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Togo : L’ANC condamne l’usage de la violence gratuite par le régime RPT pour empêcher tout dialogue constructif

D 14 juillet 2012     H 05:15     A ANC (Togo)     C 0 messages


CONFERENCE DE PRESSE

Dans la nuit du dimanche 08 juillet 2012, le Président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC), M. Jean-Pierre FABRE, de retour d’un voyage à l’étranger, est, de même que les militants et sympathisants de son parti, venus l’accueillir à l’aéroport de Lomé, la cible d’un déchainement de violence policière gratuite.

En effet, durant tout le parcours qui mène de l’aéroport au domicile de M. FABRE à Kodjoviakopé, les forces de police et de gendarmerie, pré-positionnées en grand nombre et depuis des heures autour de l’aéroport, prennent en chasse le cortège du Président de l’ANC qu’ils attaquent à coups de grenades lacrymogènes et de canons à eau. Ni le véhicule transportant M. FABRE et sa famille, ni les autres usagers, même aux arrêts des feux tricolores, ne sont épargnés.
L’ANC s’indigne des mauvais traitements infligés de manière répétée à son Président, par le pouvoir en place.

Le samedi 16 juin 2012, les domiciles des Présidents de l’ANC et de l’ADDI, sont encerclés par un dispositif impressionnant de policiers et de gendarmes, empêchant MM. Jean-Pierre FABRE et Aimé Tchabouré GOGUE de vaquer librement à leurs occupations et, notamment, de prendre part aux manifestations pacifiques organisées par le FRAC.

Le même dispositif est déployé autour du domicile de M. Jean-Pierre FABRE le samedi 23 et même en son absence du pays, le samedi 30 juin 2012.

Les forces de l’ordre font usage de grenades lacrymogènes contre les riverains du quartier de Kodjoviakopé où réside M. Jean-Pierre FABRE les 16 et 23 juin 2012.

Dans le même temps, les forces de l’ordre investissent les points de départ et d’arrivée ainsi que les lieux de tenue des manifestations pacifiques du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) et du Collectif ‘’SAUVONS LE TOGO’’ (CST), empêchant leur déroulement, alors que les partis politiques de la mouvance du pouvoir exercent librement leurs activités à travers le territoire national.

Loin d’être isolés, ces actes de violence gratuite qui occasionnent des morts, des blessés graves et des mutilés, sur fond d’arbitraire, d’injustice et d’impunité, s’inscrivent dans une stratégie de terreur mise en branle par le RPT dans le but, une fois encore, d’opérer un coup de force électoral en contournant les exigences d’un dialogue politique sérieux et responsable.

De l’Accord Cadre de Lomé (1999) jusqu’aux CPDC successifs, en passant par les 22 engagements de Bruxelles (2004) et l’Accord politique global (2006), le régime RPT s’évertue à contourner systématiquement la recherche et la mise en œuvre du consensus politique national susceptible de régler durablement la crise sociopolitique togolaise. Au contraire, ce régime RPT s’emploie à nier la réalité de la crise togolaise et à recourir à des moyens sordides pour s’assurer à tout prix, la confiscation et la conservation du pouvoir :

 • duplicité, tripatouillage des textes, falsification de documents, et mensonges grossiers ;
 • violation de la Constitution et des lois ;
 • révocation des députés de leur mandat parlementaire ;
 • violation des droits et libertés des citoyens ;
 • instrumentalisation des institutions, notamment la justice ;
 • entraves aux activités des partis politiques de l’opposition et des organisations de la société civile ;
 • violation des franchises universitaires et embastillement des étudiants ;
 • fermeture de stations radio, poursuite en justice de responsables des médias, harcèlements, intimidations et agressions de journalistes ;
 • manipulation de l’opinion nationale et internationale, notamment, pour culpabiliser l’opposition et les forces démocratiques ;
 • garantie d’impunité aux auteurs et commanditaires d’actes de torture, d’assassinats et autres crimes politiques et économiques ;
 • arrestations et détentions arbitraires d’hommes d’affaires, de responsables politiques ainsi que de militants de l’opposition ;
 • etc.

L’ANC dénonce et condamne fermement le refus manifeste du régime RPT de contribuer à l’apaisement du climat politique dans le pays et d’engager avec sérieux et responsabilité, des discussions sur les causes profondes et le règlement juste et durable de la crise qui mine le Togo depuis des décennies.

L’ANC dénonce et condamne fermement les dérives auxquelles se livre le régime RPT et demande au gouvernement de faire libérer sans délai toutes les personnes arbitrairement détenues, de faire restituer les matériels saisis lors des manifestations publiques pacifiques et de faire cesser les poursuites judiciaires iniques contre les responsables du CST.

L’ANC exprime sa compassion aux familles éplorées et souhaite prompt rétablissement aux blessés. Elle exprime son plein soutien dans l’épreuve et son entière solidarité à l’Eglise catholique, à la communauté catholique et à toutes les victimes des actes de violence perpétrés par les forces de sécurité ainsi que les milices du RPT.

L’ANC, ensemble avec la classe politique, les organisations de la société civile et les populations togolaises mobilisées, dit non à l’organisation à grands frais, d’élections précipitées, bâclées, truquées, qui aggravent la crise politique au lieu de favoriser son règlement.

L’ANC, ensemble avec les populations togolaises, demande au gouvernement de mettre fin aux processus électoraux avariés, sources d’instabilité, afin d’apporter à la crise qui mine notre pays, une réponse à la mesure des attentes du peuple togolais.

En réaffirmant sa pleine adhésion à la plate-forme ainsi qu’au programme de manifestations pacifiques du CST, l’ANC appelle la classe politique et les populations togolaises à demeurer vigilantes et mobilisées pour exiger et obtenir, avant toute nouvelle élection au Togo, les réformes politiques nécessaires à l’amélioration du cadre électoral.

L’ANC réitère son appel à la communauté internationale, pour qu’elle se préoccupe davantage du ‘’déficit démocratique’’, des violations des droits et libertés des citoyens et de la grave situation de déni de justice et de non-droit qui prévalent au Togo, de manière à s’impliquer en toute connaissance de cause dans le règlement des questions cruciales qui, en amont et en aval, plombent les processus électoraux au Togo et leur enlèvent toute signification.

L’ANC, ensemble avec la classe politique, les organisations de la société civile et les populations togolaises mobilisées, appelle la communauté internationale à aider le Togo à opérer les réformes institutionnelles et constitutionnelles prévues par l’APG et à élaborer un cadre électoral consensuel, pour sortir enfin le Togo de la routine funeste ‘’élections frauduleuses — contestations réprimées — dialogue politique biaisé’’.

La paix et la stabilité de notre pays le Togo, en dépendent.

Fait à Lomé, le 11 juillet 2012

Pour le Bureau National,

Le Vice-Président

Patrick LAWSON-BANKU