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Togo : MESSAGE A LA NATION du Président Jean-Pierre FABRE

D 15 avril 2013     H 05:03     A ANC (Togo)     C 0 messages


Mes Chers compatriotes,

Vous savez tous que dans l’affaire des incendies des marchés de Kara et de Lomé, le juge d’instruction nous a injustement inculpés, certains collègues du CST et moi-même, de complicité de destruction de biens publics par incendie et groupement de malfaiteurs et placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction de sortie de Lomé et du territoire national sans autorisation. Plusieurs autres responsables et militants du CST sont arbitrairement arrêtés et détenus dans cette affaire.

En leur nom à tous et en mon nom personnel, je vous remercie pour tous les témoignages de solidarité et de sympathie que vous nous avez exprimés de diverses manières. Nous tenons à saluer tout particulièrement les jeunes et les femmes, qui se sont spontanément mobilisés pour nous apporter leur soutien face à cette offense que le régime RPT croit devoir nous infliger.

Nous voudrions dire à tous que loin de nous affaiblir, ces genres d’épreuve exaltent notre détermination à poursuivre avec vous la lutte âpre et difficile qui doit libérer le peuple togolais de la dictature et sauver le Togo.

Mes Chers compatriotes,

Je m’adresse à vous aujourd’hui, non pas pour braver des interdictions liées à une procédure judiciaire, du reste viciée.

Mais, en ma qualité de Chef de parti politique, responsable et soucieux de transparence et de vérité, valeurs pour lesquelles nous luttons depuis tant d’années, j’estime que j’ai l’obligation, dans des circonstances telles que celles-ci, de faire une mise au point tout en clarifiant les objectifs de mon action politique, dont le fil conducteur est et demeure la liberté des populations togolaises de choisir leurs dirigeants.

Vous connaissez tous, ceux qui, dans notre pays, détiennent le monopole des instruments de violence et entretiennent des milices pour exécuter leurs basses besognes. Vous connaissez tous, les noms des tortionnaires, faussaires et autres criminels de ce pays ainsi que leurs commanditaires. Vous savez tous, que la violence politique au Togo, est le fait exclusif du régime RPT qui, pour conserver indûment le pouvoir, foule au pied la Constitution et les lois, n’hésite pas à opérer des coups de force électoraux et à massacrer impunément des citoyens aux mains nues.

Nous voulons tous, vous et moi, mettre un terme à ce système, pour mettre fin à la violence et à l’impunité.

Notre combat politique proscrit l’incitation et le recours à la violence sous toutes ses formes. Notre combat est pacifique. Nous luttons pour l’instauration de l’Etat de droit, de la démocratie et de la bonne gouvernance dans notre cher pays le Togo. Notre lutte est légitime. Notre cause est juste.

Ensemble, nous nous sommes engagés à mener jusqu’au bout cette lutte pour sauver le Togo. Cet engagement, toujours vivace en chacun de nous, scelle notre volonté inébranlable de poursuivre cette lutte et oblige tous les citoyens togolais, conscients de la nécessité d’un changement démocratique au Togo.

Voilà pourquoi, nous ne baissons pas les bras. Voilà pourquoi, nous ne cédons à aucune intimidation. Voilà pourquoi, nous continuons de dénoncer et de condamner l’Etat de terreur et les dérives de violences quotidiennes, de violations de la Constitution et des lois ainsi que des droits de l’homme et de dilapidation des ressources nationales.

Depuis les incendies qui ont dévasté les marchés de Kara et de Lomé, le régime RPT tente d’écraser la mobilisation populaire et la contestation, en décapitant le CST et les partis de l’opposition. Incapable de gagner des élections libres, transparentes et démocratiques, ce régime a recours à des montages grossiers pour incriminer et disqualifier ses adversaires politiques les plus sérieux. En somme, une tentative maladroite d’entraver le libre exercice des activités des partis d’opposition et de les réduire à néant, afin de laisser aux partis au pouvoir, le RPT/UNIR et ses affidés, notamment l’UFC, un boulevard pour les prochaines élections.

Nous continuons de le dire avec fermeté : ni l’ANC ni le CST, ni leurs dirigeants ni leurs militants, ne sont mêlés ni de près ni de loin à ces incendies qui ont causé tant de dégâts à notre pays et tant de souffrances à nos populations.

Toutes les accusations portées contre nous sont dénuées de tout fondement et n’ont pas le moindre début de preuve.

Nous réfutons catégoriquement cette mascarade d’enquête qui consiste à manipuler des jeunes, à des fins d’accusations calomnieuses, pour discréditer et déstabiliser les forces démocratiques. Car il ne s’agit que de cela : des jeunes sans emploi et sans perspective, des jeunes fragilisés et donc en détresse, des jeunes instrumentalisés pour prétendre avoir pris part à des réunions qui n’ont jamais eu lieu, des jeunes instrumentalisés pour accuser à tort et à travers des militants et des responsables du CST, des jeunes qui, excédés par le poids du chapeau qu’on leur fait porter, se rebiffent et révèlent au grand jour, les machinations dont ils sont victimes de même que les sévices dont ils sont l’objet.

Face à ces révélations, nous demandons la nullité de toutes ces inculpations, dont le caractère infondé et fantaisiste est manifeste, comme le montre le cas du Directeur de Publication du quotidien ‘’LIBERTE’’, Zeus AZIADOUVO, inculpé en violation flagrante du code de la presse.

Nous demandons également, la libération immédiate de toutes les personnes arrêtées et détenues dans cette affaire d’incendies. Nous exigeons que les trois capitaines mis en cause par le dénommé Mohamed Loum (alias Tomety Toussaint) soient sanctionnés, que pour leur sécurité, tous les autres jeunes manipulés soient immédiatement soustraits de la garde de leurs tortionnaires et qu’il soit mis fin à l’enquête calamiteuse du SRI.

Nous réitérons l’exigence de la mise en place d’une commission d’enquête digne de ce nom, en l’occurrence, une commission d’enquête internationale indépendante, pour faire la lumière sur ces incendies, en établir les causes réelles, en identifier les vrais auteurs et leurs commanditaires et en situer les responsabilités quant aux défaillances dans le fonctionnement des services de la Protection Civile.

Nous dénonçons et condamnons avec vigueur les harcèlements policiers, les perquisitions et les auditions interminables, qui constituent autant de persécution des militants et dirigeants du CST.

Nous dénonçons et condamnons avec vigueur la torture, les sévices et autres traitements inhumains et dégradants que les agents du SRI infligent en toute impunité, aux personnes arbitrairement détenues dans cette affaire.

Nous en appelons une fois encore, à la communauté internationale pour qu’elle prenne enfin, la mesure du caractère archaïque du système RPT, un système réfractaire au changement, aux bonnes pratiques et au progrès social. Un système ennemi de la liberté, de la justice et du respect des droits humains. Un système adepte du double langage et de la duplicité. Un système en mal de coups politiciens. Un système responsable de la déchéance du Togo aux plans politique, économique, social, culturel, sportif et environnemental.

Il est donc urgent que la communauté internationale use de son influence pour amener les autorités togolaises à répondre aux aspirations légitimes des populations togolaises et à mettre fin à la persécution dont les dirigeants et militants du CST sont l’objet et qui porte en germes la destruction de la cohésion nationale.

Les autorités togolaises ont réellement besoin de l’assistance soutenue de la communauté internationale pour s’atteler résolument à l’apaisement et à l’assainissement du climat politique dans le pays, de manière à ouvrir la voie aux discussions que nécessitent des élections justes, équitables, transparentes et démocratiques.

Nous en appelons en particulier aux Chefs d’Etat de la CEDEAO pour qu’ils s’investissent résolument dans le règlement juste et durable de la crise politique togolaise qui comporte de graves menaces pour la stabilité de la sous-région.

Nous invitons les populations ainsi que toutes les forces démocratiques togolaises du territoire national et de la diaspora, à demeurer plus que jamais vigilantes et à garder le cap de la mobilisation permanente pour faire échec à la dictature et pour sauver le Togo.

Que Dieu vous bénisse tous !

Et que Dieu bénisse notre cher pays le Togo !

Lomé, le 26 mars 2013

Jean-Pierre FABBRE

Président National de l’ANC