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Madagascar : la société civile alerte sur un risque de pollution des eaux à Fort-Dauphin

D 26 avril 2022     H 06:30     A     C 0 messages


L’exploitation d’ilménite menée par l’entreprise QMM, filiale de la compagnie Rio Tinto, serait à l’origine de ce risque, dénoncent des organisations dans un communiqué. Ce minerai est utilisé dans la fabrication de peinture notamment. Selon des témoignages d’habitants de Fort-Dauphin au sud-est de l’île, des eaux usées d’un bassin se seraient déversées mi-février dans les cours d’eau aux alentours.

« Prendre des mesures urgentes pour fournir de l’eau potable aux habitants et pour éviter la consommation d’eau encore plus polluée que d’habitude. » C’est la demande de ces organisations aux autorités. Bonaventure Razanadahy, habitant de Fort-Dauphin et président d’une association de notables de la région, a participé vendredi à une réunion avec QMM.

« De l’eau impropre s’est déversée dans la rivière. QMM a fait des constatations mais ils ne nous ont pas rassurés. Ils ont dit qu’ils allaient faire une enquête et nous transmettre le rapport. L’eau de la rivière, c’est celle que l’on boit. On a peur de la consommer mais on ne peut pas faire autrement. On n’a pas les moyens d’acheter de l’eau en bouteille. »

Selon les habitants, l’incident a eu lieu sur le site d’exploitation de Mandena, situé à une dizaine de kilomètres de Fort-Dauphin. Jacquelin Rajaonarison, l’un des représentants de la société civile à Fort-Dauphin, s’est rendu dimanche sur les lieux pour prélever des échantillons des cours d’eau, qui doivent être analysés par l’Office national pour l’environnement et la direction de l’eau.

« L’eau était très rouge, pleine d’huile et ça ne sentait pas bon. On attend maintenant les résultats des analyses. Le bassin a débordé parce qu’il n’y a pas de mur de protection pour retenir l’eau. Tout Fort-Dauphin est touché par ce problème. Ce qu’on demande depuis longtemps, c’est que l’eau du fleuve Efaho soit conduite jusqu’à Fort-Dauphin pour que les gens puissent la consommer sans crainte. »

Le ministre de l’Eau et celui de la Santé, qui se sont rendus sur place il y a une semaine, ont assuré qu’une enquête approfondie sera menée concernant les eaux rejetées par la société QMM.

Source : https://www.rfi.fr/fr/afrique