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Ouganda : la militante des droits des femmes Stella Nyanzi libérée sous caution

D 27 mars 2019     H 07:01     A RFI     C 0 messages


Stella Nyanzi, militante et universitaire ougandaise, a été libérée sous caution mercredi 10 mai à Kampala. Elle était détenue depuis le 7 avril dernier. Elle est poursuivie pour harcèlement en ligne et communication offensante. Elle a notamment traité le président de « paire de fesses ». Cette activiste est connue pour utiliser un langage fleuri sur les réseaux sociaux, sa manière de militer. Elle est apparue devant la Cour affaiblie, son état ne lui permettant pas de se tenir debout, elle est tombée dans les escaliers la menant à son box.

Stella Nyanzi est entrée dans la salle, soutenue par des agents de la prison. Impossible pour elle de marcher ou de se tenir debout seule. L’accusation n’a pas plaidé contre sa remise en liberté sous caution, mais a insisté sur sa condition mentale.

« Nous avons toujours cette profonde conviction que l’inculpé a un problème de santé. Cette question d’une possible maladie mentale n’est pas quelque chose qu’elle peut gérer par elle-même. En ce moment même, il est dit qu’elle est malade. Seul Dieu et peut-être les docteurs peuvent dire à cette Cour de quel type de maladie elle souffre », a déclaré le procureur, Jonathan Muwaganya.

Une manière de la décrédibiliser, dénonce son avocat. Mais la décision finit par tomber. « Dans l’exercice de mon pouvoir discrétionnaire, j’accorde à l’accusée sa liberté sous caution », annonce le juge.

Elle est alors emmenée par des proches par la porte arrière du tribunal. Malgré tout, Nicholas Opiyo, son avocat, s’inquiète d’une nouvelle arrestation. « Nous espérons qu’ils ne tenteront pas de l’arrêter de nouveau. Dans un grand nombre de cas pour ce genre de suspects, c’est une pratique courante qu’ils soient interpellés à nouveau. Nous savons fort bien que les charges devant la Cour ne sont pas uniquement celles qui ont déjà été déposées contre Stella », souligne-t-il.

En prison, Stella Nyanzi a également été interrogée par la police sur sa collecte publique d’argent pour financer sa campagne de distribution de serviettes hygiéniques dans les écoles.

Source : http://www.rfi.fr/