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Guinée équatoriale : Coupe d’Afrique des nations

D 8 décembre 2014     H 05:50     A CORED Guinée Équatoriale     C 0 messages


Tandis qu’Ebola ravage une partie de l’Afrique de l’ouest, quel autre
président qu’Obiang pourrait accepter d’organiser une compétition
sportive comme la Coupe d’Afrique des nations qui va rassembler des
supporters et des joueurs de tout le continent au risque d’étendre
l’épidémie ?

Un tel épisode montre bien la situation dramatique dans laquelle se
trouve le peuple équato-guinéen. Dans un contexte de crise interne,
politique et sociale, et de bouleversements politiques en Afrique, le
président Obiang met son peuple au défi de choisir entre la peur de son
régime répressif et le danger et la psychose d’Ébola. Le peuple de la
Guinée Equatoriale ne veut pas de cette compétition et il n’est pas
impossible que se produisent ici ou là des actions isolées de rébellion.
Dans ces circonstances, la CORED lance un appel à la raison et se range
aux côtés du peuple équato-guinéen pour les raisons suivantes :

Le régime d’Obiang, qui se maintient en agissant en marge des loi,
assassinant, détournant l’argent public et se nourrissant de la peur du
peuple, a placé notre pays au centre d’un grand théâtre d’événements
internationaux – avec, ces quatre dernières années, deux sommets de
l’Union africaine et une Coupe d’Afrique des nations. Cette fois, il
s’apprête à abriter une nouvelle CAN dans un contexte de récession
économique et de perte d’emplois, en dépensant d’énormes moyens
économiques. Selon le communiqué de la CPDS – considéré comme le
principal parti d’opposition à l’intérieur du pays -, le gouvernement
compte dépenser 40 millions de dollars pour l’organisation de cet
événement. Avec une telle somme, combien des réalisations auraient pu
être menées au bénéfice du peuple, dans un pays qui ne compte que
740.000 habitants ?

L’affaire des biens mal acquis a mis en évidence le train de vie
extravagant du fils Obiang et le monde a pu constater les effets de la
mauvaise gouvernance des années de croissance économique, soutenue par
la production pétrolière, avec la corruption galopante et le
détournement des fonds publics vers les banques étrangères et les
paradis fiscaux. Par l’organisation d’événements internationaux, la
stratégie du président Obiang suit ce même schéma d’action. Les
prestigieux invités d’honneur sont reçus en grande pompe dans la ville
de Sipopo, cité d’operette avec ses 52 palais construits en 2012 pour
accueillir les Chef d’Etat africains, tenant loin de leurs yeux la
misère du peuple qui vit dans les bidonvilles de Malabo, à juste
quelques kilomètres de là. Ces événements s’inscrivent dans une mission
de diversion par laquelle le régime distrait le peuple, comme aux temps
de la décadence de l’Empire romain, « du pain et des jeux ! ». C’est
également un moyen efficace de détourner les fonds publics, puisque tous
les bénéfices provenant de ces événements reviennent directement à la
famille Obiang, propriétaire de toutes les infrastructures de services :
hôtels, restaurants, cliniques privées, etc,, elles-mêmes construites
avec de l’argent public.

Cette strategie est poussée au paroxysme dans le contexte de l’épidémie
d’Ebola, car le président Obiang profite de ce drame pour faire une
utilisation politique de la CAN afin de donner une bouffée d’oxygène à
son régime décadent, battu en brèche par la CORED, le peuple et sous le
pression de la communauté internationale. Même la table-ronde du
Dialogue national, organisée récemment en Guinée équatoriale, n’est pas
parvenue à créer l’illusion. Son échec a déjà fait une victime, le
sous-lieutenant (alférez) de l’armée équato-guinéenne, Juan Engonga,
instructeur à l’académie militaire d’Ekuku, abattu par des forces de
sécurité du régime, devant la porte de sa maison en présence de sa
famille, dimanche 16 novembre pour avoir critiqué le processus de
Dialogue national.

Quand des pays plus grands et mieux préparés comme l’Afrique du Sud, le
Ghana et l’Angola ont refusé l’organisation du tournoi, l’acceptation
d’organiser un tel événement dans notre petit pays, sans infrastructures
sanitaires adéquates est une décision suicidaire et malveillante.

Compte tenu des ravages provoqués par Ebola dans les pays frères que
sont la Guinée, le Libéria et la Sierra Leone, nous sommes d’avis que la
CAN de devrait pas se jouer ni en Guinée Equatoriale, ni dans aucun
autre pays africain.

Le président Obiang va-t-il encore sortir gagnant dans cette provocation
et énième humiliation de notre peuple ? Car, malgré les critiques d’ONGs
et des médias internationaux, il envisage bien l’organisation de
l’événement sur le mode habituel qui consiste à obliger les
fonctionnaires et les étudiants à se rendre dans les stades afin de
donner une apparence de normalité et de réussite.
Au regard de toutes ces considérations, la CORED se place aux cotés du
peuple équato-guinéen dans son refus de la CAN 2015 en Guinée
Equatoriale, mais aussi dans aucun autre pays africain en 2015.

La CORED appelle le peuple équato-guinéen à travailler dans l’unité pour
en finir avec la dictature avant que la dictature n’en finisse avec
notre peuple.

La CORED appelle enfin la Communauté internationale, les gouvernements,
les institutions internationales, les ONGs, la presse internationale et
toutes les personnes sensibles au drame des Equato-guinéens à soutenir
le peuple de Guinée équatoriale dans son aspiration à la liberté.

Le régime d’Obiang concentre en lui seul tous les maux existant dans le
monde tels que les violations de droits humains, les corruptions, les
inégalités, et poussés à leur paroxysme.
A quand donc la fin du règne du dictateur Teodoro Obiang Nguema ?

Paris, 1 Decembre 2014

LA CORED

Contact :

Raimundo Ela Nsang

Secrétaire exécutif de la CORED.

Tel : 0621815281