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Mauritanie : La Cour suprême doit annuler la condamnation à mort d’un journaliste blogueur

D 28 avril 2016     H 05:49     A Reporters sans frontières     C 0 messages


Reporters sans frontières (RSF) demande solennellement à la Cour suprême mauritanienne de revenir sur la condamnation à la peine capitale du blogueur Mohamed Cheikh Ould Mohamed Mkhaïtir. Jugé pour apostasie le 24 décembre 2014, le journaliste non professionnel mauritanien de 31 ans a vu sa sentence confirmée en appel le 21 avril 2016.

Reconnu coupable d’apostasie et condamné à la peine capitale, Mohamed Cheikh Ould Mohamed Mkhaïtir pourra demander la clémence de la Cour suprême, comme le prévoit la loi mauritanienne. “Reporters sans frontières est consternée par la décision de la Cour d’appel de Nouadhibou de confirmer la peine de mort pour ce jeune blogueur, déclare Constance Desloire, du bureau Afrique de RSF. La vie de Mohamed Cheikh Ould Mohamed Mkhaïtir doit à tout prix être épargnée. Nous enjoignons la Cour suprême à entendre sa sincérité, car il exprime des regrets depuis le premier jour de son incarcération en janvier 2014. ”

L’article 306 du Code pénal mauritanien prévoit en effet que “tout musulman coupable du crime d’apostasie sera, à moins qu’il ne se repente au préalable, puni de la peine de mort. (...) S’il se repent avant l’exécution de cette sentence, le parquet saisira la Cour suprême à l’effet de sa réhabilitation dans tous ses droits (...).” Depuis son incarcération, Mohamed Cheikh Ould Mohamed Mkhaïtir exprime continuellement ses regrets. Son article, publié sur le site d’informations en ligne Aqlame le 2 janvier 2014, dénonçait la manipulation de la religion par ceux qui souhaitent entretenir un système de castes en Mauritanie. Alors que la justice a retenu des “paroles légères envers le prophète”, le jeune blogueur a toujours nié toute volonté de porter atteinte à l’islam.

La Mauritanie est une République islamique depuis 1991. Aucune condamnation à mort pour apostasie n’y a été prononcée depuis l’indépendance en 1960. Le pays est classé 48ème sur 180 pays au
Classement de la liberté de la presse 2016 de Reporters sans frontières.