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DECLARATION DE LA L.J.D.H SUR L’EXECUTION DE LA PEINE DE MORT EN GAMBIE

LIGUE POUR LA JUSTICE, LE DEVELOPPEMENT ET LES DROITS DE L’HOMME

D 4 septembre 2012     H 18:50     A     C 0 messages


Membre :
  UIDH (Union Inter-Africaine des Droits de l’Homme)
  AIJD (Association Internationale des Juristes Démocrates )

Le Président Yaya Jammeh, Président élu et chef de l’Etat de la République Gambienne, a dit à la vielle de la fête de Ramadam que tous les condamnés à mort seront exécutés. Chose dite chose faite ! 9 (neuf) personnes ont été effectivement exécutées ! Plus d’une trentaine attendent leur tour.
La question n’est pas que la Gambie n’est pas une Nation Souveraine. Elle l’est et elle est respectée en tant que telle.
Cependant, il doit être rappelé que la Gambie dans le cadre africain et international partage en commun certaines valeurs humaines et sociales.
En effet, il convient de rappeler la Résolution prise à Kigali, le 15 Novembre 1999 à la 26e session ordinaire de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP) dont les principales dispositions sont les suivantes :
« Considérant l’exclusion de la peine capitale des peines que le Tribunal Pénal International pour l’ex-Yougoslavie et le Tribunal Pénal International pour le Rwanda sont autorisés à prononcer ;
Préoccupée par le fait que certains Etats imposent la peine capitale dans des conditions parfois non conformes aux normes du procès équitable garanties par la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples ;
Demande à tous les Etats parties à la Charte Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui maintiennent la peine capitale de s’acquitter entièrement de leurs obligations conformément à cette Charte et de faire en sorte que les personnes accusées de crimes pour lesquels la peine capitale est prévue, bénéficient de toutes les garanties de la Charte Africaine ».
La Gambie est membre de l’Union Africaine et de surcroît elle abrite le siège de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples.
Sa pratique de l’état de droit devrait s’inspirer des larges valeurs humaines de la société du 3e millénaire et non de ses valeurs décadentes.
La L.J.D.H se désolidarise de l’application d’une telle sanction irréparable ;
Lance un Appel au Président Yaya Jammeh et aux Autorités gambiennes de :
  envisager un moratoire sur les cas jugés et non exécutés ;
  réfléchir à la possibilité de sanctions alternatives.
Bamako, le 31 Août 2012
Pour la L.J.D.H
Le Président :
Me A.T.DIARRA