Vous êtes ici : Accueil » Afrique du Nord » Algérie » Algérie : Chemiserie de Larbâa Nath Irathen : « 9 mois Barakat ! »

Algérie : Chemiserie de Larbâa Nath Irathen : « 9 mois Barakat ! »

D 25 mars 2015     H 05:33     A     C 0 messages


Les travailleurs de la chemiserie de Larbâa Nath Irathen, pour la plupart des femmes, ont observé un sit-in, avant-hier, devant le siège de la wilaya de Tizi-Ouzou, pour dénoncer les agissements, qu’ils qualifient d’« injustifiés », de l’actuelle responsable de la chemiserie et demander une commission d’enquête et l’affectation d’un nouveau directeur.

« 9 mois Barakat, nos enfants ont faim », « Pour sauvegarder l’entreprise, on demande un directeur » et « Non à la fermeture de l’entreprise », sont les slogans que l’on pouvait lire sur les banderoles brandies pas les protestataires.

Dans une déclaration dont une copie nous a été remise sur place, les signataires dénoncent « la manipulation relancée par les dépôts de plaintes contre certains travailleurs sans qu’il y est aucun dépassement constaté par les services de police sur les lieux… ». Les signataires ajoutent : « N’étant pas satisfaite, la directrice a mobilisé un groupe de jeunes délinquants pour qu’ils provoquent des troubles devant l’entrée de la chemiserie ». Les rédacteurs du document se disent convaincus de « La complicité de certains cercles à vouloir faire traîner la situation actuelle pour éviter l’apparition de la face cachée de l’iceberg qui serait fatale pour beaucoup de responsables ». Ils poursuivent : « Nous ne comprenons pas à qui profite cette situation de confusion totale et le silence observé par les parties concernés par le conflit ? ».

Ce conflit qui remonte au 21 juillet 2014 est dû, selon les grévistes, à la « Hogra » sévissant au sein de ladite entreprise : « L’entreprise compte 99% de femmes et la dernière d’entre-nous a dix ans d’ancienneté. Quand il s’agissait de problèmes socioprofessionnels, nous n’avons rien dit, mais quant un sous-directeur arrive au point d’insulter des travailleuses et à leur dire des mots indignes et que des mécaniciens de machines lèvent la main sur ces dernières nous avons dit non non et non et nous avons déclenché la grève… », nous déclarera Mme Messaouda Bouzid, membre de la section syndicale UGTA de la chemiserie qui fustigera l’actuelle responsable de la chemiserie et qui nous expliquera les origines du mal qui gangrène cette entreprise : « Cette intérimaire affectée à la chemiserie du centre le 12 mars dernier n’est pas compétente et n’a pas les diplômes requis pour gérer l’entreprise. Pis encore, elle est du clan de l’ancien directeur et c’est comme si celui-ci n’avait jamais quitté l’entreprise. Cette responsable est même allée jusqu’à utiliser la force publique contre les travailleurs, vous imaginez ? Nous ne voulons pas d’elle et demandons aux hauts responsables de nous affecter un nouveau directeur « neutre » cette fois sans parti-pris pour aucun des deux clans et ce le plus vite possible pour rouvrir l’entreprise car nous sommes dans le désarroi le plus total ». Dans leur missive, les grévistes interpellent le wali et le ministre de l’Industrie, leur demandant de « diligenter une commission d’enquête et trouver une solution à ce conflit qui n’a que trop duré ». Si rien n’est fait, « Nous passerons à la vitesse supérieure, nous enclencherons d’autres actions dont une grève de la faim… », menacent les grévistes.

Source : La Dépêche de Kabylie