Tchad : le peuple assommé par l’adoption d’une constitution sous le regard accommodant de Paris
9 mai 2018 05:52 0 messages
Indubitablement, trois semaines après son adoption par le Conseil des ministres, la Constitution issue des conclusions du Forum national non inclusif d’Idriss Deby, tenu au mois de mars dernier, vient d’être approuvée par une Assemblée nationale, à la dévolution du régime tchadien sous le regard accommodant de la France, allié objectif et de longue date de Ndjaména.
Le peuple tchadien vient d’être assommé de nouveau par l’adoption, ce lundi 30 avril 2018 d’une nouvelle constitution qui ouvre un grand boulevard à Idriss Deby. Il totalise déjà 28 ans à la tête du pays marqués par une gestion désastreuse, sinistre et pitoyable et se prépare à régner dans la durée sur le Tchad malgré une forte résistance populaire pacifique.
L’opposition et la société neutralisées
Depuis l’élection de 2016 dont les résultats sont contestés, l’espace des libertés et individuelles et publiques, a été considérablement restreint par le pouvoir aux partis politiques et aux organisations de la société contestataires.
En effet, après la tenue du Forum national non inclusif, du 19 au 27 mars 2018 par Idriss Deby qui cherche délibérément à pérenniser son pouvoir à travers une révision constitutionnelle et des réformés institutionnelles tous azimuts. L’opposition et la société civile tchadienne qui se battent par des moyens pacifiques n’ont pas pu empêcher à l’Assemblée nationale tchadienne à adopter une nouvelle constitution contestée. Elles ont été contrariées par le déploiement massif des forces de l’ordre dans la capitale tchadienne et les villes contestataires du pays.
Fidèle à ses habitudes répressives à l’encontre de son peuple, Idriss Deby a ordonné le déploiement des forces de l’ordre qui ont investi les artères de Ndjaména, sécuriser l’Assemblée nationale qui lui est acquise dans sa majorité intégrale.
Devant la faiblesse de la mobilisation de la population, deux militants de la Convention Tchadienne pour la Défense des Droits de l’Homme (CTDDH), organisation engagée dans la contestation du régime, ont été interpellés puis relâchés hier. Ils ont osé contester l’adoption et témoigné leur opposition à cette constitution issue d’une fausse démocratie.
Paris s’accommode aux réflexes anti-démocratiques d’Idriss Deby
La France ne semble pas trop se préoccupée de la situation politique du Tchad comme elle le fait ailleurs, lorsqu’il s’agit du Burundi, de la RD-Congo où ses prises de positions sont tranchées. En effet, l’opposition et la société civile ne sont guère étonnées de la complaisance et nonchalance de Paris s’agissant du Tchad.
A travers un communiqué de presse publié sur le site du M.A.E, Paris affirme ne peut se mêler de la politique intérieure du Tchad une façon de se dédouaner et se rétracter, ce qui est synonyme d’un consentement au régime d’Idriss Deby qu’elle soutient depuis son arrivée au pouvoir en 1990.
En dépit du manque de soutien international à son égard, le peuple tchadien ne se résignera pas et ne renoncera pas à s’opposer au pouvoir d’Idriss Deby qui se renforce par la répression sanglante et le déni du droit et de la justice sociale.
Ce que l’on peut regretter, c’est l’absence totale du droit de regard de l’opinion publique africaine et internationale qui nous semble indifférente sur le Tchad.
Aux Tchadiens d’agir maintenant dès lors que leurs doléances ne sont pas prises en considération par une communauté internationale acolyte au régime de Ndjaména.
Makaila.fr
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