Contexte et enjeux des élections présidentielles du 24 avril 2016 en Guinée Equatoriale
15 avril 2016 05:38 0 messages
C’est dans un contexte de crise politique, économique et sociale, que débute vendredi 8 avril 2016 la campagne
officielle des élections présidentielles organisées à la hâte par le Président Obiang, candidat à sa propre succession
et à la tête du pays depuis 36 ans. En dépit des 6 candidats qui se sont déclarés, le Président Obiang, répète à
nouveau une « élection présidentielle à candidat unique » comme en 1989 afin d’assurer une succession
dictatoriale et dynastique.
Le régime de Obiang décide de faire un passage en force pour se légitimer au pouvoir, en anticipant, de manière
illégale et inconstitutionnelle la date des élections face à la montée du mécontentement social due à la crise
économique, en la faisant coïncider à la période où d’autres pouvoir similaires, comme le Congo, Gabon, Tchad et
Djibouti organisent également leurs élections et en même temps prendre de cours l’opposition dans son
organisation.
Ce passage en force dévoile le semblant démocratique que le régime affichait lors des précédentes élections. Avec
le retrait du parti CPDS considéré jusqu’à présent comme le principal parti d’opposition légalisé et l’exclusion en
dernier ressort du parti CI pourtant légalisé par le régime, six nouveaux candidats sans aucune représentativité
populaire font leur apparition et sont présentés par le régime comme ses adversaires politiques, de simples figurants
en somme pour organiser cette élection à candidat unique.
Malgré l’appel au boycott lancé par l’opposition dans son ensemble, le régime met en place tous les rouages
habituels d’intimidation et de répression dont la présence des forces armées du Zimbabwe dans le pays, des
mercenaires étrangers.
Le Parti CORED parvient à s’implanter à l’intérieur du pays en dépit des contraintes et des pressions du régime, sa
représentativité couvre tout l’ensemble des régions et grâce au support de la jeunesse il fait connaitre les principaux
axes de son programme.
Pour ces faits, le parti CORED
Considère que ces élections font accroître le risque de déstabilisation de la Guinée Equatoriale dans la
mesure où elles ne serviront pas à résoudre les problèmes socio-économiques face auxquels le pays se
trouve confronté, de plus le peuple perçoit la volonté du Président Obiang de mettre en place une
succession héréditaire par de nouvelles élections frauduleuses en démissionnant en faveur de son fils.
Continuera à oeuvrer pour mettre fin à la dictature en canalisant le mécontentement populaire
(principalement de la jeunesse) en une expression politique alternative.
Sollicite toutes les instances de la Communauté Internationale à ne plus fermer les yeux face aux fréquents
abus du Président Obiang, demande à ce que les mesures nécessaires soient prises pour ne pas prêter
caution aux résultats de ces élections en se prononçant dès à présent sur l’illégalité de cette élection.
Paris, 7 Avril 2016
Raimundo Ela Nsang
Secrétaire General
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