Vous êtes ici : Accueil » Afrique australe » Comores » LA DEPARTEMENTALISATION DE L’ÎLE COMORIENNE DE MAYOTTE EST ENTERINEE PAR (...)

LA DEPARTEMENTALISATION DE L’ÎLE COMORIENNE DE MAYOTTE EST ENTERINEE PAR LA FRANCE : DOUBLE FORFAITURE

D 27 mars 2011     H 14:11     A CAAC     C 0 messages


En cette fin de mars 2011, l’administration française de Mayotte va entériner, comme annoncé en mars 2009, la départementalisation de l’île comorienne de Mayotte.

La France a organisé sur Mayotte le référendum de 1976 puis celui de 2009 relatif à la départementalisation, malgré les 20 résolutions onusiennes qui condamnent la présence française à Mayotte. La France continue donc de défier le Droit international, d’ignorer les déclarations de l’Union Africaine et de la Ligue Arabe qui condamnent l’occupation du territoire comorien par une superpuissance.
Par cette nouvelle escalade, l’état français confirme le viol de la constitution française, en étendant le territoire français à un 101ème département, sans la consultation préalable du Peuple français.
Plusieurs juristes, constitutionnalistes, essayistes dénoncent cette double forfaiture des autorités françaises (1).
De son côté, l’état comorien maintient sa revendication sur Mayotte, la quatrième île de son archipel situé à 9000 kilomètres de la France. A ses côtés, les Comoriens organisent ces jours ci, la riposte contre la départementalisation de leur terre, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Dans la continuité de leur combat anticolonial, plusieurs organisations et partis politiques vont réaffirmer leur soutien à la cause comorienne, et demander, comme dans le communiqué de la conférence de mars 2009 (2) :
• La fermeture des CRA (Centre de Rétention Administratif) qui ont d’ailleurs la réputation d’être particulièrement inhumains ;
• L’arrêt des expulsions illégales de Comoriens, de leur terre de Mayotte (ce qui s’est traduit, en 2009, « 258 embarcations interceptées, 17 555 étrangers en situation irrégulière reconduits aux Comores [soit près de 8% de la population éjectée hors de Mayotte en un an !] ». (3)
• La suppression du criminogène « visa Balladur-Pasqua » instauré à Mayotte en 1995 et ayant causé plus de 7000 morts noyés dans ce qui est appelé le « plus grand cimetière marin » du monde !
Pour tous ces motifs, mais aussi pour rappeler le sort dramatique du Maorais dont la vie quotidienne se dégrade de jour en jour, comme « prévu » (4),

conférence Le jeudi 31 mars 2011, à partir de 15 Heures A la maison des associations, …., Paris 13ème.

Contact des organisateurs :

Le CAAC : caac.comores@gmail.com / 06 99 93 10 20

(1) http://www.wikijournal.fr/article,1886,Mayotte_est_elle_francaise_.html

(2) http://survie.org/francafrique/comores/article/comores-maore-mayotte-referendum

(3) http://www.gisti.org/spip.php?article1764

(4) Voir texte joint par le FD Mayotte et le GRDC, novembre 2008

(4) SI LA PAROLE [ETAIT] DONNEE SUR LA QUESTION DE LA DEPARTEMENTALISATION,
VOILA CE QU’IL [FAUDRAIT] DIRE AUX MAORAIS
LE DEPARTEMENT NE SERA PAS :

• la garantie d’un ancrage définitif dans la France : le changement de statut de l’Algérie et de Saint-Pierre et Miquelon en sont la preuve,
• la promesse d’une stabilité quand le droit international, les équilibres régionaux et sociaux-économiques sont bafoués,
• le cadre permettant la prise de décision, l’élaboration d’une politique originale et adaptée : "un département ne peut pas avoir de politique spécifique, puisque ce n’est qu’une division administrative : un territoire administré. Dans le cadre unilatéralement défini par sa métropole, le département d’Outre-mer a ceci de particulier que c’est une possession extérieure. Rien ne peut donc y être décidé ni accompli si ce n’est pour le compte et au nom de son propriétaire."(Linguet, auteur guyanais).
• le gage d’une possibilité d’entreprendre ou de développer en s’appuyant sur les ressources locales puisqu’on sait dès maintenant que le taux de couverture est négligeable et que l’économie est totalement tournée vers l’extérieur tant pour ce qui concerne les produits que pour l’origine de ses acteurs,
• l’assurance d’un financement substantiel au nom de la solidarité nationale en cette période de récession mondiale et de désengagement de l’Etat quand on annonce clairement que "l’alignement immédiat sur les autres départements ne sera pas possible à court terme "(Y.Jego).

LE DEPARTEMENT SERA :

• un espace privilégié pour un développement à l’occidentale qui confortera la délinquance, l’alcoolisme, la drogue, la prostitution, la violence avec ses contrepoints non moins dangereux : la radicalisation religieuse et la revendication identitaire agressive,

• un espace totalement dévolu à l’essor de la consommation, au développement des initiatives économiques métropolitaines permettant l’expansion française dans la région : coopération régionale et décentralisée, francophonie …

• la confirmation du processus de déculturation et d’assimilation déjà engagé avec les réformes de l’état civil et du foncier, tandis que les langues locales sont de plus en plus malmenées,
• l’assurance d’une dépossession certaine et programmée, les Maorais perdront leurs terres et devront financer par l’impôt le fonctionnement d’une administration qu’ils n’auront pas conçue ou pensée à l’heure où les politiques sociales ne sont plus à l’ordre du jour,
• forcément synonyme de déséquilibre économique régional et d’une radicalisation de la fermeture de ce qu’on se plaît à appeler ici "les frontières" et il faudra endosser la responsabilité de la mort en mer des frères comoriens.

POUR TOUTES CES RAISONS IL FAUT DIRE NON A LA DEPARTEMENTALISATION !

Mamoudzou, le 1/11/08, Front Démocratique section de Mayotte, GRDC (Groupe de Réflexion sur le Devenir des Comores).