Vous êtes ici : Accueil » Afrique centrale » Gabon » GABON : vers une Présidentielle virtuelle

GABON : vers une Présidentielle virtuelle

D 5 août 2016     H 05:53     A David Chinaud, Pierre Boutry     C 0 messages


Une Présidentielle à un tour pour mieux préserver les chances d’Ali Bongo arrivé au pouvoir en 2009 par un coup d’Etat électoral encouragé par Sarkozy et prolonger les quarante neuf ans de dictature familiale.

Une Présidentielle basée sur un fichier électoral non actualisé depuis 2013 dont au moins 20% sont d’ores et déjà bidouillés au profit du sortant.

Une Présidentielle sous contrôle d’une CENAP hébergée dans les nouveaux locaux du Ministère de l’Intérieur pour lui éviter toute velléité d’autonomie.

Une Présidentielle avec une Cour Constitutionnelle dirigée depuis toujours par la belle-mère d’Ali et qui n’est qu’une caisse de résonance des volontés du pouvoir.

Une Présidentielle avec d’une part un candidat sortant dont les doutes sur le respect des critères d’éligibilité conformément à la Constitution du Gabon persistent par la production récente d’un nouvel acte de naissance différent de celui produit en 2009 ; Ali est honni par le peuple gabonais pour avoir surendetté son pays, détruit l’économie et militarisé la répression par l’usage combiné des forces spéciales composées de mercenaires originaires des pays de l’Afrique des grands lacs, de la garde républicaine dûment entrainée par les Israéliens et les Marocains mais aussi des milices privées aux mains de la famille Bongo.

Une Présidentielle avec d’autre part deux Fronts (Ping/Oyé Mba) dont l’absence de programme et le manque d’unité sont regrettables.

Seule la société civile continue de se battre contre l’exploitation illégale des richesses forestières, contre la spoliation des terres au profit des groupes étrangers, contre la corruption et la persistance de la passation abusive des marchés de gré à gré et pour un développement moins dépendant du pétrole.

Cette même société civile gabonaise via les mouvements ‘ça suffit comme ça !’ et ‘Réagir’ dénonce la détérioration du climat général à quelques semaines de la présidentielle du 27 août. Sur décision du parquet de Libreville, vendredi 15 juillet, 24 militants ont été incarcérés. Dans le même temps, d’autres leaders des mouvements de jeunes sont kidnappés et pourchassés dans leur domicile par des éléments de police en cagoule. Parmi eux, se trouvent des leaders syndicaux en particulier Jean-Rémy Yama leader de la Dynamique Unitaire qui avaient été arrêtés samedi 11 juillet lors de la dispersion d’un rassemblement de l’opposition.

Le Parti de Gauche s’associe vivement aux demandes de libération immédiate des syndicalistes et leaders de la jeunesse retenus arbitrairement et attire l’attention sur le risque d’embrasement d’un pays qui n’en peut plus.
Le Parti de gauche suggère au gouvernement français de sortir de son indifférence eu égard à la souffrance de tous les petits entrepreneurs français de l’industrie et des services qui travaillent avec les gabonais au développement du pays et sont victimes de l’incurie économique du tyran prédateur au pouvoir.

Le Parti de gauche soutient la société civile gabonaise dans son juste combat pour un processus électoral mis sous contrôle en particulier via un audit des fichiers et la publication de ses résultats et la représentation équitable de toutes les forces vives dans les institutions chargées de gérer les élections.

Le Parti de gauche dénonce la mascarade électorale du 27 août qui se prépare sous l’œil complice des institutions internationales et met en garde le pouvoir en place contre ses dérives autoritaires.

Pierre Boutry et David Chinaud