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Gabon : Lettre Ouverte aux illustres invités au New York Forum Africa

D 2 juin 2012     H 12:21     A Indignés du Gabon     C 0 messages


Mesdames
et
Messieurs,

Reconnus
pour
votre
génie,
pour
l’éthique
que
vous
défendez
au
point
de
les
incarner,
pour
votre
engagement,
pour
vos
efforts
et
vos
sacrifices
en
vue
de
mettre
en
application
des
valeurs
pour
laisser
à
la
postérité
un
monde
meilleur,
vous
avez
été
invités
à
participer
au
New
York
Forum
Africa.
Selon
Richard
Attias,
l’organisateur
de
ce
forum,

« 
Le
Gabon
a
un
business
model
unique
et
que
je
pense
sincèrement
gagnant.
Sa
stabilité
politique
et
économique
en
fait
une
terre
d’accueil
idéale.
 »

Mesdames
et
Messieurs,

Ce
business
model
unique,
les
Gabonais
n’en
veulent
plus.
Le
prétexte
de
la
Guerre
froide
pour
maintenir
des
rois
nègres
au
pouvoir
afin
d’assurer
la
« 
stabilité
 »
pour
les
réseaux
d’affairistes
n’est
plus
d’actualité.

Ne
sont
également
plus
de
notre
temps
l’esprit
et
la
lettre
de
la
récente
réforme
constitutionnelle
qui
renforce
les
pouvoirs
du
président
d’un
état
militaro-­‐policier
en
lui
octroyant
l’exclusivité
des
prérogatives
en
matière
de
sécurité
et
de
défense,
et,
par
conséquent,
la
souveraineté
absolue
dans
la
définition
du
concept
éculé
de
« 
trouble
de
l’ordre
public
 »
ou
de
« 
respect
des
institutions
 ».

Ainsi,
depuis
l’accession
d’Ali
Bongo
au
pouvoir,
les
marches
pacifiques
sont
interdites,
car
elles
troublent
l’ordre
public
 ;

la
presse
indépendante
et
toute
forme
de
contestation
sont
régulièrement
sanctionnées
pour
tentative
de
déstabilisation
de
l’Etat.
Lorsque,
par
ailleurs,
le
rapport
de
la
Cour
des
comptes
est
classé
top
secret
dans
notre
dernier
bastion
de
la
Françafrique,
le
doute
n’est
plus
permis
sur
la
nature
de
cet
Etat.

Ce
modèle
économique,
les
Gabonais
n’en
veulent
pas.

Depuis
plus
de
cinquante
ans,
les
organismes
et
la
communauté
internationaux
protègent
un
clan
patrimonicide,
contre
les
intérêts
du
peuple
gabonais.
C’est
pourquoi,
des
patriotes
issus
de
tous
les
corps
sociaux
se
sont
rassemblés
au
sein
du
Front
des
Indignés,
afin
de
se
réapproprier
leur
souveraineté
et
faire
valoir
leur
aspiration
à
jouir
de
leurs
droits
et
libertés
fondamentaux.

Cette
revendication,
nous
sommes
déterminés
à
l’exprimer
en
marge
de
l’opération
de
communication
que
sera
le
New
York
Forum
Africa.

Lorsque
les
forces
de
répression
et
de
coercition
nous
frapperont,
de
quel
côté
serez-­‐vous
 ?

Du
côté
de
la
famille
qui
dirige
notre
pays
depuis
45
ans,
au
point
de
considérer
que
l’Etat,
c’est
elle,
ou
du
côté
de
ceux
qui
aspirent
à
un
Etat
démocratique,
avec
la
faiblesse
de
croire
que
l’alternance
au
pouvoir
en
est
un
élément
fondamental
en
ce
qu’elle
renouvelle
les
idées
en
évitant
de
patrimoniser
le
bien
public
et
de
le
léguer
en
héritage
à
des
successeurs
désignés
 ?

De
quel
côté
serez-­‐vous
 ?

Serez-­‐vous
du
côté
du
Président
de
l’Assemblée
Nationale
qui
ne
peut
justifier
les
plus
de
10
milliards
de
Francs
(20
millions
de
US
$)
d’argent
public
dépensés
pour
la
construction
de
l’annexe
de
l’Assemblée
nationale
dont
il
n’y
a
de
trace
nulle
part
ou
serez-­‐vous
du
côté
de
l’étudiant
sorti
de
prison
pour
avoir
revendiqué
la
construction
de
salles
de
cours,
la
dotation
en
matériel
didactique
et
pour
avoir
protesté
contre
la
limite
d’âge
des
bourses
d’Etat
en
plein
milieu
d’année
 ?

Qui
soutiendrez-­‐vous
 ?

Les
forces
spéciales
anti-­‐terroristes
ou
leur
cible
du
corps
médical
coupable
de
revendiquer
de
meilleurs
équipements
pour
soigner
les
malades
qui
meurent
quotidiennement,
sous
leurs
yeux,
de
maladies
bénignes,
alors
que
les
dirigeants
politiques
se
donnent
les
moyens
d’aller
se
soigner
à
l’étranger,
leur
cynisme
les
poussant
à
préférer
mourir
à
grand
frais
dans
de
prestigieux
hôpitaux
à
l’étranger
que
dans
les
mouroirs
plébéiens
des
centres
de
santé
publics
 ?

De
quel
côté
serez-­‐vous
 ?

Serez-­‐vous
avec
les
forces
spéciales
d’intervention
ou
avec
les
centaines
de
fonctionnaires
dont
les
salaires
sont
supprimés
depuis
des
années
pour
délit
d’opinion
 ?

De
quel
côté
serez-­‐vous
 ?

Serez-­‐vous
avec
l’oligarchie
qui,
depuis
des
mois,
pour
blanchir
l’argent
détourné
qui
devait
servir
à
alimenter
les
quartiers
de
Libreville
en
eau,
exproprie
les
pauvres
citoyens
de
leur
terre
pour
bâtir
leur
empire
immobilier,
ou
du
coté
de
ceux
qui
se
battent
au
prix
de
leur
vie
pour
défendre
la
terre
de
leurs
ancêtres
 ?

De
quel
côté
serez-­‐vous
 ?

Serez-­‐vous
Accepteriez-­‐vous
aux
côtés
de
ceux
qui
transforment
les
terres
agricoles
des
pauvres
paysans
en
plantations
d’hévéa
et
de
palmier
à
huile
ou
au
côté
des
paysans
qui
revendiquent
le
droit
à
la
terre ?

Cet
énième
forum,
véritable
opération
de
communication
d’un
pouvoir
oppressif,
coutera
encore
aux
contribuables
gabonais
des
sommes
faramineuses
qui
auraient
pu
servir
à
améliorer
les
infrastructures
de
l’université
de
Libreville.
Serez-­‐vous
dans
le
camp
des
gendarmes
qui
violent
régulièrement
les
franchises
universitaires
pour
y
effectuer
des
ratonnades
ou
du
côté
des
étudiants,
déterminés
à
aller
jusqu’au
bout
de
leurs
revendications
légitimes
 ?

Les
intellectuels
que
vous
êtes
défendront-­‐ils
des
causes
ou
leurs
honoraires
 ?

Mesdames
et
Messieurs
les
économistes,
défendrez-­‐vous
les
affaires
conditionnées
pour
une
stabilité
par
la
matraque
ou
défendrez-­‐vous
le
respect
des
droits
de
notre
peuple,
gage
d’une
stabilité
durable
et
sereine
 ?

Les
Nobel
défendront-­‐ils
une
éthique
ou
légitimeront-­‐ils
un
pouvoir
corrompu
poursuivi,
en
France
dans
l’Affaire
des
Bien
Mal
Acquis
et
dont
une
enquête
du
Sénat
des
Etats-­‐Unis
a
clairement
mis
à
jour
les
activités
de
blanchiment
d’argent
 ?

Votre
notoriété
a
fait
de
vous
des
modèles
pour
l’humanité.
Libre
à
vous
de
brouiller
cette
prestigieuse
image
en
affichant
une
proximité
avec
des
régimes
dictatoriaux.

Fait
à
Libreville,
le
28
mai
20012

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