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République Sahraouie : Lettre ouverte à Hollande

D 11 avril 2013     H 05:45     A AFASPA     C 0 messages


Monsieur François HOLLANDE
Président de la République

Palais de l’Elysée

55 rue du Fauboug Saint-Honoré

75008 PARIS

Monsieur le Président,

À l’occasion de votre prochaine rencontre avec les autorités marocaines vous aborderez sans nul doute la question du Sahara occidental.

Il nous semble important que la France contribue positivement au règlement de ce conflit de décolonisation qui dure depuis 40 ans. L’autodétermination du peuple de ce territoire non autonome doit s’exprimer dans un avenir proche, comme le souhaite le représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU actuellement dans la région.

Notre pays qui prône des valeurs démocratiques, humanistes et le respect du droit international ne peut continuer à soutenir la position marocaine qui n’admet qu’un seul choix, celui de la régionalisation. Cette option doit parfaitement figurer dans les choix qu’aura à faire le dernier peuple colonisé d’Afrique avec ceux de l’intégration et de l’indépendance.

Les atteintes graves aux droits de l’homme relevées à Genève lors de la cession de mars du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU et les récentes sentences prononcées par le Tribunal militaire de Rabat sont autant d’éléments qui ramènent aux douloureux souvenirs de la période coloniale dont les autres pays d’Afrique se sont affranchis.

Le peuple sahraoui n’est pas seul à souffrir de ces pratiques d’un autre âge et de la misère dans laquelle la majorité de la population vivant sous le règne de Mohamed VI se trouve. Les manifestations, les grèves qui ont lieu sont sévèrement réprimées, les syndicalistes, journalistes, défenseurs des droits de l’homme sont traînés devant les tribunaux. Les manifestations du Mouvement du 20 février qui ont marqué le Printemps arabe au Maroc ont été endeuillées par la mort de 11 jeunes, dont une jeune fille.

Les changements attendus par les français portent aussi sur les rapports de notre pays avec les régimes autoritaires, nous ne souhaitons pas que se renouvelle la situation de complicité qui a prévalu à la fin de règne du dictateur tunisien.

Confiants dans votre volonté d’œuvrer à la Paix dans la région et à un développement nécessaire du Maghreb, je vous prie de croire, Monsieur le Président, à l’expression de mes salutations respectueuses.

Jean-Paul ESCOFFIER

Président de l’Association Française d’Amitié et de Solidarité avec les Peuples d’Afrique