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BURUNDI : Besoin pressant d’aide alimentaire après une saison des récoltes médiocre

D 8 mai 2011     H 04:49     A IRIN     C 0 messages


BUJUMBURA, 29 avril 2011 (IRIN) - Selon des responsables agricoles, des milliers de personnes manquent cruellement de nourriture après les fortes pluies qui ont détruit, en mars, les récoltes de haricots, de bananes et de manioc dans la province de Ruyigi, à l’est du Burundi.

« En ce qui concerne la saison agricole B 2011 [février-juin], les agriculteurs de Ruyigi ne prévoient pas de récolte : les fortes pluies accompagnées d’averses de grêle ont détruit leurs champs et ils ont perdu toutes leurs récoltes de haricots, de bananes et de manioc », a dit à IRIN Festus Ntihabose, directeur agricole de Ruyigi.

Selon M. Ntihabose, au moins 8 000 familles, ou 40 000 personnes, ont désormais besoin d’une aide alimentaire d’urgence et de semences pour préparer la prochaine saison d’ensemencement.

Les communes les plus touchées sont celles de Butaganzwa, Nyabitsinda, Kinyinya et Bweru et, dans une moindre mesure, celle de Gisuru, a indiqué M. Ntihabose.

Selon les responsables agricoles, la saison agricole B 2011 est la plus importante au Burundi : elle représente 50 pour cent de la production alimentaire nationale.

Méthode Niyongendako, consultant de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a dit que les provinces de Ruyigi et de Cankuzo (à l’est) étaient les plus fragiles et « risquaient d’être confrontées à une crise alimentaire sérieuse au premier semestre de cette année. Le risque de faible production en juin est très élevé dans ces provinces, ce qui veut dire que la crise alimentaire pourrait se prolonger ».

Pontien Hatungimana, un conseiller du gouverneur de Ruyigi, a dit à IRIN que les organisations humanitaires n’avaient, pour l’instant, pas répondu à l’appel à l’aide lancé en février.

« Seules les distributions [de denrées alimentaires] habituelles aux groupes vulnérables ont été effectuées, mais aucune aide d’urgence en tant que telle ne nous est parvenue », a dit M. Hatungimana.

Le ministère de la Solidarité nationale, des Droits de la personne humaine et du Genre a toutefois distribué 61 tonnes métriques de riz et de haricots aux populations affectées en février dernier. Le ministère a également distribué 5 tonnes métriques de riz en mars.

« Cette réponse constituait un simple soutien visant à aider la population, mais elle est insuffisante, car les besoins sont très importants », a indiqué M. Hatungimana.

Appel à l’envoi de semences

Les responsables agricoles de Ruyigi se sont adressés à des organisations caritatives afin que celles-ci fournissent des semences aux agriculteurs pour la prochaine saison d’ensemencement.

« Ils doivent préparer la prochaine saison [saison C dans les terres humides] ; ils ont besoin de semences potagères et de boutures de patate douce, car celles-ci sont rares à cause des pluies », a dit M. Ntihabose.
M. Niyongendako a indiqué qu’environ 15 000 foyers recevraient des semences potagères, des boutures de patate douce et de manioc, ainsi que des pommes de terre irlandaises pour la saison C.

Selon M. Niyongendako, le déficit alimentaire est estimé à 490 000 tonnes métriques de céréales pour la période de janvier à juin 2011.

M. Niyongendako a toutefois noté que la situation de la province septentrionale de Kirundo, qui est confrontée chaque année à des pénuries alimentaires, semblait prometteuse, car les agriculteurs ont planté leurs semences tôt et devraient faire une bonne récolte.

Dans son numéro d’avril, le bulletin mensuel du Système d’Alerte Précoce -Surveillance de la Sécurité Alimentaire au Burundi a indiqué que le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies avait distribué 1 626 tonnes métriques de denrées à 244 531 bénéficiaires dans l’ensemble du pays au cours du mois de mars 2011, principalement dans le cadre de distributions générales de nourriture, de programmes de vivres contre travail et d’aide pour les plus vulnérables.

« Le déficit alimentaire de 1 922 tonnes pour l’ensemble des denrées alimentaires est prévu entre mai et octobre et équivaut à 1,96 millions [de dollars] », indique le bulletin.

Source : http://www.irinnews.org/