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Madagascar : Des syndicalistes contestent le projet de prêts aux employés proposé par le gouvernement

D 24 août 2020     H 06:30     A     C 0 messages


Grogne chez les travailleurs. Des syndicats refusent le principe d’emprunter auprès de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnaps) en ces périodes de crise. « Nous demander de nous endetter auprès de la Cnaps n’est ni plus ni moins qu’une façon de tuer les travailleurs déjà embourbés dans des difficultés », s’indignent les dirigeants du mouvement Syndicalisme et vie de société (SVS) et de l’Union des syndicats autonomes de Madagascar (Usam) dans un communiqué publié mardi.

Ces syndicalistes disent également contester « l’idée que les travailleurs cotisants auprès de la Cnaps empruntent leur propre argent ». Pour eux, les réserves de la Cnaps sont constituées des revenus et des intérêts liés au placement des fonds de pension, c’est à dire des « des cotisations versées par les employés ». « C’est l’argent des travailleurs que la Cnaps investit et place. Il n’y a aucune subvention ni aucun fonds de l’Etat dans ces caisses », martèle l’Usam.

Au lieu et à la place des prêts, les syndicalistes réclament plutôt des aides octroyées aux travailleurs du secteur privé sous forme de « subventions non remboursables comme c’est le cas des dons offerts à la population », insiste le communiqué du SVS et de l’Usam. Ces deux unions syndicales ont lancé une pétition et disent avoir recueilli 5000 signatures qu’elles projettent de remettre à la Cnaps ce vendredi.

Selon le projet proposé par le gouvernement et décidé au niveau de la Cnaps, chaque travailleur mis au chômage technique peut emprunter la somme de 200 000 à 500 000 ariary. Le remboursement se fait en 12 mois et est prévu commencer en janvier 2021. C’est l’employeur qui contracte le prêt auprès de la Cnaps et qui remet la somme obtenue à son employé.

Lors des discussions avec l’Etat dans le cadre de l’élaboration du plan multisectoriel d’urgence, le patronat et les dirigeants syndicaux avaient suggéré l’allocation de subventions ou d’indemnité de chômage aux travailleurs mis en chômage technique, mais les propositions n’ont pas été retenues. L’Etat a proposé le système de prêt aux travailleurs au grand regret des syndicats qui s’estiment lésés par rapport aux travailleurs du secteur informel.

Source : https://2424.mg/