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MEETING DE SOUTIEN A LA REVOLUTION BURKINABE A COTONOU

D 14 novembre 2014     H 05:10     A     C 0 messages


La Direction du COMITE CULTUREL POUR LA DEMOCRATIE AU BENIN SECTION FRANCAISE DE L’ODHP-BENIN

Le peuple burkinabe vient de montrer en direct à travers les mass-médias du monde entier, ce dont est capable un peuple quand il est poussé à bout. 27 ans de crimes, de vols, de déstabilisation de pays alentours, 27 ans de turpides que Blaise Compaoré entendait poursuivre avec le soutien de ses pairs de la sous-région et de ses maitres étrangers.

En dispersant les députés achetés de l’Assemblée Nationale burkinabe, les travailleurs, la jeunesse, tout le peuple du Burkina-Faso a montré que rien n’est supérieur à la volonté populaire, pas même une Constitution que Compaoré et ses comparses n’ont cessé de manipuler à leur guise selon leurs intérêts depuis un moment. Cette leçon en direct que le peuple burkinabe vient d’administrer est un grand soutien au peuple béninois et à tous les peuples qui se battent contre tous les satrapes et tous les régimes autocratiques qui les oppriment.

Elle ridiculise les personnes bien pensantes, les opportunistes et les couards qui ne cessaient de raconter que l’insurrection populaire n’est pas possible et qu’eux autres sont contre la violence. Ce que tout le monde a vu au Burkina-Faso, c’est que, c’est l’armée de Compaoré qui a tiré sur le peuple, faisant des dizaines de victimes et de blessés. Comme il est démontré en direct, aucune armée, aussi puissante soit-elle ne peut venir à bout d’un peuple déterminé et insurgé. L’insurrection s’impose désormais aux peuples comme moyen ultime d’expression de la souveraineté populaire. Ce n’est pas pour rien qu’on voit aujourd’hui, tout le monde féliciter le peuple Burkinabe pour sa prouesse.

Ceux-là ont-ils déjà oublié les propos qu’ils tenaient il n’y a pas si longtemps contre l’insurrection populaire ? C’est le lieu de dénoncer le rôle de l’impérialisme français qui a tout fait pour mettre à l’abri son agent Compaoré exécutant de ses basses œuvres en Afrique. Nous exigeons aussi de Yayi Boni, le renvoi au Burkina, des criminels qui sont venus trouver refuge au Bénin.

Chers amis,

Les évènements au Burkina-Faso ne doivent pas seulement nous servir d’épouvantail pour faire pression sur YAYI BONI et ses sbires ; ce qu’on entend aujourd’hui, c’est : « attention YAYI BONI, si vous touchez à la Constitution, le peuple va bouger » ; or tout le monde voit que YAYI Boni ne peut plus oser toucher à la Constitution mais user de ruse pour s’éterniser au pouvoir ou faire continuer le système mafieux qui sévit au Bénin depuis le renouveau dit démocratique.

Le problème qui se pose aujourd’hui, c’est de rompre avec le système mafieux et corrompu né de la Conférence Nationale. Un système qui permet à certains repris de justice de se réfugier à l’Assemblée Nationale avec le titre « d’honorables » pour échapper à la justice. Un système où l’impunité est reine. Ce qu’il y a d’urgent dans notre pays, c’est demander des comptes à YAYI BONI sur les nombreux scandales de son pouvoir : « ICC-Services, Maria-Gléta, siège de l’Assemblée Nationale, villas Cen-SAD etc. ».

Chers amis,

Peut-on dire qu’on soutient l’insurrection populaire au Burkina et continuer de soutenir le Cos-lépi que YAYI a mis en place pour duper le peuple ? Peut-on croire en des élections crédibles avec un organisme corrompu qui s’occupe d’une LEPI qui n’existe pas et que personne n’a jamais vue ? Peut-on continuer de laisser YAYI BONI continuer à détruire le pays comme il le fait ?

Chers amis,

Le système en place au Bénin est le résultat de la confiscation de la victoire du peuple sur l’autocratie en 1990 comme ce qu’on observe au Burkina avec le coup de force que tentent les militaires après l’insurrection pour essayer de frustrer le peuple burkinabe de sa victoire.
Soutenons le peuple burkinabe dans sa lutte pour la prise en charge de son destin.

A bas le pouvoir de YAYI BONI complice de celui de COMPAORE.

Paris le 5 novembre 2014

La Direction du COMITE CULTUREL POUR LA DEMOCRATIE AU BENIN SECTION FRANCAISE DE L’ODHP-BENIN


Introduction du Professeur Philippe NOUDJENOUME, 1er Secrétaire du PCB et Président de la Convention Patriotique des Forces de Gauche (CPFG) en guise de mots d’ouverture du meeting

Chers amis, travailleurs, jeunes, femmes,

Il est rare pour une génération de vivre des moments aussi importants de l’histoire.

Le 11 décembre 1989, il y a exactement 25 ans (une génération), le peuple de Cotonou s’est insurgé à plus de 100 000 et a renversé politiquement le régime autocratique de Kérékou-PRPB. Je dis bien politiquement car physiquement, le régime était là, et a pu convoquer ses pairs et amis d’hier, pour une Conférence Nationale afin de passer la main à d’autres. L’humanité entière en a parlé et s’en est inspiré. Ce que le peuple Béninois a réalisé était bon. Le peuple Béninois était fier de son œuvre et il a raison d’en être fier.

Vingt-deux ans plus tard (janvier-février 2011), le peuple Tunisien suivi du peuple Egyptien ont fait encore mieux. Ils se soulèvent dans une insurrection généralisée à travers tout le pays, se choisissent une place emblématique et dans cette rébellion généralisée, ont fait chuter les dictateurs Ben Ali et Moubarak. En direct. Toute l’humanité a applaudi, le peuple Béninois de même. Le peuple Tunisien et le peuple Egyptien étaient fiers de ce qu’ils ont réalisé pour l’humanité. Aller dans une rébellion généralisée, se concentrer sur une place et faire chuter un régime dictatorial, le peuple tunisien et le peuple égyptien étaient fiers dis-je de leur œuvre et ils ont raison car ils ont apporté du mieux à l’avancée démocratique dans le monde.

A l’époque, les oppresseurs, avec leurs puissants moyens de communication affirment que ce qui s’est passé en Tunisie, en Egypte n’arrivera jamais chez les noirs au Sud du Sahara ; les arabes étant plus courageux, plus rebelles donc plus civilisés que les noirs plus soumis et d’âmes d’esclaves. Puis ce 30 octobre 2014, presque jour pour jour, 27 ans après l’assassinat de Thomas SANKARA, le peuple Burkinabé réalise la révolution. Ils ne se sont pas contentés de faire chuter politiquement un régime et le laisser organiser une conférence nationale.

Ils n’ont pas simplement assiégé une place pour faire chuter le pouvoir. Ils ont pris d’assaut les institutions d’Etat autocratique : l’Assemblée Nationale, la RTB ; la voie de l’autocratie de COMPAORE, la Présidence de la République au cri de ‘’nous avons déjà libéré l’Assemblée Nationale, la télévision, allons maintenant libérer la présidence et en chasser l’autocrate…’’. C’est la révolution. Le peuple Burkinabé a fait ainsi avancer d’un degré, le mouvement révolutionnaire insurrectionnel dans le monde. Les Burkinabés ont rendu un grand service au peuple béninois, un grand service à l’humanité toute entière. Alors le peuple Béninois dit merci

Peuple du Burkina-Faso,

Travailleurs, jeunes, femmes,

L’insurrection, la révolution, ces mots que les ennemis de la liberté et des droits de l’Homme ont rendu incompréhensibles pendant des années par leur dénigrement, leur déformation, vous les avez rendu si simple à l’humanité. Vous nous avez aidé à suivre en direct, étape par étape, ce que c’est qu’une révolution et rendu réelle la théorie révolutionnaire.

Votre révolution constitue, après les grands mouvements populaires d’avant indépendances de 1960, après les mouvements populaire des années 80-90, après les révolutions tunisienne et égyptienne de 2011, le 4ème grand moment des peuples et d’Afrique. Elle en constitue une avancée significative.

En cela, vous avez rendu un immense service non seulement aux peuples africains mais aux peuples du monde.

Plus rien ne sera plus comme avant. Les peuples africains vous suivront.
Jeunes, travailleurs, femmes du Bénin : vous voyez que la révolution pour vous prendre en charge vous-même contre les exploiteurs, les menteurs, tricheurs et voleurs est chose possible. Si simple, pourvu qu’il y ait détermination.

Merci.

Cotonou, le 06 novembre 2014

Professeur Philippe NOUDJENOUME, 1er Secrétaire du Parti Communiste du Bénin (PCB) Président de la Convention Patriotique des Forces de Gauche (CPFG)


La Convention Patriotique de Forces de Gauche

Chers camarades, chers amis

Le jeudi 30 octobre 2014, le peuple burkinabè est monté à l’assaut du ciel, ici plutôt à l’assaut de l’enfer. En effet, les manifestations diverses contre le régime dictatorial, sanguinaire et pro-impérialiste français de Blaise Compaoré depuis 27 ans se sont amplifiées depuis l’annonce du projet de révision de la Constitution pour la perpétuation au pouvoir du dictateur. Ces manifestations ont culminé le jeudi 30 octobre pour se transformer en une insurrection populaire, suivie presqu’en direct à travers les média par les travailleurs, les jeunes et les peuples du monde entier.

1- Dans un premier temps, essayons de retracer à grands traits le film des événements sur la base des reportages des média et des témoignages des amis démocrates.

Jeudi 30 octobre, jour de réunion de l’Assemblée nationale, et ce malgré les protestations des masses, pour examiner et voter le projet de loi portant révision de la Constitution pour permettre à Compaoré de se maintenir au pouvoir. Les députés, par peur d’être empêchés par les masses de se rendre au parlement, sont regroupés et hébergés depuis la veille dans un hôtel (Azalaï Hôtel) près du siège de l’Assemblée nationale.

Dès 08 heures, la place devant l’Assemblée nationale se remplit de manifestants dont le nombre grossissait. A partir de 09 heurs, les manifestants commencent à bousculer le fort contingent de police et surtout du service de sécurité présidentielle (la garde présidentielle). Celle-ci tente de disperser la foule par des tirs, mais la détermination des manifestants submerge et fait céder la barrière militaire. Le passage libéré, les manifestants se ruent à l’assaut de l’Assemblée nationale et dispersent les députés. Il était 9h30 environ. Le parlement est saccagé et incendié. Le peuple ne veut plus laisser trace de cette Assemblée, haut lieu de légalisation de la dictature de Blaise Compaoré, haut lieu de la négation quotidienne de la souveraineté du peuple.

10h : Les manifestants se dirigent vers la Télévision nationale qui est prise d’assaut et les émissions interrompues.

10h 30 : Les manifestants, aux cris de « Libérons Kossyam », le palais présidentiel, se dirigent vers le refuge du dictateur. Ce dernier se terre sous la protection des éléments les plus zélés de sa garde et surtout des mercenaires. Pendant ce temps, le siège du parti présidentiel est saccagé ainsi que des domiciles de nombres de dignitaires du pouvoir dictatorial. Ces faits se sont déroulés tant à Ouagadougou, à Bobo-Dioulasso que dans d’autres villes du pays.

La suite des événements sera rapide. Le gouvernement annonce le retrait de son projet de révision de la Constitution. Trop tard. "Compaoré lui-même doit partir !" Compaoré annonce la dissolution de l’Assemblée ainsi que de son gouvernement pour une transition d’un an. Rien à faire. Le peuple a repris sa souveraineté et exige dans la rue, malgré la répression sauvage (des dizaines de morts), le départ de tous les dirigeants qui l’ont trahi.

L’armée annonce un couvre-feu. Les manifestants l’annulent dans les faits et occupent les rues et places publiques toute la nuit.
Le 31 octobre à 10h, le dictateur et tyran Compaoré est obligé d’annoncer sa démission et de s’enfuir sous la protection des soldats français qui l’ont récupéré et déposé en Côte-d’Ivoire : Le peuple burkinabè insurgé a renversé le dictateur et le pouvoir autocratique.

13 h : le Chef d’Etat-major des armées, le général Nabéré se proclame chef de la transition. Le général à la retraite, Lougué qui s’était proclamé chef de la transition depuis la veille est neutralisé sous la menace de mort.
Le 1er novembre, le général Traoré Nabéré sera déposé par le lieutenant-colonel Isaac Zida, numéro 2 du régiment de la sécurité présidentielle, garde prétorienne du dictateur Blaise Compaoré.

Les puissances étrangères, notamment la France manœuvrent ainsi pour récupérer la victoire du peuple. L’ambassadeur français au Burkina a commencé les manœuvres et tractations dès le 30 octobre devant le Palais présidentiel. Les Nations Unies ont dépêché un émissaire dès le 31 octobre. Mais les travailleurs et les jeunes dénoncent et rejettent le pouvoir des militaires. Ils exigent le pouvoir pour eux-mêmes et tentent d’imposer un dirigeant de leur choix.

Les puissances étrangères avec les militaires parlent du respect de "l’ordre Constitutionnel" comme si une Constitution est encore valide lorsque l’Assemblée nationale est rejetée et dispersée par le peuple souverain ! Dans tous les cas, le peuple burkinabè reste vigilant.

2- Signification et portée de l’insurrection burkinabè

Le mandat de Compaoré selon "l’ordre constitutionnel" va jusqu’en novembre 2015. Compaoré avait donc encore un an à faire au pouvoir. Mais comme en Tunisie, comme en Egypte, le peuple insurgé en a décidé autrement, car aucune échéance de mandat ne s’impose au peuple souverain. Mais le peuple burkinabé a fait mieux qu’en Tunisie et en Egypte. Il a commencé par disperser l’Assemblée nationale.

Selon "l’ordre constitutionnel", Compaoré avait le droit de convoquer, malgré les protestations populaires contre son projet de révision, l’Assemblée nationale. Selon les défenseurs de la soumission à l’ordre constitutionnel, le peuple burkinabè devrait attendre tranquillement le vote des députés et le respecter. En allant disperser les députés, le peuple a montré que c’est lui qui a la souveraineté et que l’Assemblée nationale n’exerce qu’une souveraineté déléguée par lui. Pour être sûr de ne pas être trahi, le peuple est allé reprendre et affirmer sa souveraineté. L’ordre constitutionnel est renversé par la dispersion du pouvoir législatif et le renversement du pouvoir exécutif. Une révolution a éclaté et est en cours au Burkina-Faso.

Le peuple est confronté dans ce cadre à la question du pouvoir après le renversement par lui du dictateur. On observe que les ennemis, les soutiens au dictateur à l’affût se sont emparés par un coup d’Etat militaire du pouvoir et manœuvrent pour le consolider et le conserver. Les événements semblent indiquer que les travailleurs et la jeunesse n’ont pas suffisamment réfléchi à la question de leur propre pouvoir en remplacement de celui dictatorial de Compaoré.

Toutes ces observations sont d’une immense portée pour les travailleurs et les peuples de la sous-région, de l’Afrique et du monde entier.
Le peuple burkinabé vient de renverser un dictateur, l’un des plus sanguinaires et des plus dévoués aux puissances étrangères, françaises notamment dans les conspirations de complots et de guerres contre les peuples en Afrique, Sierra-Léone, Libéria, Côte-d’Ivoire, Mali, Togo, etc.
Il vient de donner un exemple et de montrer la voie à tous les peuples confrontés en Afrique à des dictateurs prêts à tout faire, à tripatouiller les lois, textes et constitution pour demeurer au pouvoir.

Le peuple burkinabè vient de réaffirmer ce premier et fondamental principe de la République que c’est le peuple qui a la souveraineté et que tout autre organe, (l’Assemblée nationale, le Président de la République, une Cour ou Conseil constitutionnel etc.) n’a qu’une souveraineté déléguée. Face à la trahison de ces organes, le peuple reprend en main sa souveraineté.
Le peuple burkinabè vient de montrer par la pratique ce que c’est qu’une insurrection populaire. Le déroulement de cette insurrection vient démentir et confondre tous ceux-là qui s’évertuent à semer la confusion et la peur autour de l’insurrection, ce droit démocratique du peuple souverain.

Parmi les arguties avancées par ces ennemis de la démocratie et de l’émancipation des peuples, on les entendait dire que les peuples noirs en dessous du Sahara ne seraient pas aussi braves que les peuples d’Afrique du Nord (Tunisie, Egypte) pour faire une insurrection, oubliant même que dans notre pays, le Bénin, des pouvoirs (comme celui de Maga en 1963) avaient été chassés à la suite d’une insurrection populaire. Le peuple burkinabè vient rappeler seulement l’unicité du genre humain.

Les manœuvres des puissances étrangères, notamment françaises pour sauver le dictateur Compaoré montrent que son pouvoir, comme ceux de beaucoup d’autres dans la sous-région sont à la solde de ces puissances étrangères. On a entendu le président français, François Hollande, en visite au Canada, déclarer que la France a tout fait pour aider Compaoré à s’enfuir et l’installer en Côte-d’Ivoire. Si le Président français en arrive à faire publiquement de tels aveux, c’est qu’il est obligé de rassurer les autres dictateurs et valets inquiets qu’il a tout fait pour soustraire et sauver le fidèle des fidèles, l’exécutant de ses basses besognes dans la sous-région et en Afrique de la colère du peuple burkinabè.

Pour tout cet apport de la Révolution en cours au Burkina, la Convention Patriotique de Forces de Gauche dit MERCI aux travailleurs, à la jeunesse et au peuple burkinabè. Merci pour l’aide inestimable à l’émancipation des peuples africains. La Convention Patriotique des Forces de Gauche s’incline devant la mémoire des héros de la révolution en cours et réclame que les auteurs de leur mort soient jugés et châtiés. La Convention patriotique dénonce les manœuvres de l’impérialisme français et de toutes les autres puissances tendant à ravir au peuple burkinabé les fruits de ses victoires. L’impérialisme français a fomenté et couvert des complots et crimes en Côte-d’Ivoire, au Congo, au Mali, en Centrafrique. Il pourrait recourir à de telles manœuvres contre les peuples du Burkina. La Convention Patriotique des Forces de Gauche soutient le peuple burkinabè dans sa lutte pour le pouvoir à son propre profit. Elle le soutient dans ses exigences du jugement des tortionnaires du régime Compaoré. Compaoré lui-même doit être reconduit au Burkina pour répondre dans son pays des nombreux crimes perpétrés 27 ans durant.

Dans ce sens, le Bénin ne peut être un refuge pour des dirigeants criminels chassés par leur peuple. On apprend que des dignitaires du régime sanguinaire de Compaoré sont refugiés au Bénin sous la protection du pouvoir de Boni Yayi. On cite le nom de François Comparé (et de sa famille), le frère du dictateur, celui-là même qui est dénoncé comme l’assassin du journaliste Norbert Zongo qui enquêtait sur ses crimes économiques. On cite aussi le nom du ministre des finances ainsi que ceux d’autres dignitaires. La Convention Patriotique des Forces de Gauche dit non à l’accueil de criminels politiques burkinabè et exige de Boni Yayi leur rapatriement immédiat dans leur pays pour qu’ils aillent répondre devant la justice.

Encore une fois, Merci et bravo au peuple burkinabè !

Vive l’émancipation du peuple burkinabé !

Vive l’émancipation des peuples d’Afrique !

la Convention Patriotique de Forces de Gauche (PCB, CDP, PSD-Bélier, CSTB, FESYNTRA-Finances, UNSEB, UNAPEEB, ANADEC, ODHP, CCUMAB, CPCM, MFLPP)


MESSAGE DE LA CONFEDERATIN SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN AU MEETING DE LA CONVENTION PATRIOTIQUE DES FORCES DE GAUCHE

TRAVAILLEURS, PEUPLE DU BURKINA-FASO, LES TRAVAILLEURS DU BENIN VOUS DISENT BRAVO.

Le peuple Burkinabè, la jeunesse et les travailleurs du Burkina-Faso ont été soumis à une dictature sans ménagement pendant vingt sept ans.
Et Compaoré voudrait encore prolonger cet enfer par la révision de la Constitution. Et là vous lui avez dit « Pas ça ici ». Il s’entête.

Alors vous vous êtes mobilisés par centaines de milliers, ensemble avec la jeunesse, avec les femmes dans un soulèvement gigantesque.
Plus d’un million d’hommes dans les rues, voilà ce qui force à l’admiration. Nous vous avons suivi ; les travailleurs du Bénin vous ont suivi ; la Confédération Syndicale des travailleurs du Bénin vous a suivi presque heure par heure ; nous avons suivi la destruction de la caisse de résonnance de l’Autocrate Compaoré appelée Assemblée Nationale, sa mise à sac, sa mise à feu. Nous avons suivi la neutralisation de la télévision Burkinabè, nous avons suivi l’assaut vers le Palais de la Présidence de la République pour la destitution de Blaise COMPAORE qui interviendra le vendredi 31 Octobre dans la matinée.

En ce moment même où nous écrivons ces lignes, le peuple burkinabè continue de se battre pour que sa victoire sur l’autocratie de Blaise COMPAORE ne lui soit pas volée en empêchant la poursuite du système moribond de Blaise COMPAORE.

Telle est la signification des combats qui se poursuivent encore au Burkina-Faso.

A n’en pas douter, la situation au Burkina-Faso nous offre des preuves patentes et de larges possibilités de continuer le combat pour que les travailleurs et les peuples du Bénin s’émancipent.

Merci, travailleurs du Burkina-Faso pour nous avoir fait vivre des moments aussi intenses. Et c’est l’occasion pour la CSTB de nous incliner devant la mémoire des héroïques combattants travailleurs, jeunes, femmes tombés au champ d’honneur. Pour vous héros et martyrs de la liberté Respect éternel !
Merci pour les leçons que vous nous avez données. Ces leçons qui sont :

1- Que les travailleurs et les peuples ont la souveraineté dans un Etat. Que lorsque cette souveraineté est bafouée par des institutions (assemblée nationale, gouvernement, Cour constitutionnelle, HAAC), aucun sacrifice n’est trop grand pour le peuple pour la rétablir. Que dès lors aucun ordre constitutionnel n’est au-dessus du peuple.

2- Que l’insurrection est un droit pour les travailleurs, face à un pouvoir autocratique, lorsque leurs droits sont bafoués, n’en déplaise aux allégations honteuses de certains responsables syndicalistes, traîtres à la cause des peuples.

3- Qu’en conséquence les travailleurs avec ou sans leurs syndicats, peuvent et doivent faire la politique, lorsque la satisfaction de leurs intérêts matériels passent par la nécessité de chasser un régime anti-travailleurs et de se donner le pouvoir à leur service.

4- Qu’il n’existe pour les travailleurs et le peuple aucune échéance pour changer un régime lorsque les intérêts supérieurs du pays l’exigent.
La CSTB salue la bravoure des travailleurs du Burkina-Faso ; elle salue particulièrement le collectif syndical de la CGT-B qui était dans les rangs des combattants et nous nous faisons le devoir de publier la déclaration qu’ils nous ont envoyée

Encore une fois hommage à vous les travailleurs et les peuples du Burkina-Faso.

Nous disons bravo à la révolution burkinabè.

Les travailleurs du Bénin vous emboîteront les pas.

Vive l’internationalisme prolétarien.

Cotonou, le 06 novembre 2014.

Le Secrétaire Général Confédéral de la CONFEDERATION SYNDICALE DES TRAVAILLEURS DU BENIN

Paul Essè IKO.-