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Togo : Appel ultime à Monsieur Gilchrist OLYMPIO

Objet : Vos rapports à la lutte de libération du Peuple Togolais.

D 2 août 2010     H 12:59     A     C 0 messages


- Lettre ouverte -

Monsieur,

Nous, collectifs d’organisations de la diaspora patriotique ci-dessous cités, domiciliés en Amérique du Nord et en Europe, gravement interpellés par l’enlisement sans précédent de la crise politique dans notre pays, vous lançons cet ultime appel.

Depuis 2005, nous assistons avec émoi à un changement d’attitude de votre part dans la lutte de libération du Peuple Togolais.

Des voix se sont élevées ci et là pour crier à la haute trahison tandis que d’autres espéraient encore, croyant à un simple malentendu.

Monsieur, les derniers actes que vous avez posés son plus que troublants. A commencer par votre caution au dernier gouvernement néocolonial de Faure Gnassingbé et Gilbert Houngbo, en participant à sa mise en place.

Vous constatez par vous-même à quel point le Peuple Togolais se sent bafoué et floué ! Votre acte vous a semblé, vous-même, si fort que vous avez décidé de mettre dans la balance, le symbole le plus grand qui reste à la nation togolaise, celui de votre père Sylvanus, en faisant votre conférence de presse de ralliement officiel au régime du RPT-Françafrique dans son bureau.

Comme si cela n’était pas suffisant, vous semblez désormais chercher à saborder l’un des instruments politiques de lutte qu’est le parti UFC. Vous le savez bien, ce n’est pas parce que vous ne vous sentez plus en mesure de continuer la lutte jusqu’au dénouement attendu, que vos suivants ne pourraient pas achever le travail entamé. Les obstacles dressés sur le chemin du Peuple Togolais font de cette lutte une course de relais. Pourquoi compliquer la tâche à la relève en détruisant les acquis ? Cette relève–là qui a si longtemps cru en vous ? Un dicton africain bien connu ne dit-il pas que « c’est au bout de l’ancienne corde que l’on tisse la nouvelle » ?

Il n’y a pourtant pas de honte à ne pas avoir pu conduire vous-même le combat jusqu’à sa conclusion attendue par le Peuple. Ce n’est pas ce qui vous enlèverait le mérite, celui de la construction avec le Peuple, des leviers de la lutte. Voilà que c’est vous-même qui piétinez ce mérite en posant des actes de nature à dresser des obstacles supplémentaires au moment fatidique où le Peuple est enfin prêt à se libérer.

Monsieur, c’est à croire que votre volonté est aussi de confirmer, coûte que coûte et sans complexe, les bruits qui ont couru depuis 2005 au sujet d’accords secrets que vous auriez conclus avec le pouvoir protégé de l’hydre françafricain incrusté au Togo, sous l’égide des parrains transnationaux de cette Françafrique à Ouagadougou et à Abuja. Abuja d’où résonne encore dans nos oreilles, le « … You are not a gentleman » d’Obasanjo. Sans compter les institutions mi-occultes, mi-religieuses comme celle de Sant Egidio…

Tout de même, nous nous demandons encore quels seraient ces accords qui puissent être au dessus de la survie du Peuple Togolais ? Sachant que le pouvoir RPT-Françafrique n’a quant à lui jamais tenu parole dès que ses intérêts étaient menacés ? Un comportement bien résumé par l’ancien mentor général de cette Françafrique, Jacques Chirac, dans son célèbre « …les promesses n’engagent que ceux qui les croient » !

Dans ces conditions, comment s’empêcher de vous classer désormais, vous aussi, dans ce système prédateur néocolonial, ennemi du Peuple Togolais et plus largement, des Peuples Africains ?

Monsieur, vous semblez avoir découvert, seulement maintenant, l’ampleur des obstacles auxquels notre Peuple est confronté depuis la confiscation de son indépendance en 1963 par la pieuvre françafricaine.

Nous avons encore plus de mal à croire que votre combat était dirigé uniquement contre une personne, Eyadèma. Il nous est difficile d’imaginer que ce combat ne visait pas le système ruineux qui transcende les personnes. Car il a suffi que le premier représentant de ce système au Togo, à savoir Eyadèma, soit mort en 2005 pour que vous trouviez des arrangements avec.

Comment voulez vous que les Togolais vous reconnaissent encore ?

Quant aux justifications que vous donnez, à savoir les changements institutionnels, l’apaisement des souffrances du Peuple, etc. nous ne pouvons imaginer que vous y croyiez vous-même. Depuis les expériences malheureuses de Kokou Koffigoh à Yawovi Agboyibo, en passant par Edem Kodjo, plus personne n’est dupe. La preuve a été abondamment faite que le système en place détruit et digère systématiquement tout ce qui collabore avec. Il n’échappe à aucun citoyen togolais que ce sont ces collaborations qui ont consolidé et pérennisé le régime pour nous conduire à une situation aussi catastrophique aujourd’hui. Pire, sans la primature ni aucun portefeuille ministériel de poids conséquent, il est clair pour tous que les conditions de votre allégeance au régime sont encore plus critiques que celles de vos prédécesseurs.

Monsieur, avez-vous songé un seul instant que l’intronisation de Faure Gnassingbé et son maintien à tout prix à la tête de l’Etat Togolais par cette hydre de Françafrique, puisse être dans un plan global de transformation des régimes africains en monarchies ? Vous êtes-vous bien demandé à quelles fins et si c’est bien ce que vous voulez pour le Togo et pour le continent ? Vous qui êtes sensé être un des éclaireurs en pointe de nos Peuples, nous ne devrions pas avoir à nous interroger autant sur les enseignements que vous tirez de l’histoire des relations de l’Afrique avec le reste du monde.

De la prise en compte de tous ces sujets fondamentaux à leurs justes mesures dépendraient, naturellement, vos prochains actes : l’arrêt ou la poursuite des coups contre l’UFC et les membres du Bureau ; le refus ou l’acceptation d’autoriser le régime à aller déterrer feu le Président Sylvanus Olympio, sous le couvert de rapatriement des restes du père de l’indépendance dans un Togo qui serait enfin réconcilié sous le règne des Gnassingbé ; etc.

Monsieur, malgré tout ce qui est arrivé, nous sommes convaincus que ce Peuple est encore disposé à dépasser ses rancoeurs à votre égard pour aller de l’avant, car nul n’est infaillible. Pour cela, il vous suffirait de ne plus entraver, par quelque autre acte que ce soit, la lutte en cours avec le Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) et l’UFC, bâti avec l’engagement et les sacrifices du Peuple, pour le Peuple.

Après tout ce long parcours, à quoi bon de finir par être classé parmi les pires ennemis du Peuple Togolais et être, à ce titre, combattu comme tel ?

C’est pourtant ce gouffre abyssal qui s’est creusé et qui continue de s’étendre entre le Peuple et vous, à chaque nouvel acte malheureux que vous posez. Sauf sursaut ultime de votre part qui vous amène à cette retenue salvatrice.

Quoi qu’il en soit et comme le monde entier s’en aperçoit, vous et nous avec, rien n’arrêtera le Peuple Togolais dans sa volonté de se libérer.

Veuillez recevoir, Monsieur, nos salutations plus engagées que jamais dans cette lutte de libération de notre Peuple.

 Le 16 juillet 2010 -

Les organisations signataires :

§ Committee for Motivation and Action for Freedom in Togo (CMAF-Togo), Farouk BANNA

P.O. Box 40 154 - Raleigh, NC, 27629 - Etats Unis d’Amérique

E-mail : contact@dontvotefaure.com

§ Mouvement du 4 mars pour la Libération du Togo (MoLiTo), Assimesso Kofi ALOUDA

E-mail : contact@molito.org