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Françafrique : le triple A de la corruption n’est pas menacé !

D 1er janvier 2012     H 12:29     A Paul Martial     C 0 messages


Avec le témoignage de Mike Jocktane (ancien conseiller personnel d’Omar Bongo qui fut, par la
suite, son directeur adjoint de cabinet jusqu’en janvier 2009 et aujourd’hui reconverti dans la
religion), l’affaire du financement occulte et illégal des partis de droite, dit « des mallettes » a pris
une nouvelle dimension.

On se souvient que Robert Bourgi avait avoué, qu’avec d’autres, il avait convoyé des mallettes
remplies d’argent pour le compte des Chirac et De Villepin, mais il avait aussi juré de ses grands
dieux que, quand il était passé chez Sarkozy, avec arme et bagages justement, ces derniers étaient
vides de toutes coupures. Et voilà que l’ Évêque pentecôtiste Jocktane dit le contraire et donne
maints détails sur le financement de Sarkozy provoquant l’ire de Pascaline Bongo.

Pour reprendre un vocable policier, l’emploi du temps de Sarkozy juste avant et juste après les
élections présidentielles est troublant et témoigne, en tout cas, d’un soudain engouement certain
pour l’Afrique et plus particulièrement pour le Gabon qu’on ne lui connaissait pas.

Les Sénégalais, Gabonais ou Congolais seront sûrement ravis d’apprendre que cet argent, prodigué
par leurs dirigeants, va financer les campagnes politiques de la droite, notamment sur l’identité
française, la haine des sans-papiers, l’islamophobie, la racaille des cités, bref des sujets bien plus
importants que les campagnes de vaccinations pour les nouveau-nés ou la construction de centres
de santé ou d’écoles dans les villes et villages
L’argent de ces mallettes a l’odeur de cette soumission volontaire à l’ancienne puissance coloniale où
la soi-disant élite au pouvoir en Afrique livre, en coupe sombre, les richesses du pays aux grandes
entreprises capitalistes.

Au moment où Sarkozy parle de punir les fraudeurs, 2012 sera l’occasion de le prendre au mot et
d’en finir avec ce personnage un peu trop décomplexé et surtout d’être vigilant afin que ces
mallettes ne continuent plus leur périple en dégageant sur leur passage des effluves bien amères de
parfum…de rose.

Paul Martial