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Gabon : Lettre ouverte à l’Académie des Sciences de New York

Gabonais de France

D 8 septembre 2011     H 14:41     A Gabonais de France     C 0 messages


Il y a quelques mois seulement, plusieurs organisations de la société civile africaine et occidentale s’insurgeaient contre vous et manifestaient leur indignation à l’égard de votre Institution qui sollicitait le parrainage, pour son somptueux prix, du Président Obiang Nguéma de la Guinée Equatoriale. Aujourd’hui, vous tendez la perche à Ali Bongo du Gabon, maillot jaune de la dictature africaine, comme pour faire la différence entre le Sida et la peste…
Les choix de parrainage de votre Institution depuis quelque temps et son amour pour les dictateurs africains vont dans le sens d’hypothéquer gravement tout le crédit dont jouit jusqu’à présent la prestigieuse Académie des sciences de New-York.
Faut-il le rappeler ici que M. Ali Bongo est de loin pire que le Président Obiang Nguéma en matière de corruption, de dictature et de privation de libertés fondamentales ? Pourtant, l’histoire nous apprend que l’Académie, première école de philosophie, n’était fréquentée que par des disciples ou personnes rigoureusement choisies. En effet, Platon, son fondateur, fut un moteur considérable de l’évolution démocratique de son temps et ses entreprises auprès du Tyran de Sicile et, plus tard, auprès de son fils, outre ses pensées, l’illustrent parfaitement et mériteraient une actualisation et une révision profonde du rôle de nos Académies aujourd’hui.
Si vous êtes si indifférents aux cris de milliers de Gabonais qui n’ont pas accès au minimum de services sociaux de base, ayez au moins de la considération pour la science qui est la raison d’être de votre Académie. Les Américains seraient-ils si minables et atteints tragiquement par la crise au point de se rendre complice de l’argent sale des dictatures africaines et compromettre ainsi l’image de marque de leur prestigieuse Institution ?
Outre le Senat américain qui a publié un rapport sur les biens mal acquis des dictateurs africains , votre représentation diplomatique en France vous a fait savoir, de façon très discrète et mis au grand jour par Wikileaks, que M. Ali Bongo s’est imposé au pouvoir contre la volonté du peuple , et tout récemment un document du journal télévisé de la chaine américaine ABC montrait les conditions de vie des Gabonais. Ali Bongo serait-il sollicité par cette Académie pour sa brillante carrière scientifique, ses énormes richesses, en tant que représentant d’un groupe oligarchique ou comme représentant du peuple gabonais ?
Si c’est le traitement infligé au peuple qui lui vaut tant d’honneur de la part de votre Institution, nous constatons par là votre cynisme et concluons que la sciences n’a plus droit de cité dans cet établissement. Prenant éventuellement acte de cette option, nous pourrions envisager contre vous des actions de discrédit et initier des poursuites judiciaires contre l’Académie des sciences de New-York en notre qualité de contribuable gabonais. Ce sera le combat de David et Goliath !
C’est pourquoi nous, collectif des signataires de cette lettre, faisons instamment appel à votre sens de la responsabilité et de l’aura de votre éminente institution pour distinguer une autre personnalité africaine pour se voir offrir l’immense honneur de parrainer votre prix, une personne physique ou morale véritablement représentative de la dignité passée, présente et surtout à venir des gabonais et/ou des africains, ainsi que de leur espoir en plus de justice et, encore et toujours, davantage de dignité.

Les Gabonais de France

1. Un procès bien qu’étouffé sur la question est en cours au Tribunal de Paris
2. Un film documentaire confirmant cela est diffusé en ce moment en France sur la chaine de télévision du Parlement français – LCP.