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Mali - Colonialisme et militarisme français : les impasses du Front de gauche

D 3 mai 2013     H 12:52     A     C 0 messages


L’intervention au Mali est en cours depuis 4 mois et Hollande n’a pu éviter un débat au Parlement pour décider du maintien des troupes alors qu’il s’était engagé à leur départ au mois d’avril. Jamais qu’un coup de bluff de plus. Aucun vote contre ! Des inquiétudes, des réserves, mais pas de quoi alimenter la moindre opposition ! Et pourtant les raisons de s’opposer ne manquent pas : ces quatre mois d’intervention militaire coûtent 200 millions d’euros, aucune solution politique n’est en vue, la relève malienne n’est pas à l’ordre du jour, et la puissance d’influence de la France, comme le dit Laurent Fabius, est renforcée.
Ce vote honteux permet en fait le maintien de la présence militaire au Mali pour longtemps et devenir une véritable occupation territoriale pour le compte des intérêts de la France et des grandes puissances qui la soutiennent. Comme au Gabon, au Sénégal, à Djibouti, au Tchad, en Côte d’Ivoire, en République Centre Africaine.
A l’Assemblée nationale, les députés Front de gauche avaient voté l’envoi des troupes françaises au Mali. ces mêmes députés viennent de s’abstenir sur le maintien de la présence militaire française dans ce pays. Le NPA réaffirme sa totale opposition à cette action relevant typiquement de la Françafrique. Nous dénonçons cette guerre impérialiste qui comme toutes les précédentes, Irak, Afghanistan, ou Somalie…, n’alimentera que la chaos et la guerre civile.

De même, nous ne pouvons qu’exprimer notre consternation devant la récente réaction de Jean-Luc Mélenchon à la publication du livre blanc sur la défense nationale.

"Non à la liquidation de l’argument militaire de la France
Austérité et atlantisme sont les maîtres mots du livre blanc de la Défense remis ce jour au président de la République. Ce sont deux dangers mortels pour la souveraineté et l’indépendance de la France.
Ce livre blanc est une nouvelle preuve de l’hypocrisie des solfériniens et de l’incohérence du gouvernement.
François Hollande annonce qu’il ne touchera pas à la dissuasion nucléaire mais il a accepté d’inscrire la France dans le projet atlantiste de bouclier anti-missile en Europe.
François Hollande annonce des moyens préservés pour le budget militaire mais le livre blanc prévoit des dizaines de milliers de suppressions d’emplois et la vente d’actions de l’Etat dans les industries de Défense.
Ce livre blanc marque un nouvel étiolement de la puissance militaire de la France. Il prépare les grandes phrases selon lesquelles "on ne peut rien faire sans les autres". Air trop connu !
Le renoncement à l’indépendance et à la souveraineté est toujours présenté comme une fatalité indépendante de notre volonté.
Je refuse cette liquidation de l’argument militaire de la France. Loin de l’atlantisme et de l’austérité, la France doit construire une défense souveraine et altermondialiste."

Cette déclaration combine les pires travers : défense du nucléaire militaire "français" ; invocation de l’entité "France" sans aucune référence sociale ; soutien souverainiste à "l’argument militaire" de la France ; référence baroque à un militarisme "altermondialiste"…

Cette doctrine militaire de Mélenchon trouverait donc sa place constitutionnelle dans la VIe République que le Front de gauche appelle de ses vœux…

La position du NPA, adoptée à la quasi-unanimité lors de son congrès de fondation, propose exactement l’inverse.

" Arrêt de la guerre et retrait de toutes les troupes françaises d’Afghanistan ; retrait de la France de l’alliance militaire impérialiste qu’est l’OTAN ; démantèlement de l’industrie militaire française et européenne, à reconvertir dans les industries protégeant l’environnement ; arrêt des ventes d’armes françaises à l’étranger. Désarmement nucléaire total et unilatéral, et appel à une interdiction mondiale de l’arme nucléaire. Interdiction et suppression des armes nucléaires, biologiques et chimiques."

On comprend ainsi encore mieux pourquoi le NPA ne se retrouve pas dans le mot d’ordre de VIe République tel qu’avancé par le Front de gauche. Le numéro de la république nous intéresse peu, son contenu beaucoup plus.