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Mayotte : la révolte grandit

D 12 octobre 2011     H 13:33     A NPA     C 0 messages


Cela fait maintenant plus de 10 jours que se
développe à Mayotte un puissant mouvement
de protestation contre la vie chère avec grève
générale, blocage des ronds points, manifestations,
et maintenant fermeture de tous les
commerces.

C’est que la population de cette ile, occupée
par la France au mépris du droit international,
des résolution de l’ONU et de l’Union africaine,
est totalement otage pour ses besoins
essentiels des trusts de l’alimentaire, comme
le groupe Casino qui contrôle, par l’intermédiaire de sa filiale Vendémiaire, l’hypermardé Jumbo-
Score ou de Total pour ses besoins en énergie.
C’est ainsi que le carton d’ailes de poulet, base de l’alimentation, coûte 24,21 € les 10 Kg contre
15,90 € à La Réunion et que la bouteille de gaz est 3 fois plus chère qu’en métropole. Par contre le
RSA qui va bientôt être instauré est lui 25% plus bas et qu’il ne pourra être augmenté que dans 5
ans !

Face à cette mobilisation populaire à laquelle il ne s’attendait pas, malgré de nombreux signes précurseurs,
le gouvernement a, d’une part fait traîner les négociations en longueur et, d’autre part déployé
des blindés dans les rues des principales communes et envoyé des renforts de gendarmerie
pour réprimer les manifestations.
Face à des manifestants qui bloquent des ronds points au simple cri de « Mabawas nachouké ! »
(« les ailes de poulet moins chères ! ») la réaction gouvernementale est totalement disproportionnée,
comme chaque fois que des mouvements sociaux se déclanchent dans un département ou un territoire
d’outre mer, autrement dit dans l’une des « dernières colonies françaises ».

Avant tout, il s’agit d’une manifestation du mépris des autorités coloniales pour les Mahorais qui fait
suite à d’autres interventions policières, aux propos racistes de certains hauts fonctionnaires, à la
chasse aux comoriens « clandestins », aux tentatives de dresser les Mahorais contre les migrants
africains venus du continent.
Mais l’arme de la division n’a cette fois pas fonctionné, mardi le Collectif des réfugiés africains a
appelé à rejoindre le mouvement. Jeudi, pour la première fois, la population des quartiers les plus
pauvres de l’île s’en est pris directement à un convoi de gendarmes mobiles, symbole de l’état colonial,
de la répression et de la chasse aux réfugiés.
La population est à juste titre exaspérée.

Nous appelons toutes et toutes à la soutenir sans réserve.