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La Banque Mondiale Accusée de Destruction des Exploitations Agricoles Traditionnelles dans le but de Soutenir l’Accès à la Terre des Grandes Entreprises

D 19 mai 2014     H 05:02     A Oakland Institute     C 0 messages


OAKLAND, Californie (31 Mars) - Aujourd’hui, l’Oakland Institute et /The Rules en collaboration avec d’autres ONG, organisations paysannes et de consommateurs du monde entier lancent une campagne, Nos terres, Notre Business, visant à dénoncer le rôle de la Banque Mondiale dans le phénomène d’accaparement des terres et des ressources naturelles qui touche les populations les plus pauvres dans le monde. L’accaparement des terres dépossède les paysan-ne-s, les éleveurs et les communautés autochtones qui sont pourtant les garants de la production d’aliments pour l’ensemble de la planète.

« La Banque Mondiale facilite l’accaparement des terres et sème la pauvreté en favorisant les intérêts des investisseurs étrangers au détriment de ceux des populations locales », a déclaré Anuradha Mittal, directrice exécutive de l’Oakland Institute.

« Les paysan-ne-s et les éleveurs nourrissent actuellement 80 pourcent de la population des pays en développement. Le fait que la Banque Mondiale les néglige au profit des entreprises agro-industrielles occidentales trahit la stratégie de développement imprudente et de court terme de l’institution », a déclaré Alnoor Ladha, directeur exécutif de /The Rules.

Les classements « Doing Business » de la Banque Mondiale, qui notent les pays en fonction de la façon dont les technocrates de Washington estiment qu’il est « facile d’y faire des affaires », ont poussé de nombreux dirigeants de pays en développement à déréglementer leurs économies dans l’espoir d’attirer les investissements étrangers. Cependant, ce que la Banque Mondiale considère bénéfique pour les entreprises étrangères est très souvent l’exact opposé de ce qui l’est pour les paysan-ne-s et les éleveurs de ces pays.

Dans le secteur agricole, les classements « Doing Business » ont encouragé les gouvernements à faire de leurs terres une marchandise - et à la vendre ou à la louer à des investisseurs étrangers, indépendamment de l’impact social ou environnemental de telles politiques. Les paysan-ne-s, les éleveurs et les peuples autochtones sont victimes de l’étroite collaboration des gouvernements et sociétés étrangères qui travaillent main dans la main pour les déposséder de leurs terres, et par là même obtenir le soutien de la Banque Mondiale.

Les conséquences sont dévastatrices. Par le biais des réformes et des politiques préconisées par la Banque, la Sierra Leone a ôté 20 pourcent des terres arables aux populations rurales du pays et les a loués à des producteurs de canne à sucre et d’huile de palme étrangers. Au Libéria, des géants de la production d’huile de palme britanniques, malaisiens et indonésiens ont obtenu des baux de long terme sur plus d’1,5 millions d’acres de terres qui appartenaient traditionnellement aux communautés locales.

Le problème de l’accaparement des terres est maintenant sur le point de s’aggraver. Sous la pression du G8 et avec le soutien financier de la Fondation Gates, la Banque clone la méthodologie de son classement fétiche pour l’appliquer à un nouveau projet appelé le « Benchmarking the Business of Agriculture » (BBA). L’objectif explicite du BBA est de promouvoir « l’émergence d’un secteur agricole commercial fort ». Les classements du BBA récompenseront en fait la déréglementation des secteurs agricoles et permettront de faciliter l’accaparement des terres dans le monde entier.

« Nous faisons front avec les paysan-ne-s, les éleveurs et les peuples autochtones des pays en développement qui aujourd’hui sont en passe d’être écrasés sous le rouleau compresseur pro-entreprise qu’est la Banque Mondiale », ajoute Anuradha Mittal. « Des initiatives comme les classements ‘Doing Business’ de la Banque encouragent les gouvernements à voler les pauvres pour donner aux riches. Cela doit cesser. »

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Pour lire le rapport, « Aveuglement volontaire - Comment les classements Doing Business de la Banque Mondiale appauvrissent les paysan-ne-s » ainsi que des fiches pays sur les mauvaises affaires de la Banque Mondiale dans les pays en développement, visitez : www.oaklandinstitute.org/our-land-our-business.

À propos de l’Oakland Institute

L’Oakland Institute est un cercle de réflexion dédié à promouvoir la participation citoyenne et un débat équitable sur les questions sociales, économiques et environnementales (www.oaklandinstitute.org).