international de suivi et d’accompagnement pour le Burkina Faso) (CEDAO)
Porte-parole du gouvernement ivoirien, Bruno Koné, point presse après le Conseil des ministres : « Nous souhaitons que cette crise soit la plus courte possible, que ce pays retrouve sa normalité. La Côte d’Ivoire s’en tiendra aux décisions prises par la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest » (connectionivoirienne24.9.15). « Le gouvernement a catégoriquement nié ce mercredi toute complicité du président ivoirien Alassane Ouattara avec le général Gilbert Diendéré ». (Afrik.com24.9.15)
« Le Conseil national pour la démocratie (CND) affirme avoir rencontré, jeudi 17 septembre, une délégation composée des Nations unies, de l’Ua, de la Cedeao, de l’Ue, des États-Unis et de la France. Le CND déclare, après cette rencontre, accepter le principe du dialogue et consentir à la libération de Michel Kafando, président de la Transition et de tous les ministres retenus en otage par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP) ». (JA:18.9.15)
« Couvre-feu nocturne et fermeture des frontières terrestres et aériennes ». (JA:18.9.15)

17 ou 18 ou 19 septembre 2015

Gilles Thibault, ambassadeur de France le 28.9.15 : « Nous (NDLR : a priori : « l’ambassadeur américain, le représentant de l’Union européenne et moi-même ») avons également échangé avec les médiateurs importants qu’ont été Monseigneur Paul Ouédraogo, le Président Jean-Baptiste Ouédraogo et le chef d’état-major général des Armées, le général Pingrenoma Zagré, que je connais bien puisque saint-cyrien comme moi » . (Observateur28.9.15)

18 septembre 2015 (vendredi)

Matin : communiqué du CND disant accepter de libérer Michel Kafando (CND18.9.15).

Grève générale, manifestations et barricades de la population contre le RSP (sourceRFI:19.9.15) surtout à Bobo-Dioulasso (JA:18.9.15)

Conseil de sécurité de l’ONU menace de sanctions : « la France, soutenue notamment par le Tchad, a plaidé en faveur de sanctions » (Burkina2418.9.15)

Président du Conseil national de la transition (CNT), Cheriff Sy, Chef d’Etat par intérim, appelle le RSP à « déposer les armes et se mettre à la disposition de l’état-major général des armées pour redéploiement » (Burkina24-18.9.15)

Suite à une réunion le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA suspend le Burkina Faso. (RFI:18.9.15, UA-CommuniquéSanctions)

Laurent Bigot, consultant Gaskiya, Paris (RFI:18.9.15) : « La transition a tendu le bâton pour se faire battre et avec la complicité de la communauté internationale qui est restée particulièrement silencieuse sur l’exclusion de candidats, sur des motifs totalement fallacieux, qui plus est, déjugée par la cour de justice de la Cédéao. Donc, maintenant il faut trouver les voies et moyens pour reprendre un processus démocratique avec une exclusion qui soit réduite à sa stricte nécessité, c’est-à-dire pour des gens condamnés ou privés de leurs droits civiques .. Ça a déraillé bien avant et on a accompagné ce processus d’exclusion de candidatures sans rien dire. On n’a pas soutenu la Cour de justice de la Cédéao dans sa décision. Donc maintenant on peut toujours condamner, mais on est confronté à une situation où il ne sert plus à rien de condamner, mais de trouver des solutions… La transition s’est mêlée de sujets sur lesquels elle n’avait pas légitimité à agir tout simplement. Le mandat de la transition c’était de conduire le Burkina à faire des élections libres et transparentes, et elle a échoué ».
9h41 : Le Balai citoyen appelle à la mobilisation à l’aéroport de Ouagadougou afin d’accueillir Macky Sall et « lui rappeler qu’on ne négocie pas avec les terroristes » » (JA:18.9.15)

10h37 : « Adama Kanazoé, Zéphirin Diabré et Roch Marc Christian Kaboré désignés pour rencontrer le groupe de contact international, composé d’Ibn Chambas et de Kadré Désiré Ouedraogo » (JA:18.9.15)

11h12 : « libération » de Michel Kafando (JA:18.9.15) = Michel Kafando en résidence surveillée ouverte aux visites « dans l’appartement qu’il occupait jusque-là ». Les ministres sont libérés (RFI:19.9.15) sauf le premier ministre, détenu au palais de Kosyam (JA:20.9.15).

11h56 : « Chérif Sy appelle les populations des régions à rallier Ouagadougou. » (JA:18.9.15)

12h10 : « concertation en cours entre les chefs de corps des différentes garnisons de l’armée, à l’état-major. » (JA:18.9.15)

12h40-13h55 : arrivée de Macky Sall, dirigeant en exercice de la Cédéao, lieu de négociation = chambre 1006 de l’hôtel Laïco, ensuite sécurisé par le RSP. (RFI:19.9.15) (JA:18.9.15)

13h33 : Arrivée de Yayi Boni à Ouagadougou au nom de la CEDEAO. (JA:18.9.15)

15h45 : L’ambassadeur de France confirme la « libération » de Michel Kafando (JA:18.9.15)

15h45 : « L’ensemble des partis membres du Cadre de Concertation des Partis politiques (CCPP) rejette totalement et s’oppose fermement à tout cadre ou organe issu du putsch militaire ». (JA:18.9.15)

Le Conseil national de la transition (CNT) et la société civile refuse le dialogue. Macky Sall affirme qu’il faut « créer une dynamique de réconciliation nationale ». Selon Assad Mamadou Ouedraogo, Macky Sall a dit « nous devrions donner un mot d’ordre pour que les jeunes puissent rentrer chez eux et que nous puissions nous asseoir ensemble pour dialoguer, pour trouver une solution favorable ». Selon RFI :, Il a également dit « Au-delà des aspects de rupture de la marche constitutionnelle, ou même de la transition par la suite, il se pose véritablement un manque de dialogue entre acteurs politiques burkinabè. Cela est extrêmement dangereux pour la cohésion nationale, pour l’unité nationale et pour la concorde nationale. ». RFI : dit « La crainte des médiateurs Macky Sall et Thomas Boni Yayi, c’est que la position de l’UA froisse et complique des discussions déjà très complexes. » (RFI:19.9.15)

La nuit, Macky Sall et Yayi Boni rencontrent Diendéré « en tête à tête ». Diendéré déclare ensuite « Des propositions ont été faites par ces deux hautes personnalités. » (RFI:19.9.15)

19 septembre 2015 (samedi)

Communiqué du Général Pingrenoma Zagré (CEMA) : « Les Forces armées nationales réaffirment leur attachement aux valeurs républicaines, fondements de la fraternité et de la cohésion sociale… je condamne fermement tous les actes de violence à l’encontre des populations.. En ma qualité de chef d’état-major général des armées, je demande aux populations de garder leur confiance aux Forces armées nationales qui sont engagées depuis les premières heures de cette crise avec les acteurs nationaux et internationaux dans la recherche d’une solution qui assurera à notre nation la paix et la sécurité. » (CEMAZagréBurkina24-19.9.15)
Communiqué sur les attaques contre la presse (CNP-NZongo)
Hervé Kam, Balai citoyen : « la position du CND ne nous intéresse pas. Ce qui nous intéresse, c’est la position de la CEDEAO » (Burkina24-19.9.15)
Michel Kafando est apparu devant la presse (JA:20.9.15)
Rencontre Michel Kafando avec Macky Sall et Yayi Boni. Macky Sall « lors d’un point de situation en fin de journée » : « Nous avons surtout échangé en profondeur avec le président (Kafando) sur la situation, aussi sur les mesures d’urgence à mettre en oeuvre pour un retour à la normale. » (RFI:19.9.15)
Rencontre entre Yayi Boni, Macky Sall, les partis, Ablassé Ouedraogo, Benewende Sankara, Roch Marc Christian Kaboré, Saran Sérémé et Zéphirin Diabré (RFI:19.15), le CNT et la Société Civile. « Le CNT et la Société civile ont exigé un départ immédiat des auteurs du coup d’Etat avant toute négociation. »

Macky Sall : « Tout à l’heure nous allons recevoir le général Diendéré, cela sera un peu la clôture des consultations. Depuis hier, vous avez suivi avec nous, toutes les parties ont été entendues, nous avons un schéma qui se met en place, nous espérons que d’ici la fin de l’après-midi, nous pourrons être plus explicites par rapport en tout cas à ce que la société burkinabè elle-même, la classe politique, la société civile, les acteurs avec les Nations unies, la Cédéao et toute la communauté internationale, nous pourrons aider le pays à sortir de cette passe difficile, et poursuivre sa transition et aller aux élections, le plus rapidement possible ». (RFI:19.9.15)

Rencontre de plus de 2h entre Yayi Boni, Macky Sall, Gilbert Diendéré, Ibn Chambas et Kadré Désiré Ouédraogo », le Président de la Commission de la Cédéao depuis février 2012, un burkinabé, ancien premier ministre du 6 février 1996 au 7 novembre 2000. Le Conseil National pour la Démocratie (CND) a présenté un document « schéma de sortie de crise qui suppose que le général Gilbert Diendéré dirige la transition » (BBC20.9.15, texte :Fasozine20.9.15)

Gilbert Diendéré demande à Macky Sall d’écarter Yayi Boni de la négociation pendant la réunion devant Yayi Boni. (Source Max Savi carmel, Tribune d’Afrique)
Communiqué de la présidence du Sénégal selon lequel la médiation travaille à « un scénario qui pourrait très fortement conduire au retour du président de transition Michel Kafando » (BBCreprisparBurkina24-19.9.15) sans précisions sur des « éventuelles garanties ou contreparties offertes aux putschistes ». (com20.9.15)

Fasozine écrit « le Premier ministre Yacouba Isaac Zida fait ses valises. » (Fasozine19.9.15)

22h30 : « les OSC sortent de leur rencontre avec les envoyés spéciaux de la CEDEAO. La majeure partie des structures politiques membre du Cadre de concertation des partis politiques (CCPP), par ailleurs membre de l’ex-CFOP, ne sont toujours pas présents à la rencontre. Pour le compte de l’ex-CFOP, seuls le président du MAP, Victorien Tougma, Mouvement pour la démocratie en Afrique (MDA) de Ahmadou Tall et Yacouba Ouédraogo » (lepays.bf19.9.15)

23h35 : Rencontre entre Yayi Boni, Macky Sall et l’ex-majorité, dont Léonce Koné, Président du directoire du CDP et Diomdioda Dicko.
« Macky Sall a annoncé qu’un nouveau sommet extraordinaire de la Cédéao serait convoqué en urgence. Sans doute à Abuja, la capitale du Nigeria. » (RFI:20.9.15-13h58)

Yayi Boni annonce en sortant pendant 4 minutes de conférence de presse (RFI:20.9.15-5h42) son départ de la médiation et un retour de la transition avec Michel Kafando à sa tête : « Tous les acteurs vont se réunir demain matin pour lancer la bonne nouvelle au monde entier » (com20.9.15, vidéoYayiBonisurBurkina24). Les acteurs burkinabé n’ont pas été officiellement informés et invités. (RFI:20.9.15-5h42)
« Alors que Boni Yayi parlait à la presse, le président sénégalais Macky Sall planchait visiblement sur le protocole d’accord issu des deux longues journées de concertation. » (RFI:20.9.15-5h42)
Yayi Boni rentre à Cotonou, alors que Sall continue.

20 septembre 2015 (dimanche)

Fuite sur un des points importants de l’accord qui aurait été conclu la nuit dernière : « les personnalités exclues des élections par le Conseil constitutionnel soient réintégrées dans le jeu politique. » (RFI:20.9.15bis). Chérif Sy : « Les informations qui semblent avoir filtré c’est que Gilbert Diendéré aurait souhaité une amnistie pour lui. Maintenant, est-ce que cette proposition a abouti… Nous ne savons rien, mais il est évident que c’est inacceptable pour nous. » (RFI:20.9.15-5h42)

Le Monde, Cyril Bensimon, écrit : « la démission du premier ministre, le lieutenant-colonel Isaac Zida, paraît désormais scellée. Ses anciens frères d’armes du RSP qui l’avaient placé à la tête de l’Etat après la chute de Blaise Compaoré le 31 octobre 2014 ayant fait de sa démission un préalable. » (9.15-3h18). Jeune Afrique, Benjamin Roger, écrit : « Le général Gilbert Diendéré ne quittera pas le pouvoir sans un certain nombre de garanties personnelles et l’assurance que ses hommes ne sortiront pas perdants du putsch. » (JA:20.9.15).

10h : heure de reprise des négociations. Les points discutés : « Les membres des partis exclus des échéances électorales seront-ils réintégrés ? Autre élément clé : l’avenir du régiment de sécurité présidentielle : la dissolution exigée par certains depuis des mois sera-t-elle mise à nouveau sur la table ? Les putschistes vont-ils demander l’amnistie après ce coup d’Etat ? » (RFI:20.9.15-13h58)

Vers 10h : le RSP disperse les manifestants appelé par Balai Citoyen devant l’hôtel Laico. (RFI:20.9.15, + RFI:20.9.15bis). La police et la gendarmerie ont pris le relais pour sécuriser l’hôtel. (Burkina24-20.9.15)
Fin de matinée : une heure d’entretien entre Macky Sall et Gilbert Diendéré (RFI:20.9.15-18h48)

11h54 : Macky Sall va voir Michel Kafando. (chronologie en direct sur lefaso.net)

12h17 : Arrivée au Laïco de Mgr Paul Ouédraogo, de l’ancien président Jean-Baptiste Ouédraogo et du Chef d’Etat-major général des Armées, le Gal Pringrenoma Zagré. (chronologie en direct sur lefaso.net)
14-18h25 (4h) : négociation à huis-clos entre Macky Sall, et Gilbert Diendéré. (chronologie en direct sur lefaso.net)

Déclarations de François Hollande à Tanger (vidéoHollande) et conférence de presse (Elysee.fr) : « Nous soutenons entièrement le dialogue qui a été engagé par plusieurs chefs d’Etat africains avec ceux, qui ont en toute illégalité commis un acte de force, pour revenir au processus de transition.

En ce moment même il se passe des discussions et la France soutient les médiations africaines qui sont engagées, et, je mets en garde ceux qui voudraient s’y opposer. » (+AFP21.9.15-9h03)

Alassane Ouattara en conférence de presse à Abengourou : « Le chef de l’Etat ivoirien a semblé prendre acte du nouvel ordre constitutionnel dans ce pays, en parlant de « nouvelles autorités » pour désigner le Conseil National de la Démocratie du général Diendere », « Nous suivons attentivement la situation au Burkina Faso. Comme vous le savez, deux chefs d’Etat de la CEDEAO (Macky Sall et Thomas Yayi Boni) sont à Ouagadougou depuis hier (vendredi). Ils continuent les discussions avec les nouvelles autorités mais aussi, avec les représentants de la CEDEAO, de l’Union Africaine, des Nations Unies. (…) Je pense que dans la journée ou demain (dimanche) nous aurons des éléments précis sur les propositions de sortie de crise. Nous tenons beaucoup à la paix au Burkina Faso. » (9.15, Lanouvelletribune20.9.15,lavoixdufaso19.9.15). ‘« Nous voulons des élections apaisées, des élections transparentes, des élections démocratiques », a-t-il expliqué, soulignant l’avoir dit à « plusieurs occasions … A l’occasion de la visite du Président Kafando le 31 juillet (à Abidjan), à l’occasion du sommet des chefs d’Etat de la CEDEAO qui a eu lieu le samedi 12 (septembre 2015) à Dakar », a poursuivi le chef de l’Etat ivoirien… Nous avons toujours eu la même position que tout doit être fait pour que ces élections soient apaisées et notre position n’a pas changé. Nous souhaitons des élections apaisées, transparentes et démocratiques. » » (APA20.9.15)

Union d’action syndicale (UAS) à propos des négociations de la CEDEAO : « la CEDEAO a eu un langage qui a manqué de fermeté dans le sens du respect des principes démocratiques à l’endroit de ceux qui ont créé les conditions d’assassinat d’une trentaine de martyrs au cours de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2015 ; Elle a même été parmi les institutions qui ont versé de l’huile sur le feu en parlant d’élections inclusives et à résumer le rôle des organes de transition uniquement à l’organisation d’élections, occultant les vraies raisons de cette insurrection populaire. » (Burkina24-20.9.15)

Balai citoyen : « Nous exigeons que l’armée régulière, les forces de défense et de sécurité prennent leurs responsabilités historiques face à cette agression armée contre le peuple burkinabè et ses institutions. Nous appelons les populations à s’organiser chacun dans sa rue, son quartier, son secteur pour démontrer que la stratégie de terreur et de psychose que tente d’instaurer les groupuscules de miliciens du RSP ne saurait paralyser cet élan patriotique qui nous a animé. » (CADTM)

Rentré à Cotonou, Yayi Boni, déjà informé par Général Pingrenoma Zagré (CEMA), que l’armée burkinabée pourrait intervenir, devient plus hostile au RSP et envisage un soutien militaire de l’armée béninoise à l’armée burkinabé. Il discute avec l’ambassade américaine à Cotonou pour obtenir un soutien militaire américain à l’intervention de l’armée burkinabé, à partir, entre autres, de la base américaine de Djibouti. Les français sont prévenus par les américains de ce projet. (Date à vérifier : dimanche, ou sinon lundi matin. Source Max Savi Carmel, Tribune d’Afrique)

19h14 : La Cédéao propose un « projet d’accord politique de sortie de crise, présenté par Macky Sall : restauration du président Michel Kafando, amnistie des putschistes, élections avec les candidats pro-Compaoré le 22 novembre. » (RFI:20.9.15). 19h24 Accord : « Le rétablissement de la transition avec Michel Kafando, le report de la question du RSP au prochain président, le vote d’une amnistie pour les événements intervenus à partir du coup d’État, l’arrêt des violences et l’organisation des élections le 22 novembre avec la participation des candidats exclus. (lefaso.net)

Projet d’accord politique de sortie de crise en 13 points dont « 8 – Les personnes dont les candidatures ont été invalidées sur la base des articles 135 et 166 de la loi électorale du 7 avril 2015 seront autorisées à participer aux prochaines élections. A cet égard, les dispositions seront prises avant le 30 septembre 2015. 9- Toutes les questions nécessitant un traitement à long terme, tel que la réforme du secteur de la sécurité et de la défense, y compris le RSP, seront laissées à l’appréciation du président et du gouvernement issus des prochaines élections …12 – L’acceptation du pardon et l’adoption d’une loi d’amnistie au plus tard le 30 septembre 2015 sur les évènements consécutifs au coup d’Etat du 17 septembre 2015 » (Burkina24-20.9.15)

Macky Sall « a souhaité que les Burkinabè prennent la direction de l’issue « 
de la paix, de la concorde, par le compromis, avec un accord de sortie de crise menant vers des élections apaisées, libres et démocratiques pour que le pays reparte vers un destin solide ». » (Burkina24-20.9.15). « Macky Sall a indiqué devant la presse qu’il soumettrait cette proposition lors d’un sommet des chefs d’Etat mardi au Nigeria. » (Burkina24-20.9.15). « Deux issues s’offrent à nous. Celle que nous souhaitons tous, c’est celle de la paix, de la concorde par le compromis avec un accord de sortie de crise menant vers des élections apaisées, libres et démocratiques. » (RFI:21.9.15-6h02)
Kafando, pas encore libre, n’a pas été associé à l’accord (fasozine21.9.15) : « je suis très réservé pour ce projet d’accord parce que tous les problèmes qui ont été abordés ne peuvent pas trouver une solution comme ça, notamment les problèmes de fonds. .. on ne pourra pas en parler maintenant. » (autocensure car pas libre) (RFI:surBurkina24-21.9.15)
« Porte-parole des organisations de la société civile, Me Guy-Hervé Kam, juge « honteux » le projet d’accord proposé ce soir » (9.15, LeMonde20.9.15). Guy Hervé Kam : « Les chefs d’Etat de la Cédéao voudraient relégitimer des coups d’Etat dans notre sous-région. (…) Désormais dans la sous-région, toute personne qui n’est pas d’accord, qui sent que le pouvoir peut lui échapper, fait un coup d’Etat et on vient entériner tout ce qu’elle demande. C’est aussi simple que cela. »

(RFI:21.9.15-7h49)
« Le président du CNT, Chérif Sy, rejette pour sa part purement et simplement le texte, appelant les Burkinabè à converger vers la capitale pour manifester leur colère. » (RFI:21.9.15-7h49)
« En province, plusieurs jeunes chefs d’unités de l’armée de terre et de la gendarmerie, qui se connaissent depuis leur passage par le prytanée de Kadiogo ou l’académie militaire de Pô, décident, le dimanche soir, de lancer dès le lendemain une offensive coordonnée sur Ouagadougou. Objectif : contraindre les putschistes à déposer les armes. » (JA:BenjaminRoger1.10.15)

Bruno Jaffré : « Des observateurs impartiaux ont pu faire croire à Gilbert Diendéré qu’il serait compris… International Crisis Group (ICG), .. consacre malheureusement une bonne partie de son rapport à argumenter contre l’ « exclusion » des membres du CDP… Laurent Bigot, … Ces deux observateurs n’ont pas entièrement tort en prévoyant une crise, nous l’avons prévue aussi. .. Leur analyse propose de perpétuer une injustice, de laisser présenter des représentants d’un parti qui ont pillé le pays et mené à une insurrection. A l’aide de moyens illimités ils avaient la possibilité de dénaturer les élections, au détriment finalement de l’aspiration des insurgés et de l’ensemble des autres partis politiques. .. En réalité, leur raisonnement consiste en un renversement de perspective. Gilbert Diendéré n’est pas dangereux parce que la transition aurait fait une erreur. Il est dangereux tout court, comme le démontre son lourd passé de déstabilisateur et de criminel ! » (BrunoJaffré21.9.15)
Liste des partis soutenant le CND. (fasozine)
Bilan : 17 morts et 108 blessés enregistrés au CHU Yalgado Ouédraogo (lepays20.9.15)

21 septembre 2015 (Lundi)

François Hollande téléphone à Macky Sall et Alassane Ouattara pour « encourager les chefs d’État de la Cedeao à adopter le lendemain, lors de leur sommet extraordinaire à Abuja, la position la plus ferme possible » (CBoisbouvierdansJA:30.9.15). Hollande a indiqué à Macky Sall « que la France soutiendrait pleinement la CEDEAO pour parvenir à des élections équitables et transparentes dans les meilleurs délais » et « a confirmé que la coopération civile, financière et militaire française avaient été suspendues » et ce « jusqu’à la reprise effective de la transition, sous autorité civile ». (Libération21.9.15)

13h44 : les forces armées convergent vers Ouagadougou dans le but de désarmer le régiment de sécurité présidentiel, les chefs de corps des Forces armées nationales demandent aux membres du Régiment de sécurité présidentiel de déposer les armes. (RFI:21.9.15+CEMA21.9.15)
Réunion de crise des partis politiques (Burkina24-21.9.15)
Manifestations, barricades contre « la trahison de la Cédéao » (RFI:22.9.15)

16h58 : Diendéré annonce la libération de Zida. (lefaso +chronologie en direct sur lefaso)

18h30 : 2e communiqué du CEMA : « Les personnels du RSP invités à déposer les armes et à se mettre sous ses ordres + demande aux populations du Burkina Faso de rester sereines et de faire confiance aux Forces armées nationales » (lefaso)

Sur RFI :, les présidents tchadien, Déby, et nigérien, Issoufou, ont appelé les militaires du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) à déposer les armes. Issoufou : « « Nous souhaitons que le peuple burkinabè soit entendu » et cet intérêt « qui servira de fil conducteur à la CEDEAO » lors du sommet extraordinaire à Abuja ce 22 septembre 2015. » (Burkina24, plus complet RFI:22.9.15).

Vers 20h : communiqué Elysée « Entretien avec M. Macky Sall » (Elysée.fr) : « François Hollande a appelé l’ensemble des forces impliquées dans le putsch à déposer immédiatement les armes et à rendre le pouvoir aux autorités légitimes, faute de quoi elles devraient en assumer toutes les conséquences. ». « la France se réservait la possibilité d’appliquer des sanctions contre ceux qui s’opposeraient à la tenue d’élections régulières » (repris parLibération21.9.15, 9.15) .

20h30 : libération, exfiltration française de Michel Kafando par les Forces spéciales françaises : Gilles Thibault, ambassadeur de France : « Deux heures avant l’intervention, des messages très clairs nous sont parvenus de l’entourage immédiat du Président Kafando, pour nous dire que sa vie était menacée. Il était alors en résidence surveillée, à proximité de la Direction Générale du Trésor, près du palais présidentiel autour duquel l’armée loyaliste resserrait son étau. Il était donc à craindre que les insurgés ne se contentent plus de faire du président un simple otage, mais mettent directement sa vie dans la balance. De ce qu’il s’est passé entre le moment où j’ai quitté l’ambassade, vers 20h, et celui où nous sommes rentrés à la résidence de France, je ne dirai rien. La mission a été conduite exactement comme il le fallait, en souplesse, sans la moindre difficulté. Tout ce que je peux affirmer, c’est que le Président Michel Kafando était effectivement libre le lundi 21 au soir, et que la première personne avec laquelle il a pu s’entretenir a été le Président Hollande. .. tout ceci est allé très vite, et parce que les autres n’ont pas la capacité de mobiliser les moyens nécessaires à la réalisation en toute sécurité d’une telle opération. Nous savons tous qu’il y a à Ouagadougou un détachement de forces françaises, dont la mission principale est de lutter contre le terrorisme au Nord-Mali. » (Observateur28.9.15) Hollande téléphone à Kafando. (JA:30.9.15) « Vers 20 h 30, après avoir obtenu l’accord de Gilbert Diendéré, un convoi d’une dizaine de 4×4, à bord duquel se trouvent l’ambassadeur et plusieurs éléments des forces spéciales françaises stationnées au Burkina, débarque devant la villa où Kafando est interné. » (JA:BenjaminRoger1.10.15)
« Michel Kafando a été exfiltré et accueilli à la résidence de l’ambassadeur de France. » (Figaro+AFP22.9.15)

A partir de 21h30 et une partie de la nuit : « Les différents chefs de corps et les chefs du CND sont en ultimes concertations à la présidence pour trouver une solution négociée à la crise et éviter l’affrontement » (chronologie en direct sur lefaso.net)

Lettre ouverte des syndicats des magistrats du Burkina sur projet d’accord de la CEDEAO : « Les syndicats de magistrats ne trouveraient pas motif à s’exprimer si de telles propositions n’avaient pas l’inconvénient majeur si elles devaient être toutes entérinées : • de faire échec à la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union Africaine ; • de faire du recours au RSP en violation flagrante du droit positif burkinabè une voie de recours contre les lois et les décisions de justice ; • d’attenter gravement à l’indépendance du pouvoir judiciaire burkinabè ; • d’encourager toute personne dont la responsabilité pénale peut être recherchée à créer des situations de trouble pour espérer être amnistié ; • de légitimer les violations des droits humains ; • de priver la justice burkinabè de toute force morale pour juger d’autres faits, d’autres actes ou d’autres personnes car elle ne se relèverait jamais du sentiment qu’elle n’est faite que pour les plus faibles.

C’est pour cette raison que les syndicats de magistrats burkinabè, fidèles à leurs déclarations de départ, voudraient rappeler à l’attention de tous : • qu’ils n’entendent aucunement collaborer avec une autorité établie en violation des textes en vigueur ; • que le besoin de paix n’est pas inconciliable avec le besoin de justice et que du reste, la meilleure paix, qui s’inscrit dans la durée, est celle qui ne laisse jamais inassouvi le besoin de justice. Ces tueries ont probablement eu lieu parce que d’autres tueries antérieures n’ont pas été sanctionnées, et si celles présentes ou en cours restent impunies, d’autres viendront encore s’ajouter pour revendiquer la même impunité. Le Burkina Faso ne se construira pas dans cette spirale d’impunités. » (Burkina24-22.9.15)

Nuit : « Les gendarmes patrouillent en ville cette nuit et ont remplacé le RSP qui semble positionné dans ses casernes et vers les axes de pénétration dans la ville. » (RFI:22.9.15)

22 septembre 2015 (mardi)

L’armée burkinabè est entrée sans résistance dans la nuit dans Ouagadougou(Figaro+AFP22.9.15) et encercle la ville.
3h : Le premier ministre Zida est libéré. (RFI:22.9.15, Burkina24-22.9.15). « une fois libéré, l’ancien numéro deux du RSP participe activement à la coordination des forces loyalistes face à ses adversaires putschistes » (JA:BenjaminRoger1.10.15)

6h42 : « L’armée loyaliste a posé un ultimatum aux militaires putschistes qui ont organisé le coup d’Etat de mercredi dernier. Elle a annoncé qu’elle laissait jusqu’à midi (10h00 GMT) aux putschistes du régiment de sécurité présidentielle (RSP) pour se rendre et déposer les armes avant une éventuelle attaque de leur part. » (Figaro22.9.15, RFI:22.9.15-6h42) puis reprise des discussions entre Diendéré et l’armée. (chronologie en direct surlefaso.net)

9h24 : L’UE demande au RSP de « de déposer inconditionnellement leurs armes » (UE/SEAE22.9.15)

9h40 : Le faso indique « Plusieurs sources militaires contactées ne confirment pas un ultimatum pour 10H mais dénoncent plutôt des manœuvres dilatoires du Gal Diendéré qui essaie de diviser l’armée et de gagner du temps. » (chronologie en direct sur lefaso.net)

La gendarmerie burkinabè est du côté de l’armée contre le RSP. (colonel Serge Alain Ouédraogo Figaro+AFP22.9.15, 9.5)
Unité d’action syndicale (UAS) : « nous ne sommes pas au courant de la tenue de négociations à Ouagadougou. Nous maintenons notre mot d’ordre de grève générale ». (lefaso22.9.15)

Ministre sénégalais des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye : « les éléments de proposition de compromis qui ont été présentés par la médiation du président Macky Sall sont partis de propositions venant des médiateurs nationaux burkinabè, qui ont soumis à la médiation de la Cédéao sept éléments de proposition de sortie de crise, qui par la suite ont été enrichis à la suite des différents contacts que la médiation a eus avec tous les acteurs : les ambassadeurs d’un certain nombre de pays, le groupe international de soutien et d’accompagnement de la transition au Burkina Faso, la société civile, le Conseil national de transition, les partis politiques, et naturellement, avec le général Diendéré et son équipe. Les éléments de proposition ont été portés à l’attention du président Kafando par les présidents Macky Sall et Boni Yayi, qui se sont rendus à sa résidence officielle, d’abord pour s’enquérir de son état de santé et ensuite lui présenter tous les éléments de proposition de sortie de crise. Et il a donné son point de vue sur chacun des éléments ! Y compris sur l’amnistie ! Il a dit ce qu’il en pensait. Et lui-même d’ailleurs, il avait quelques réticences, mais après il a dit : « Oui, bon… On peut le faire. Le cas de Diendéré, oui, pourquoi pas. » C’est pour vous dire qu’il s’est prononcé sur chacun de ces éléments ! C’est pourquoi je suis trop surpris. Je suis trop surpris parce que, encore une fois, comment des chefs d’Etat médiateurs vont demander un retour à la transition, sous la présidence du président Kafando, sans demander son point de vue ? Mais ce n’est pas étonnant ça ? … Il faut qu’il donne le temps à la Cédéao de trouver une issue heureuse et pacifique à la crise au Burkina Faso. Sinon, les conséquences vont être incalculables ! Il y a deux voies : la voie de la paix civile pour aller vers des élections apaisées, ouvertes, crédibles, démocratiques, et la voie du chaos. Et nous travaillons pour que la première voie triomphe… j’étais avec le président Macky Sall durant ces trois jours au Burkina Faso, et j’ai suivi de près tout ce qui a été fait et tout ce qui a été dit… ce que l’on a retenu au plan africain, c’est une décentralisation du règlement de crise. Quand il y a une crise qui surgit, ce qu’on a retenu, c’est qu’on laisse à l’organisation sous-régionale le soin de gérer la crise. Si elle n’y arrive pas on remonte au niveau continental. Donc, jusque là, je crois que la Cédéao a bien géré cette crise (Q La Cédéao ne s’est-elle pas finalement fourvoyée dans cette médiation ?) : Non, pas du tout… » (RFI:22.9.15)

Matinée : interview de Diendéré (LeMonde22.9.15)
12h20 : Chérif Sy a pris un décret afin de dissoudre le RSP. (RFI:22.9.15-14h42)
ANC au Togo : « L’ANC invite particulièrement la CEDEAO à prendre en considération les aspirations légitimes du peuple burkinabé et à veiller à un règlement juste et durable de la crise, en évitant notamment d’accorder une prime à des preneurs d’otages, auteurs de braquage de conseil des ministres, de séquestrations et de massacres de populations aux mains nues. » (ANC-Togo)

9h : début du sommet de la CEDAOà Abuja.
Fin de matinée : Nigéria : Macky Sall présente le projet d’accord à huis clos (RFI:22.9.15,RFI:22.9.15-14h42). Suivront sept heures de discussions à huis clos (RFI:23.9.15). Compte rendu Imatin : « Pour le Chef de l’Etat sénégalais, la situation est préoccupante avec des extrémistes de tous bords. Dans ces conditions, le rôle de la CEDEAO et de sa médiation est d’arrêter, selon lui, l’escalade pour éviter au Burkina Faso ‘’d’emprunter la pente dangereuse de la violence, de l’impasse et du chaos.’’A cet égard, la Médiation, à en croire le Président Macky Sall, a permis de trouver un projet d’accord après tous les contacts avec les différents protagonistes de la crise. Ce Projet d’accord recommande, entre autres, la libération des prisonniers, le rétablissement du Régime de Transition et la réintégration du Président Michel Kafando dans ses fonctions. Il préconise, également, le retrait des militaires du processus de Transition, l’élaboration d’un processus électoral ouvert, inclusif, libre et transparent, la réforme des Forces de Défense et de Sécurité, notamment celle du Régime de Sécurité Présidentiel (RSP) qui doit être laissée à l’appréciation du Président qui sera élu, et le vote d’une loi d’amnistie en faveur des auteurs du coup d’Etat. Pour terminer, le Président en exercice de la CEDEAO a lancé un appel solennel à tous les protagonistes de la crise burkinabé ainsi qu’aux Forces vives de la Nation pour épargner le Burkina Faso des malheurs d’un conflit. Il leur a demandé d’être à l’écoute du Sommet d’Abuja avant toute action. Pour sa part, le Président de la Commission de la CEDEAO, M. Kadré Désiré Ouédraogo, a indiqué avoir bon espoir, sur la base des propositions de la Médiation menée par le Président Macky Sall et du Projet d’accord, que les échanges des Chefs d’Etat et de Gouvernement permettront de trouver une solution acceptable pour toutes les parties en présence au Burkina Faso. » (imatin23.9.15)
Fin après-midi soirée : CEDEAO : Conclusions : « Le Sommet décide de dépêcher à Ouagadougou, dès le mercredi 23 septembre 2015, un Haut Comité de Chefs d’Etat constitué de ceux du Benin, du Ghana, du Niger, du Nigeria et du Togo et placé sous la présidence du Président en Exercice de la Conférence à l’effet de consacrer la réinstallation du Président de transition SEM Michel Kafando et de porter le message de solidarité de la CEDEAO au peuple burkinabè afin de contribuer à l’apaisement de la situation actuelle et à l’amorce de l’indispensable dialogue national inclusif. La Conférence décide d’associer à cette mission de haut niveau, les chefs d’Etat major des pays cités qui pourront ainsi faciliter le dialogue constructif entre les différentes composantes des Forces de Défense et de Sécurité. 11. La Conférence décide de confirmer la nomination de SEM Thomas Boni Yayi comme facilitateur pour le Burkina Faso. 12. Le Sommet demande aux éléments du RSP de déposer les armes et aux autres Forces militaires de ne pas recourir à la force afin d’éviter des pertes en vies humaines. 13. Le Sommet demande à toutes les Forces de Défense et de Sécurité de veiller à l’unité de l’Armée et de s’abstenir, sous peine de sanctions, de toutes actions qui fragiliseraient davantage la situation et compromettraient la paix dans le pays. Le Sommet leur demande également de se conformer à leur rôle républicain, dans le maintien de l’ordre et de la protection des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national. .. 23. Le Sommet renouvelle sa confiance au Président en exercice de la Conférence et au Facilitateur et insiste sur le rôle et la responsabilité de la CEDEAO dans la prévention, la gestion et la résolution des conflits en Afrique de l’Ouest. Il insiste également sur le respect du principe de subsidiarité qui régit les relations entre l’Union Africaine et les Communautés Economiques Régionales. » (lefaso22.9.15)
Recommandations du sommet de la CEDAO à Abuja reprise par Balai Citoyen : « … Demande au RSP de déposer les armes et aux autres forces de défense et de sécurité de ne pas recourir à la violence comme moyen de règlement du conflit, de ne pas compromettre la paix et de se consacrer a la protection des personnes et des biens… Un Comité de haut niveau constitué de 6 chefs d’État se rendra le mercredi 23 Septembre au Burkina pour trouver une issue pacifique au conflit entre les parties… Buhari et Macky Sall vont conduire la mission d’apaisement et de réconciliation … Boni Yayi est nommé Facilitateur de la CEDEAO pour le Burkina …Le déploiement d’observateurs militaires et humanitaires de la CEDEAO. Les questions l’amnistie, le maintien ou non du RSP, ou l’inclusion des personnes recalées pour les élections n’ont pas été abordées. » (CitoyenBalayeur22.9.15)
CEDEAO : « Le sujet sensible de l’amnistie des putschistes semble avoir été éludé, comme le souligne Mahamadou Issouffou : « C’est plus sage de demander aux autorités de la transition d’examiner de manière consensuelle (…) toutes les questions qui ont été évoquées à l’occasion de la médiation, d’après le texte adopté », estime-t-il. » (RFI:23.9.15)

19h38 : L’UE souligne le rôle de 3 présidents de la CEDEAO mais pas celui de Macky Sall : « Les efforts de la Communauté Economique Des Etats de l´Afrique de l´Ouest, avec l´engagement personnel de plusieurs Chefs d´Etats Africains (Niger, Ghana, Bénin) pour accompagner les acteurs burkinabés dans la recherche de solutions permettant de ramener la paix et la stabilité ont joué un rôle majeur. » (UE/SEAE23.9.15)

22h : Accord entre RSP et armée signé au palais du Mogho Naba, roi des Mossis : « 1 – Accepter le cantonnement du RSP au camp Naba koom 2 et annexe ; 2 – Le RSP cède les postes de garde dans la ville de Ouagadougou ; 3 – Faire reculer les troupes de l’armée régulière de 50 KM au début du cantonnement ; 4 – Délai de 72 heures minimum au RSP pour établir le point du matériel ; 5 – Garantir la sécurité du personnel et les familles du RSP ». (Burkina24-23.9.15, 9.15, lefaso, RFI:23.9.15, LeMonde23.9.15)

23 septembre 2015 (mercredi)

9h40 : arrivée délégation du Haut Comité de chefs d’État de la CEDEAO comprenant les Présidents Thomas Yayi Boni du Bénin, John Dramani Mahama du Ghana, Mahamadou Issoufou du Niger, (Faure Gnassingbé du Togo interdit d’atterrissage) et Yemi Osinbajo, Vice‐Président du Nigéria, ainsi que le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour l’Afrique de l’Ouest Mohammed Ibn Chambas. (Lefaso.net29.9.15) pour cérémonie prévue à 12h. « La cérémonie de validation de l’accord de la CEDEAO et de la remise officielle du pouvoir se déroulera finalement sans les présidents sénégalais et togolais qui se sont décommandés. » (chronologie en direct sur lefaso.net) (source Interdiction FaureGnassingbé)
13h50 : Cérémonie de redémarrage des institutions de la Transition et la reprise du travail gouvernemental. Michel Kafando : « La Transition est ainsi de retour et reprend, à la minute même, l’exercice du pouvoir d’Etat… En ce qui concerne les dernières propositions de la CEDEAO pour une sortie de crise, il est évident qu’elles ne nous engageront que si elles prennent en compte la volonté du peuple burkinabé, exprimée clairement dans la Charte de la Transition. » (Burkina24-23.9.15, reporterbf, lefaso, Discours de Kafando : lefaso). Zida : « Je pense qu’au stade où nous en sommes, il est inimaginable de conserver le RSP en l’état ». (lefaso)

Communiqué Ban Ki Moon ONU (Burkina24-23.9.15)
17h06 : « Le Gal Gilbert Diendéré dit regretter son acte et dit être prêt à en assumer les conséquences devant la justice. » (chronologie en direct sur lefaso.net) : « Le plus grand tort a été d’avoir fait ce putsch, a ajouté l’ancien bras droit de l’ex-président Blaise Compaoré. Aujourd’hui, quand on parle de démocratie, on ne peut pas se permettre de faire des actions de ce genre. .. Le coup d’État s’est fait compte tenu d’un certain nombre de raisons que nous avons évoquées lors de la proclamation (du putsch). Nous avons vu ce qui s’est passé. Nous avons su que le peuple n’était pas favorable. C’est pour ça que nous avons tout simplement abandonné », a-t-il poursuivi. « Ce qui me rend de bonne humeur, c’est que nous avons évité l’affrontement. C’est très important. Nous avons toujours souhaité qu’il n’y ait pas de combats entre frères d’armes. .. J’assume pleinement ma responsabilité … Je n’ai pas peur d’affronter (la justice). Je prends toutes mes responsabilités, j’assume pleinement ma responsabilité, je répondrai aux questions qu’on me posera, je ne vais pas nier qu’il y a eu des morts. .. Il faut aller vers la recherche de la paix et de la stabilité et je pense que nous allons y aller. (…) Le putsch, c’est du temps perdu, je le reconnais, des moyens perdus, je le reconnais, c’est des vies humaines de perdues, je le reconnais… (sur possible dissolution du RSP : ) Ce n’est pas à moi de décider mais des assurances avaient été données pour que le RSP ne soit pas dissous et cela va se discuter très prochainement lorsque les médiateurs (de la Cedeao) vont revenir… Le RSP s’est cantonné, s’est retiré de toutes les positions qu’il occupait. L’armement n’a pas encore été réintégré (rendu) mais c’est chose qui sera faite dans les prochains jours et c’est pour cela que les modalités de ce désarmement vont être décidées par les chefs militaires ». (JA:24.9.15)
« Le Premier ministre de transition du Burkina Faso, Isaac Zida, rétabli dans ses fonctions aujourd’hui une semaine après le putsch, a évoqué un report de « plusieurs semaines » des élections initialement prévues le 11 octobre et jugé « inimaginable » de « conserver en l’état » l’unité des putschistes, le RSP. » (9.15)

Le Chef d’Etat-major général des armées le Général Pingrenoma Zagré a annoncé le désarmement prochain du RSP et son emploi à d’autres missions : « d’un commun accord, il a été décidé du cantonnement des personnels du RSP à l’intérieur du camp Naaba Koom ». Ce cantonnement permettra « dès ce vendredi matin de procéder à la comptabilité et à la mise au point du matériel armement détenu à l’intérieur de la caserne Naaba Koom »(Burkina24-23.9.15)

Manifestations, barricades, grève générale de l’Unité d’action syndicale continue. (RFI:24.9.15)
Bilan depuis le 16 : 15 morts et 114 blessés selon la Coordination des associations pour l’assistance et le secours populaire (CAASP) (lefaso)

24 septembre 2015 (jeudi)

Analyse Le Pays : « Sous un angle, on peut dire que la première tentative de médiation de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), conduite par Macky Sall et Thomas Boni Yayi, a rendu un mauvais service à l’organisation sous-régionale. Le projet d’accord proposé par les deux chefs d’Etat donne à penser qu’ils étaient en mission commandée à Ouagadougou pour le compte de l’ex-majorité. Ils ont fait la part belle aux putschistes et à travers eux, à l’ex-majorité. Tant et si bien qu’on ne peut s’empêcher de voir dans leurs propositions, la manifestation de leur amitié pour Blaise Compaoré et ses proches qu’il fallait à tout prix ramener dans le jeu politique. En effet, il est difficile, malgré les dénégations du chef de la junte, de se convaincre que le chef de l’Etat déchu n’a rien à voir avec le putsch perpétré par ses anciens hommes de main. On est fondé à croire que la proximité idéologique entre Macky Sall et l’hôte de Blaise Compaoré, Alassane Dramane Ouattara (ADO), n’est pas étrangère à l’attitude de Sall envers les putschistes et les pro-Compaoré. En ce qui le concerne, la posture du président ivoirien, ADO, qui est resté très discret dans cette crise militaro-politique au Faso, n’est pas digne des liens historiques de fraternité et de bon voisinage qu’il y a entre le Burkina et la Côte d’Ivoire. » (lepays)
Analyse Le Pays sur Macky Sall : « Dans cette hypothèse, Macky Sall, pour peu qu’il soit démocrate, devrait se livrer à un examen de conscience. Car il aurait contribué consciemment à humilier tout un peuple, à légitimer le coup d’Etat et à dérouler le tapis rouge à l’impunité au pays des hommes intègres.

Toute chose qui est en déphasage flagrant avec les textes que la CEDEAO et l’UA ont adoptés à l’effet de tirer la démocratie vers le haut sur le continent noir. .. Pour toutes ces raisons, l’on ne doit pas craindre de dire que Macky SALL, a un mépris pour le peuple burkinabè. Mais cela n’est pas étonnant, puisque derrière Macky SALL, l’on pourrait voir un lobby de chefs d’Etat africains qui n’ont pas encore fini de ruminer la chute de leur « ami » Blaise Compaoré et qui en veulent à tous ceux qui ont œuvré à sa chute. En plus de cela, l’on peut expliquer le caractère partial du plan concocté par Macky SALL et qui fait la part belle aux putschistes, par la qualité des relations que leur chef, Gilbert DIENDERE, entretient avec l’Occident dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans la sous-région. » (lepays)
ONG : message commun en faveur des médias burkinabè (CFI, lefaso)
Serge Bambara, plus connu comme « Smockey » à propos de Balai citoyen : « Notre mission n’est pas de mettre fin aux régimes dictatoriaux, quels qu’ils soient, mais de représenter une force de pression et de proposition pour obliger les gouvernants à travailler dans le sens des intérêts des citoyens.

C’est pourquoi nous ne nous présentons pas comme des concitoyens, mais bel et bien comme des citoyens balayeurs. (LeMonde24.9.15)

Grève générale continue (RFI:25.9.15)

25 septembre 2015 (vendredi)

Conseil des ministres : dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) + « révocation Sidi Paré, le ministre délégué à la Sécurité et son chef d’état-major particulier, tous deux ayant manifestement basculé dans le camp des putschistes » (RFI:25.9.15,RFI:25.9.15bis, CRConseilMinistres, 9.15)
CNT : demande Commission d’enquête pour faire la lumière sur le putsch et situer les responsabilités. (RFI :.26.9.15)

26 septembre 2015 (samedi)

Reprise de la tension entre armée et RSP.
L’UA « renouvelle la ferme condamnation par l’UA de l’acte terroriste », « de lever la suspension de la participation du Burkina Faso aux activités de l’UA », de « sursoir à la mise en œuvre des sanctions » et « encourage la Commission, en collaboration étroite avec la CEDEAO et les Nations unies, notamment dans le cadre du Groupe international de soutien et d’accompagnement de la Transition au Burkina Faso (GISAT‐BF), de soutenir les efforts des autorités de la Transition et des autres acteurs concernés, pour faciliter l’aboutissement de la Transition, y compris à travers le lancement de la réforme du secteur de la défense et de la sécurité, ainsi qu’à travers la lutte contre l’impunité, la promotion du dialogue et de la réconciliation nationale », « prie la Présidente de la Commission de déployer, le plus rapidement possible, une mission d’observation électorale au Burkina Faso » et de « de soutenir le déploiement envisagé par la CEDEAO d’observateurs militaires et en matière des droits de l’homme ». (UA/CSP26.9.15surLefaso.net29.9.15)

Avoirs gelés samedi par la justice : 14 personnes et 4 partis, dont le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP). (BBC29.9.15, BalaiCitoyen26.9.15)
Union d’action syndicale (UAS) annonce reprise du travail pour le lundi 28. (Burkina24-26.9.15)

27 septembre 2015 (dimanche)

Arrêt du désarment du RSP : communiqué de l’état-major des armées signalant une « impasse » dans le processus de désarmement de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle. (9.15, burkina24-28.9.15, RFI:27.9.15, RFI:28.9.15)

28 septembre 2015 (Lundi)

Coordination d’OSC et Cadre de Concertation des OSC demande à la population de « reprendre la résistance active ».
Désarmement du RSP : Le gouvernement dénonce une résistance orchestrée par Gilbert Diendéré et Djibrill Bassolé (lefaso) (accusation de soutiens ‘djihadistes’ : réponse du RSP)
CEMA communiqué pour RSP (Burkina24-28.9.15)

Les ex-putschistes exigent la venue au plus vite d’une mission de la Cedeao. (JA:28.9.15). Diendéré « médiateur » entre ses hommes du RSP et les autorités de Transition du Burkina Faso. (9.15, CP2RSP-28.9.15, lettreRSP28.9.15)
Conseil des ministres (CR28.9.15) : coup de la crise : 50 milliards de francs CFA (75 millions d’euros) (Lemonde+AFP29.9.15)

29 septembre 2015 (mardi)

Arrestation de Djibril Bassolé près de Koudougou (9.15, Figaro29.9.15)
« Blaise Compaoré doit quitter le Maroc ce mardi pour la Côte d’Ivoire, selon une source proche de la présidence à Abidjan. » (RFI:29.9.15) (Cette information contredit a priori l’information de Mondafrique17.9.15 sur une rencontre Diendéré – Compaoré à Abidjan le 11.9 .15)
« Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) prend acte de la mise en échec du coup d’Etat. Il réintègre le pays et promet d’envoyer le plus rapidement possible une mission d’observation pour les élections à venir. » (RFI:30.9.15)

Communiqué CEMA sur la poursuite du désarment de l’ex-RSP. (Burkina24-29.9.15)

Ultime bataille des « irréductibles » du RSP, une partie des 1000 (1300 moins 300 désarmés) et qui n’obéissent plus à Diendéré. (Burkina24-29.9.15, RFI:29.9.15) (CP RSP Ultime bataille)

L’armée a « encerclé le camp Naaba Koom » (Burkina24-29.9.15) (9.15)
Vers 21h : Fin de l’assaut du camp de Naaba Koom (9.15, LeMonde+AFP29.9.15). Pas de morts selon Michel Kafando (JA:30.9.15, RFI:1.10.15) + reprise du palais présidentiel (JA:30.9.15)

Communiqué du gouvernement : « Usant de manœuvres dilatoires dans l’attente de renforts extérieurs et dans l’optique d’une remobilisation éventuelle de soutiens internes, ces éléments putschistes entourés d’une poignée d’irréductibles ont ainsi pris en otage la vie quotidienne de millions de Burkinabè.Face à cette situation qui était devenue intolérable pour notre Peuple, déterminé à tourner cette page sombre de notre histoire commune, nos patriotiques Forces de Défense et de Sécurité ont pris leurs responsabilités avec succès. » (lefaso)

Gilbert Diendéré réfugié dans l’ambassade du Vatican, chez le nonce apostolique.(JA:29.9.15, 9.15, RFI:1.10.15-15h37)

30 septembre 2015 (mercredi)

Négociations sur remise Diendéré aux autorités et à la justice. (non terminées le 30) (9.15,CPGouvBurkina24-30.9.15)
UE : « La fin des affrontements .. permet au Gouvernement de Transition de lancer la concertation nécessaire pour fixer le nouveau calendrier électoral sur la base d’un large consensus politique. L’objectif premier doit rester celui d’organiser, dans les plus brefs délais, des élections crédibles, transparentes et libres .. La mission d’observation électorale de l’UE, toujours présente à Ouagadougou, poursuit ses activités préparatoires » (UE/SEAE)
« La France et les Etats-Unis tournent les yeux désormais vers les élections » (Burkina24-30.9.15)
Report du processus électoral : consensus ? (lefaso)

1er octobre 2015 (jeudi)

Gilbert Diendéré a été remis aux autorités de la Transition. (RFI:1.10.15-15h37)

Premier ministre, Isaac Zida « Gilbert Diendéré sera jugé par un tribunal militaire ». (LeMonde1.10.15)
« C’est donc une mine d’informations, des pépites, non seulement sur le Burkina, mais sur certains pays, tels le Libéria, la Sierra-Léone, la Côte d’Ivoire, qui seront utiles aux autorités de la transition voire à celles à venir… un éventuel procès du général Diendéré revient à un procès du régime Compaoré, mais aussi de la sous-région. Comme le faisait observer un connaisseur des réseaux africains, lors de la médiation conduite par Macky sall « Diendéré connait tous ces présidents de la sous-région et beaucoup lui sont redevable ». » (rédaction Aujourd’hui, aujourd8.ne1.10.15)
« Alassane Ouattara s’est exprimé sur la crise burkinabè lors d’un point presse à Daloa, dans le centre-ouest du pays … La Côte d’Ivoire sort enfin de son silence et condamne le coup d’Etat du Général Dienderé… Alassane Ouattara a défendu la stratégie de la CEDEAO… Il soutient avoir défendu la stratégie de sortie de crise de la CEDEAO, vivement critiquée par des burkinabè, qui consistait à apaiser la situation avant d’engager un dialogue afin de trouver des solutions consensuelles et d’organiser au plus vite des élections. » (Afrik.com1.10.15). « les soldats d’élite issus du Régiment présidentiel de sécurité (RPS) du Burkina Faso ont combattu au sein de la rébellion ivoirienne, mais aussi durant la cries post-électorale de 2011 en Côte d’Ivoire aux côtés des Forces républicaines de Côte d’Ivoire FRCI » (ladepechedabidjan23.9.15). Selon “La Lettre du continent”, Koné Zakaria, très proche parmi les proches de Alassane Ouattara, est officier de liaison de Diendéré à AbidJA:n pendant toute la crise. (LettreduContinent30.9.15, eburnienews30.9.15)

11 morts et 271 blessés, selon le bilan officiel (JA:2.9.15)

Source : https://regardexcentrique.wordpress.com