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Togo : La population solidaire des grévistes

D 12 février 2015     H 19:37     A     C 0 messages


La grève de 72 heures lancée par la Synergie des travailleurs du Togo (STT) est saluée par certains citoyens qui exigent même la démission du Premier ministre.

La rencontre musclée du Premier ministre togolais avec le personnel du CHR de Lomé continue de faire des remous dans le monde du travail. On s’en souvient face à ces agents, Arthème Ahoomey-Zunu avait tenu des propos injurieux et imputer la responsabilité du blocage des négociations aux travailleurs. Ces derniers en colère, par le biais de la STT et en réponse au PM, observent à compter de ce mercredi 11 février 2015, une grève sèche de 72 jours. La STT n’entend plus prendre part à aucune discussion.

La grève sèche de 72 jours lancée par la synergie des travailleurs du Togo (STT), va peser lourdement sur les activités ces derniers jours. Car tous les secteurs de la fonction publique vont cesser le travail. Au niveau du secteur de la santé, seul le service minimum est assuré mais les hôpitaux périphériques de quartiers à savoir les centres médicaux sociaux (CMS) et autres sont automatiquement fermés.

La STT se base sur trois raisons pour convoquer la grève : protester contre les injures du PM à l’endroit de son administration ; demander le redressement de la grille salariale ; dénoncer les intimidations proférées par certains inspecteurs à l’endroit des enseignants de l’enseignement primaire et secondaire.

Afin de recueillir la réaction des populations sur les motifs de cette grève de la STT, nous avons réalisé un micro-trottoir à travers certains quartiers de Lomé et de ses banlieues. Nombreux sont les togolais qui soutiennent la position de la STT.

« Trop c’est trop. Le Premier ministre devrait démissionner. Il faut que Faure Gnassingbé sache que des individus de la trempe de son premier ministre ne méritent plus leur place », avoue Piabalo, détentrice d’une boutique à Agoé.

Selon Piabalo, il faut que tous les fonctionnaires togolais restent chez eux à la maison afin de démontrer au PM que les togolais ne sont pas comme lui.

« Comment peut-on insulter les agents et le chef de l’état se mure dans un silence ? Je ne comprends pas mon pays », crie Alex, chauffeur de taxi.

Les grèves à répétition dans la fonction publique commencent par susciter des réactions intolérables vis-à-vis du gouvernement. Beaucoup de togolais estime que, si le PM a pu tenir de tels propos, cela révèle sa mauvaise foi dans les différentes discussions menées jusque-là. Qu’est-ce qui explique qu’après plusieurs années de négociations, le gouvernement peine toujours à satisfaire les fonctionnaires alors que les difficultés que rencontrent ces derniers au quotidien sont connues de tous.

Les réactions sont presque unanimes de quartier en quartier. Certains citoyens encouragent la STT dans sa position de fermeté et de refus de toute négociation. « Nous populations, nous préférons rester à la maison cette fois-ci « , fait savoir Rodrigue, homme d’affaires.

Soulignons que le gouvernement togolais est acculé ces derniers temps par des mots d’ordre de grève à répétition de la la STT, qui est désormais le principal mouvement syndical.

Alors que la grève de 72 heures démarre sur toute l’étendue du territoire, six autres organisations syndicales des travailleurs viennent de déposer un autre préavis de 48 heures. Il s’agit de la Confédération générale des cadres du Togo (CGCT) ; de la Confédération nationale des travailleurs du Togo (CNTT) ; de la Confédération syndicale des travailleurs du Togo (CSTT) ; du Groupe des syndicats autonomes (GSA) ; de l’Union générale des syndicats libres (UGL) et de l’Union nationale des syndicats indépendants du Togo (UNSIT).

Les six organisations appellent à la satisfaction immédiate de la revendication principale à savoir, le redressement de la grille indiciaire sur les deux augmentations du SMIG en plus de l’intégration des 20.000 F et 30.000 F pour l’année 2015 et la signature du décret d’application du nouveau statut général de la Fonction publique.

Source : Ici Lomé