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Centrafrique : La pénurie des produits pétroliers et son impact sur le quotidien des populations

D 11 novembre 2022     H 05:00     A     C 0 messages


La pénurie des produits pétroliers qui a débuté en République Centrafricaine
courant Mars 2022 et qui, selon le Gouvernement devrait être passagère et de
courte durée, s’est aggravée au fil des mois.

Les Centrafricaines et Centrafricains à Bangui se souviennent encore de longues
files d’attente de véhicules et des jeunes, des jours durant dans les stations[1]services pour leur approvisionnement en hydrocarbures.

Parallèlement aux stations-services, la vente illicite des produits pétroliers par
des tiers s’est développée tout le long des avenues et rues de la capitale Bangui.
Quant au reste du pays où il n’existe pratiquement pas de stations-services, les
consommateurs sont contraints à se ravitailler à leur manière à partir des pays
voisins : Cameroun, Congo, RDC, Soudan et Tchad.

Aujourd’hui à Bangui, curieusement, presque toutes les stations-services sont
aux arrêts. Les consommateurs (gouvernants et gouvernés) se ravitaillent en
carburant à partir des points de vente répandus pour la circonstance à travers
les avenues et rues de la capitale. Naturellement, la vente des produits
inflammables à l’air libre et non réglementée entraîne souvent le risque
d’incendies. C’est ainsi qu’au courant du mois d’octobre, deux cas d’incendies
aux graves conséquences ont été enregistrés à Bangui.

La lutte contre la vente illicite des produits pétroliers annoncée tambour battant
il y a quelques mois a fini par rendre le Gouvernement complice de cette vente
illicite des produits frelatés qui mettent en danger l’état de fonctionnement de
plusieurs véhicules.

A ce stade, rien ne se dit et rien ne se fait. Pendant ce temps ce sont les
populations en général, les entreprises et les travailleurs en particulier qui
subissent les conséquences désastreuses de ce qui convient d’appeler désormais
« la crise énergétique ».

En pareilles circonstances, les particuliers qui peuvent assurer le service
minimum imposent leur loi, dite la « loi de l’offre et de la demande ». C’est ainsi
que les consommateurs et les populations assistent impuissamment à la flambée
désordonnée des prix des produits pétroliers, produits de première nécessité et
des prix des denrées alimentaires.

A titre d’exemple et pour ne parler que du secteur transport, les frais sont passés
de manière illégale à :
– Bus urbain : 200 FCFA par personne dans les meilleurs cas au lieu de 125
FCFA ;
– Taxis : 250 FCFA par personne dans les meilleurs cas au lieu de 150 FCFA ;
– Taxis-motos : n’en parlons pas car il n’existe pas de prix unique.
Quant au prix du carburant, il est désormais dans l’ordre de :
– Essence : 1100 FCFA le litre dans la rue au lieu de 865 FCFA à la pompe ;
– Gaz oil : 1400 FCFA le litre dans la rue au lieu de 855 FCFA à la pompe.
Pour le transport des personnes et marchandises entre la capitale Bangui et les
villes de l’intérieur du pays, c’est le comble. D’ailleurs, c’est ce qui justifie la
flambée des prix des denrées alimentaires en provenance des différentes
préfectures.

C’est à croire même que dans la situation actuelle, le Gouvernement impuissant,
ne contrôle plus rien. Rien ne se dit et rien ne se fait. C’est le mutisme total et le
peuple dans sa diversité subit.

Les travailleuses et travailleurs ne peuvent plus faire face au coût de la vie avec
leurs maigres salaires qui ne changent pas. Vivement, la reprise des négociations
telle que contenue dans le Communiqué Final sanctionnant la fin des travaux de
négociations entre le Gouvernement et les Centrales Syndicales en Décembre
2021. La paix sociale est à ce prix avant qu’il ne soit trop tard.

INTERSYNDICALE DE CENTRAFRIQUE (ISYCA)
CCTC- CCTPPP-CNTC-CSTC-FOC-ODSTC-OSLP-UGTC-USTC

Fait à Bangui, le 26 Octobre 2022