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Malawi : La répression sanglante lors de manifestations pacifiques fait dix-huit morts

D 16 août 2011     H 04:57     A CSI     C 0 messages


Bruxelles - Le vendredi 29 juillet, la CSI a écrit au président du Malawi pour condamner avec véhémence la répression sanglante de manifestations pacifiques survenue dans plusieurs villes de ce pays d’Afrique australe les 20 et 21 juillet. La violence aveugle des autorités a entraîné la mort de 18 personnes.

Les syndicats du Malawi, entre autres acteurs de la société civile du pays, n’ont pas tari de critiques à l’égard de diverses lois promulguées récemment qui musellent la liberté de presse, restreignent les possibilités de recours contre les agences et les fonctionnaires du gouvernement et limitent les libertés civiles. Dans le contexte actuel, la police nationale est notamment autorisée à perquisitionner un domicile sans mandat, alors qu’il est interdit à la presse de publier tout article qui « puisse être considéré nuisible à l’intérêt public. » Les manifestants tenaient également à protester contre le déclin rapide de la situation économique, marqué par des pénuries alarmantes de carburant et de devises. Les travailleurs et travailleuses du Malawi ont été frappés de plein fouet par la crise économique. La pénurie de devises empêche les entreprises d’importer les matières premières et les pièces détachées dont elles ont besoin, entraînant par-là même des licenciements en masse. Toujours sous l’effet des pénuries, les denrées et marchandises de première nécessité deviennent inabordables.

Malgré la répression brutale menée par l’appareil policier, les manifestants ont porté leurs revendications devant les commissaires de district et ont appelé le président à répondre à leurs demandes d’ici au 16 août. Subséquemment, un grand nombre de représentants de la société civile et de dirigeants syndicaux ont dû prendre le maquis, après avoir fait l’objet de menaces de mort.

« Ceci n’est pas digne d’un pays qui adhère aux principes de la démocratie » a dit Sharan Burrow, secrétaire générale de la CSI. « Se voyant d’ores et déjà confrontés aux conditions particulièrement extrêmes dont est assailli le Malawi à l’heure actuelle, les citoyens et les organisations de la société civile ne devraient pas être soumis à une répression encore plus virulente lorsqu’ils défendent leurs droits fondamentaux. »

Source : http://www.ituc-csi.org