Madagascar : Proposition de feuille de route pour une transition souveraine et populaire
rédigée par la Gen Z Madagascar à Antananarivo le 16 octobre 2025.
28 octobre 2025 04:30 0 messages
Préambule
Cette feuille de route pour une Transition Populaire et Souveraine (TPS) s’inscrit dans une volonté de rupture totale avec le système actuel, marqué par l’inégalité, la corruption, la dépendance extérieure et la confiscation du pouvoir par une minorité. Elle propose une refondation de l’État fondée sur la souveraineté nationale, la justice sociale et la participation directe du peuple dans la prise de décision et le mode de gouvernance qui lui convient.
Depuis son indépendance en 1960, et à la suite des crises politiques successives de 1972, de 1991, de 2002 et de 2009, l’histoire de Madagascar montre que le système en place, concentrant le pouvoir entre les mains d’une minorité, a lourdement pénalisé la majorité de la population Malagasy, dont près de 80 % vit aujourd’hui dans les campagnes, en dessous du seuil de pauvreté. Face à l’effondrement moral et institutionnel de tous ces régimes (le dernier régime en place étant la cristallisation de la faillite de ce système sociopolitique vertical , représentatif et opaque), il ne s’agit plus de réformer un appareil défaillant, mais de rebâtir un nouvel ordre politique à partir des forces vives du pays : sages (olobe), paysans, travailleurs, femmes, jeunes, techniciens, et militaires patriotes.
Nous affirmons clairement que nous ne sommes pas là pour jouer le jeu du pouvoir, ni pour réclamer une place dans la distribution du système existant. Notre démarche n’a rien à voir avec un partage de privilèges ou un simple « changement d’équipe » au sommet. Nous revendiquons la mise en place d’un nouveau système, bâti sur des fondations entièrement différentes : la souveraineté nationale, la transparence, la participation directe du peuple et la dignité collective.
Cette feuille de route a pour objectif de mettre en place une structure de transition visant à l’assainissement de l’État, la reprise du contrôle des ressources, et surtout redonner au peuple le pouvoir réel sur son destin collectif en accord avec ses valeurs culturelles et spirituelles. Le document qui suit trace les grandes lignes d’un processus de transition limité dans le temps, transparent et ancré dans les réalités locales. Il définit les structures provisoires, les étapes jalonnées dans le temps, et les mécanismes nécessaires pour rompre avec la dépendance, restaurer la dignité nationale afin d’aboutir à une nouvelle République populaire, souveraine, équitable et participative.
À nos yeux, il est impératif de mettre en place une structure nationale qui garantisse la décentralisation du pouvoir, et qui puisse fédérer les idées du peuple Malagasy venant de toutes les régions afin d’aboutir à des propositions de mode de gouvernance et de la répartition des ressources qui leur soient fidèles. Nous sommes convaincues qu’une simple reconfiguration des acteurs, sans rupture totale avec des modes de fonctionnement vétustes et prouvés inefficaces, risque un glissement en arrière du mouvement, une récupération politique ou encore un affaiblissement de l’élan populaire.
En résumé, cette feuille de route est une proposition de mise en place d’une structure de concertation nationale ayant pour but final la soumission de ses idées à un référendum national qui établirait la base d’un nouveau mode de gouvernance fait par le peuple et pour le peuple. Cette proposition apartisane s’inscrit dans l’esprit du Teny Ierana (la parole donnée collectivement, le pacte moral entre citoyens libres et égaux) et du Fihavanana qui symbolisent l’engagement commun à reconstruire la nation sur des bases de justice, de solidarité et de souveraineté. Elle n’est pas un programme fermé, mais une idée de programme à soumettre à la discussion collective. Elle se veut une base de travail ouverte, susceptible d’évoluer à travers les contributions populaires, syndicales et citoyennes.
Notes
1 hiérarchisé
2 pouvoir réel par des minorités représentatives du peuple
La suite du document
Dans la même rubrique
20 octobre – Madagascar : RAJOELINA ET LA FRANCE-AFRIQUE
19 octobre – Madagascar : RÉCUPÉRATION POLITIQUE, ARRÊT DE MORT DE TOUTE RÉVOLUTION
18 octobre – Madagascar : LES SANCTIONS INTERNATIONALES OU L’HYPOCRISIE "PRO MAX"
17 octobre – Madagascar : le régime de Rajoelina s’écroule
20 août – Madagascar 1947 : un autre massacre de masse colonial au lendemain de la seconde guerre mondiale
Afriques en Lutte