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République Sahraouie : Pour la libération de Wafaa Charaf

D 17 septembre 2014     H 14:47     A     C 0 messages


Appel international pour la libération de Wafaa Charaf Mercredi 17 septembre RASSEMBLEMENT À 17H00

Wafaa Charaf a été arrêtée et mise en détention
préventive le 9 juillet 2014 à Tanger. Elle avait déposé plainte
contre X pour enlèvement séquestration et menaces le 27 avril
2014, à l’issue d’un rassemblement de soutien aux membres du
bureau syndical de la société Greif qui avaient été licenciés
après avoir créé une section syndicale.

Elle a déclaré avoir été séquestrée plusieurs heures,
questionnée sur ses activités militantes et insultée, avant d’être
abandonnée au bord d’une route à 12 Kilomètres du centre ville
de Tanger. Mais entre avril et juillet, de victime, Wafaa
deviendra une accusée. Elle sera convoquée plusieurs fois par
semaine au commissariat et harcelée de questions. Sa famille
et ses camarades seront aussi retenus plusieurs heures au
commissariat pour instruction, alors que la police n’avançait pas
sur l’identité des responsables de l’enlèvement de Wafaa ni sur
la recherche de la voiture à bord de laquelle elle fut séquestrée.

Le 11 août, Wafaa a été condamnée à un an de prison ferme et
à 1000dh d’amende et 50 000dh (5000€) de dommages pour
« mensonges et diffamation », au cours d’un procès inéquitable,
marqué par de nombreuses infractions dont, l’obstacle à la
présence d’une observatrice internationale, Michèle Decaster
mandatée par l’AFASPA, arbitrairement arrêtée pendant 7
heures pour l’empêcher d’assister à l’audience.

Wafaa Charaf est une militante active dans plusieurs
organisations humanitaire, ouvrière et politique de Tanger. La
jeune femme de 26 ans milite au sein de la jeunesse de la Voie
Démocratique, du mouvement du 20 Février et de l’Association
Marocaine des Droits Humains. Elle a participé à plusieurs
réunions et sit-in de soutien aux ouvriers et ouvrières de la zone
Franche de Tanger. Elle est membre du réseau de soutien aux
migrants subsahariens candidats à la migration clandestine vers
l’Europe qui arrivent et vivent à Tanger en attendant la traversée
de la méditerranée dans des conditions économiques,
sanitaires et humaines préoccupantes.

L’arrestation de Wafaa à Tanger n’est pas due au hasard, elle
intervient au vu de l’importance de la ville située à moins de 14
kilomètres du continent Européen. Cette situation géographique
fait de Tanger le siège d’une grande activité économique et
d’échange avec l’Europe, d’où l’installation d’une zone Franche.

Zone franche qui bénéficie d’exonération de charges fiscales et
sociales. Les réglementations sociales, environnementales et
de l’emploi y sont favorables à certains types de projets
économiques. The "Tangier Free Zone" (TFZ) confère aux
opérateurs des avantages exceptionnels, notamment la
dispense du régime de contrôle du commerce, l’exonération de
tous les droits et taxes ainsi que des procédures douanières
spéciales. La zone franche de Tanger est classée par le
Financial Times parmi les six meilleures zones mondiales et elle
emploie près de 45.000 personnes dont une majorité de
femmes dans des conditions précaires.

Ainsi Wafaa a été enlevée, incarcérée puis condamnée, car elle
est coupable de solidarité avec des syndicalistes et défend les
droits des salariés. Wafaa paye le prix fort de son engagement
pour les droits des ouvriers des usines de la zone franche de
Tanger et pour la démocratie et la liberté d’expression au
Maroc.

Le procès de Wafaa est un procès politique. Il montre la
complicité entre les autorités marocaines et les grands groupes
industriels qui veulent faire taire la voix des défenseurs des
droits des travailleurs. Il s’inscrit dans un contexte marqué par la
répression sauvage des militants et de tout citoyen épris de
justice et de liberté. Il montre le vrai visage du régime marocain
que le gouvernement et les médias en France voudraient
présenter comme « une exception dans la région ». Force est
de constater que c’est une exception en matière de non respect
des droits humains, droits des femmes et droits syndicaux.

Wafaa Charaf, soutenue par son comité de défense constitué
d’une trentaine d’avocats, a fait appel de ce jugement
inéquitable. La date de son procès en appel est fixée au 22
septembre 2014.

Pour exprimer notre solidarité avec Wafaa, réclamer la vérité sur l’identité de ses ravisseurs et la punition des coupables et exiger sa libération immédiate, nous vous appelons au Rassemblement le 17 septembre 2014 à 17h devant l’Ambassade du Maroc à Paris.