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Les racines féodale et Françafricaine de la bourgeoisie semi-coloniale africaine

D 17 octobre 2009     H 12:10     A Ferñent / M.T.P-S     C 0 messages


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Beaucoup s’étonnent de la tendance actuelle à la monarchisation des pouvoirs africains. Les fils Eyadéma, Bongo, Khadafi, Wade illustrent cette tendance à la préservation du pouvoir au sein d’une famille non plus seulement politique mais biologique. Il s’agit ici d’un greffe féodale, celle de l’ancien régime Africain d’avant la colonisation, sur le nouveau régime semi-colonial Françafricain issu du régime colonial lui même.

Les bourgeoisies semi-coloniales Africaines ont lié leur sort à la domination impérialiste et donc de dictatures militaires et civiles des années 60/70/80, elles vont s’intégrer et s’adapter à la nouvelle restructuration multipartiste impulsée à la fin des années 80 suite aux « conférences nationales ».

La particularité de cette ère multipartiste réside dans le fait qu’elle a été la conséquence politique du triomphe de la pensée unique libérale, celle des plans d’ajustement structurel, celle de la dévaluation des monnaies nationales, notamment du franc cfa et des privatisations qui se poursuivent encore aujourd’hui du patrimoine économique national. Un des graves effets du triomphe du libéralisme a été la grave dépolitisation d’une partie de la jeunesse africaine universitaire, individualisée, affairiste et dépouillée de tous sentiments patriotiques, dont les fils Eyadéma, Bongo, Wade sont les purs produits caricaturaux.

Il n’échappera pas ainsi à l’observateur attentif que la monarchisation Wadiste en cours est consécutive à la fois de ce bradage des biens nationaux et de celui en cours des terres urbaines et rurales. S’approprier le pays en se donnant le droit de vendre les terres est une caractéristique de la bourgeoisie Françafricaine dont la base sociale est à la fois féodale, ethnique ou religieuse et capitaliste.

Il existe même une alliance panafricaine de cette bourgeoisie aux contours idéologiques et économiques Françafricains qui se soutiennent mutuellement. C’est le cas selon certaines sources entre les fils Eyadéma, Bongo et Wade, etc,. L’impérialisme Français a manifestement choisi d’intégrer ce panafricanisme féodalo-bourgeois monarchisant dans sa stratégie de préservation du pré-carré Françafricain complément du dispositif qui consiste à intervenir militairement pour imposer ses proconsuls comme au Tchad ou à organiser des putschs électoraux comme au Niger (AREVA) et au Gabon (Total).

L’expérience ratée d’une succession politique Françafricaine à l’Ivoirienne qui a conduit à la séparation de fait du pays en zones contrôlées par le pouvoir issu des urnes et par les ‘rebelles’ avec à la clef l’intervention militaire Française contre le pouvoir légal est certainement un facteur explicatif de l’évolution vers la monarchisation Françafricaine en cours. C’est là un nouvel arsenal de l’impérialisme Français pour préserver sa sphère de domination semi-coloniale en Afrique.

Par DIAGNE Fodé Roland, membre de Ferñent / Mouvement des Travailleurs Panafricains – Sénégal