Tchad : Violente répression d’une manifestation de l’opposition
Les autorités devraient ouvrir l’espace civique et garantir l’ouverture d’enquêtes en cas de recours excessif à la force
6 novembre 2021 05:00 0 messages
Le gouvernement tchadien n’a assumé aucune responsabilité pour l’usage abusif de la force par ses forces de sécurité contre des manifestants pacifiques dans la capitale N’Djamena, le 2 octobre 2021, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. Le droit de manifester pacifiquement a presque immédiatement été enfreint après la prise de pouvoir en avril par le Conseil militaire de transition (CMT), et l’interdiction de manifestations qui s’est ensuivie.
Le CMT, dirigé par le général Mahamat Idriss Déby Itno, a pris le contrôle du Tchad le 20 avril, après la mort de son père, le président Idriss Déby Itno, dont le décès serait survenu lors d’affrontements entre des rebelles et les forces gouvernementales. Le conseil a annoncé qu’il gouvernerait le Tchad pour une période de 18 mois, renouvelable une fois, et qu’il organiserait pendant cette période un dialogue national inclusif, avant de rétablir un régime civil par le biais d’élections. Cette série de discussions à l’échelle nationale devrait commencer en novembre ou décembre, et aboutir à une élection présidentielle entre juin et septembre 2022.
« Six mois après l’arrivée au pouvoir du Conseil militaire de transition, l’espace civique reste largement fermé, les manifestations pacifiques sont toujours violemment réprimées et les forces de sécurité continuent de bénéficier d’impunité »
, a déclaré Ilaria Allegrozzi, chercheuse senior sur l’Afrique à Human Rights Watch. « Le CMT devrait mettre fin à ses attaques contre les dissidents et les manifestants, et veiller à ce que les forces de sécurité impliquées dans les atteintes aux droits répondent de leurs actes ».
Le CMT devrait mettre un terme à l’usage excessif de la force par les forces de sécurité à l’encontre des manifestants pacifiques et veiller à ce que les victimes des violences commises par les forces de sécurité, y compris contre les figures de l’opposition, puissent obtenir justice.
En avril et en mai, des centaines de membres et sympathisants de partis d’opposition et d’organisations de la société civile se sont réunis au sein de la coalition Wakit Tamma pour protester contre l’interdiction de manifester et exiger une transition vers un régime civil. Rejoints par de nombreux Tchadiens, ils ont participé à des manifestations dans tout le pays. Les forces de sécurité ont dispersé les manifestations en faisant un usage excessif de la force, notamment en tirant à balles réelles ; elles ont tué au moins sept personnes et en en blessé des dizaines d’autres. Les forces de sécurité ont également arrêté plus de 700 personnes. Plusieurs d’entre elles ont ensuite déclaré à Human Rights Watch qu’elles avaient été torturées et maltraitées en détention.
Entre le 3 et le 25 octobre, Human Rights Watch a interrogé par téléphone 11 personnes blessées par les forces de sécurité lors de la manifestation du 2 octobre à N’Djamena. Human Rights Watch a également parlé avec deux membres de partis d’opposition, un membre du personnel d’une organisation de la société civile, un avocat, un journaliste, un activiste et un médecin. Pour corroborer les récits des victimes, Human Rights Watch a obtenu et analysé des photographies et des vidéos des blessures des manifestants, et a examiné des dossiers médicaux émis par des établissements de santé de N’Djamena.
De juin à septembre, les autorités ont adopté certaines mesures positives, notamment en reconnaissant le mouvement d’opposition populaire Les Transformateurs comme parti politique. Le 10 juin, elles ont libéré Baradine Berdei Targuio, un éminent défenseur des droits humains arrêté en janvier après avoir publié un message sur Facebook évoquant les problèmes de santé présumés du président Déby. Suite à une pression internationale soutenue, les autorités ont autorisé les manifestations de l’opposition dans tout le Tchad pendant cette période.
Cependant, l’opposition, et notamment Wakit Tamma, a continué de faire part de son inquiétude quant à l’apparente mainmise des autorités militaires sur le pouvoir.
Le 2 octobre, des centaines d’habitants de N’Djamena ont rejoint les membres et partisans de Wakit Tamma pour protester contre la prise de pouvoir par le CMT, et pour demander des amendements à la charte de transition du Tchad. Bien que les autorités aient autorisé cette manifestation, Human Rights Watch a constaté que des policiers anti-émeute – et dans un cas particulier, des gendarmes – ont tiré des grenades lacrymogènes, des balles en caoutchouc voire même à balles réelles sur des manifestants, blessant entre environ 40 et 45 personnes, et endommageant des biens privés.
Certaines des personnes interrogées ont déclaré avoir été blessées, avoir vu d’autres personnes blessées ou avoir entendu des tirs à balles réelles. Un partisan d’un parti d’opposition âgé de 34 ans, qui dit avoir été touché par une balle réelle, a déclaré : « J’ai entendu de nombreux coups de feu et avant de réaliser ce qui m’arrivait, j’étais à genoux, mon pantalon déchiré, et je saignais à la cuisse droite ».
Human Rights Watch n’a pas eu accès à des photos ou à des vidéos de douilles de balles réelles, qui auraient permis de corroborer si certains coups de feu ont été tirés à balles réelles ou si tous ces tirs ont utilisé des balles en caoutchouc ou d’autres formes d’armes moins létales. Human Rights Watch a examiné des images de nombreuses cartouches d’armes moins létales, notamment des balles en caoutchouc et des gaz lacrymogènes, collectées après que les forces de sécurité ont fait usage de la force contre les manifestants.
« Les policiers qui ont maltraité les manifestants en avril sont les mêmes qui nous maltraitent aujourd’hui », a déclaré un activiste de la société civile locale de 42 ans, blessé lors de la manifestation du 2 octobre. « Il n’y a ni justice, ni enquête. Ceux qui sont au pouvoir considèrent qu’ils sont au-dessus des lois ».
Dans un communiqué de presse du 2 octobre, le ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration, Souleyman Abakar Adoum, a déclaré que les manifestants n’avaient pas suivi l’itinéraire autorisé pour leur manifestation et les a accusés d’avoir occasionné des « troubles à l’ordre public ». Le 4 octobre, le ministre de la Communication Abdraman Khoulamallah a déclaré à la télévision d’État que 12 membres des forces de sécurité avaient été blessés et que 12 de leurs véhicules avaient été endommagés par les jets de pierres des manifestants, qu’il a qualifiés d’« irresponsables » et cherchant à « rentrer dans le carcan de la rébellion ». Il a précisé que personne n’avait été gravement blessé à l’exception du propriétaire d’un magasin. Le ministre a reconnu que les forces de sécurité avaient fait usage de gaz lacrymogènes, mais a déclaré qu’une seule personne avait été blessée. Il n’a pas abordé la question de l’usage de balles en caoutchouc ou de balles réelles.
Contacté par Human Rights Watch le 14 octobre par e-mail et le 19 octobre par SMS, le ministre de la Justice Mahamat Ahmat Alhabo n’a pas répondu.
Le 14 octobre, dans une démarche qui n’a pas manqué de susciter des inquiétudes et risque d’alimenter davantage la culture de l’impunité pour les graves violations des droits humains au Tchad, Mahamat Idriss Déby a nommé Abdel Kader Mahamat, dit Baba Laddé, ancien chef du groupe rebelle du Front populaire pour le Redressement (FPR) nouveau directeur des services de renseignement tchadiens. Baba Laddé et son groupe armé combattent en République centrafricaine depuis 2018. L’Organisation des Nations unies (ONU) et des groupes nationaux et internationaux de défense des droits humains y ont documenté plusieurs crimes graves commis par les hommes de Baba Laddé en violation des droits humains, notamment des viols, des meurtres et des pillages.
Le droit international, le droit africain des droits humains, notamment la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples, et la charte de transition du Tchad entérinent les droits à la liberté d’expression et de réunion et interdisent l’usage excessif de la force par les forces de l’ordre. En vertu des Principes de base des Nations Unies sur le recours à la force et l’utilisation des armes à feu, les forces de sécurité ne peuvent faire usage de la force que proportionnellement à la gravité de l’infraction, et l’utilisation intentionnelle de la force létale n’est autorisée que lorsqu’elle est strictement inévitable pour protéger la vie.
Le 23 octobre, le coordinateur de Wakit Tamma, Max Loalngar, a annoncé que Wakit Tamma tiendra un meeting à N’Djamena le 6 novembre pour informer la population de « ses actions en faveur de la démocratie » et qu’il organisera une autre marche le 13 novembre.
« Le CMT devrait changer de cap durant la dernière année de la période de transition et, en plus de respecter et protéger le droit des Tchadiens à manifester pacifiquement, il devrait créer des mécanismes respectueux des droits afin de répondre à leurs préoccupations », a déclaré Ilaria Allegrozzi. « Ignorer cette exigence ne ferait que renforcer au Tchad la culture de répression violente et d’impunité pour les auteurs d’abus ».
Pour prendre connaissance de plus de détails, ainsi que des récits de victimes et témoins, veuillez lire la suite ci-dessous.
Le Conseil militaire de transition
Le 20 avril, un porte-parole de l’armée tchadienne a annoncé à la télévision nationale que le président Idriss Déby Itno était mort des suites de blessures subies lors d’affrontements entre les rebelles et les forces gouvernementales. Le CMT a pris les rênes du pouvoir et son chef, le général Mahamat Idriss Déby Into, a promis que le Tchad organiserait des élections libres et transparentes sous 18 mois.
Le 26 avril, le CMT a nommé Albert Pahimi Padacke, un homme politique civil, au poste de Premier ministre et l’a chargé de former un gouvernement de transition. Celui-ci a été désigné le 2 mai.
Le 29 juillet, le Conseil des ministres a adopté une feuille de route pour la transition. Selon ce calendrier, le dialogue national inclusif devrait avoir lieu en novembre ou décembre, et les élections se tiendront entre juin et septembre 2022.
Dans un décret du 24 septembre, le général Déby a nommé les 93 membres d’un Conseil national de transition, censé fonctionner en tant que parlement intérimaire du Tchad jusqu’aux élections. La principale coalition d’opposition, Wakit Tamma, a critiqué la composition de cet organe, qui comprend au moins 30 % de membres de la précédente Assemblée nationale, 30 % de femmes et 30 % de jeunes, mais aucun membre de Wakit Tamma.
Les Transformateurs, parti politique qui a été reconnu et fait partie de la coalition Wakit Tamma, continue de réclamer plusieurs révisions de la charte de transition qui empêcheraient la période de transition d’être renouvelée au-delà de 18 mois et interdiraient aux membres du CMT de se présenter aux élections.
Répression du 2 octobre à N’Djamena
Les dix victimes dont Human Right Watch a recueilli les témoignages ont décrit la violence de la répression exercée par les forces de sécurité.
Une femme âgée de 28 ans et membre de Wakit Tamma a déclaré que la police anti-émeute avait tiré des gaz lacrymogènes sur des centaines de manifestants pacifiques dans le quartier de Chagoua, la blessant elle ainsi que plusieurs autres personnes :
Les policiers ont tiré des gaz lacrymogènes depuis leurs véhicules. Ils étaient à environ 100 mètres de nous... Une grenade lacrymogène m’a touchée à l’abdomen et une autre à la joue gauche. Des membres de Wakit Tamma m’ont aidée et emmenée au siège du parti d’opposition Les Transformateurs, où une infirmière m’a soignée. Je ne suis pas allée à l’hôpital car je n’ai pas d’argent pour payer pour des soins médicaux. Mes blessures me font encore mal et je ne me sens pas bien.
Human Rights Watch a également examiné une vidéo, filmée par un activiste local le 2 octobre, qui montre les blessures de la victime.
Un activiste de la société civile locale âgé de 42 ans a décrit comment il a été visé par des gaz lacrymogènes et des coups de feu dans le quartier de Chagoua à N’Djamena :
Notre manifestation avait été autorisée par les autorités, mais à notre grande surprise, la police anti-émeute et les gendarmes sont venus nous disperser violemment. Ils sont arrivés et ont tiré des gaz lacrymogènes, beaucoup de gaz lacrymogènes. Les gens étouffaient, ils ne pouvaient pas respirer. Moi-même je luttais pour respirer. J’ai couru de l’autre côté de la route et je me suis réfugié dans un magasin où un commerçant donnait de l’eau aux manifestants. J’ai mouillé mon masque et je me suis lavé le visage. Les policiers et les gendarmes nous poursuivaient. Un véhicule des gendarmes est arrivé. Un gendarme a tiré sur moi. Il était à une vingtaine de mètres de moi. J’ai d’abord pensé qu’il voulait tirer en l’air, mais il a tiré directement sur moi. Une balle en caoutchouc m’a touché à la poitrine et une autre à la tête. Je suis tombé à genoux.
Après avoir reçu une assistance médicale, il a partagé son expérience et dénoncé les abus des forces de sécurité sur la station de radio FM Liberté. Human Rights Watch a corroboré son récit en analysant son dossier médical, établi par une clinique privée de N’Djamena le 2 octobre, et en examinant deux photographies de ses blessures.
Un mécanicien de 35 ans qui soutient Les Transformateurs a déclaré que la police anti-émeute avait tiré des gaz lacrymogènes à bout portant sur lui et d’autres manifestants dans le quartier de Chagoua vers 7h30 :
Il [un policier] était dans un véhicule de police à une trentaine de mètres de moi. Il a tiré une grenade lacrymogène sur moi et d’autres manifestants. La grenade a touché mon pied gauche. Je suis tombé, un homme m’a aidé à m’échapper et à retrouver le chemin du siège de mon parti, qui était à proximité. Là-bas, une infirmière m’a soigné mais je ne suis pas allé à l’hôpital par manque de moyens. Maintenant, j’utilise une béquille et je ne peux plus marcher sur de longues distances. J’ai mal au pied et il est gonflé.
Human Rights Watch a examiné une photographie, envoyée par le mécanicien, du pied du mécanicien enveloppé de bandages.
Des passants ont également été affectés par la violence. Un commerçant de 56 ans qui ne manifestait pas a déclaré :
Je me suis juste retrouvé au mauvais endroit au mauvais moment. Je ne faisais pas partie des manifestants. Je n’ai jamais pris part à une quelconque manifestation. Mon magasin se trouve à Chagoua, le quartier où avait lieu la marche du 2 octobre. J’étais devant mon magasin avec mon fils lorsque trois véhicules de la police anti-émeute sont arrivés. L’un d’eux s’est garé devant. Au moment où je fermais la porte de mon magasin, un policier m’a tiré dessus. J’ai été touché aux deux bras. La police m’a d’abord emmené au commissariat du 7ème arrondissement, puis à l’hôpital. Mon bras droit est fracturé.
La victime a transmis à Human Rights Watch deux photos montrant des blessures au coude gauche, ainsi que son bras droit et sa main bandés.
Les dossiers médicaux établis par un médecin de l’hôpital de l’Amitié à N’Djamena le 3 octobre, et partagés par la victime avec Human Rights Watch, indiquent que le bras droit du propriétaire du magasin a été blessé par balle. Human Rights Watch s’est entretenu avec le médecin qui a traité le propriétaire du magasin et a établi les dossiers médicaux. Il a déclaré : « C’était clairement une blessure par balle à l’humérus droit. Il y avait un point d’entrée et un point de sortie. Je n’ai pas extrait la balle. J’ai traité la blessure, qui a provoqué une fracture. L’homme a subi une autre blessure, mais pas par balle, au coude gauche ». Le propriétaire du magasin a déclaré avoir été touché par une bombe lacrymogène, qui pourrait être la cause de la blessure au bras gauche.
Au moins trois manifestantes, dont deux membres du parti d’opposition Les Transformateurs et une partisane de Wakit Tamma, ont déclaré que la police les avait battues dans la rue et à l’intérieur d’un véhicule de police, où elles ont été retenues un certain temps avant d’être relâchées.
Une femme de 29 ans a déclaré :
Ils [les policiers] nous ont attrapées, moi et deux autres femmes, devant le siège de l’association Les Transformateurs. Ils nous ont insultées et ont enlevé le drapeau tchadien que nous avions enroulé autour de nos têtes. Ils disaient : « Ce drapeau ne vous appartient pas ». J’ai répondu que le drapeau tchadien appartenait à tous les Tchadiens. Ensuite, ils nous ont donné des coups de gourdin et nous ont poussées dans leur véhicule où ils ont continué à nous battre, ainsi qu’un jeune homme qui avait été attrapé avec nous. Ils nous ont battues avec des bâtons et avec les crosses de leurs fusils. Ils ont fini par nous laisser partir, en nous abandonnant dans la rue. J’ai eu des douleurs partout dans le corps pendant plusieurs jours.
Impunité après la répression des manifestations, recours excessif à la force par les forces de sécurité
Près de six mois après les manifestations d’avril, il n’y a eu que peu, voire pas de progrès dans la reconnaissance des responsabilités pour les abus commis par les forces de sécurité contre des manifestants pacifiques.
Human Rights Watch, d’autres groupes locaux et internationaux de défense des droits humains, ainsi que les partenaires internationaux et régionaux du Tchad ont condamné l’usage excessif de la force contre les manifestants par les forces de sécurité, et ont demandé que les violations commises fassent l’objet d’enquêtes. Bien que les autorités militaires tchadiennes aient promis d’enquêter sur les meurtres commis lors des manifestations d’avril, à la connaissance de Human Rights Watch, aucun membre des forces de sécurité n’a encore été jugé.
Le 5 mai, le ministre de la Justice, Mahamat Ahmat Alhabo, a déclaré à Radio France Internationale que le « procureur de N’Djamena doit ouvrir une enquête » sur les arrestations, décès et blessures de manifestants lors des manifestations des 27 et 28 avril. Dans un entretien accordé le 27 juin à Jeune Afrique, le chef du CMT, Mahamat Idriss Déby Into, a déclaré qu’une enquête avait été ouverte, ajoutant également qu’il pensait que « les bavures ont été plus le fait d’éléments minoritaires dont l’objectif était de semer le chaos que des policiers eux-mêmes ».
Depuis la manifestation du 2 octobre à N’Djamena, les autorités n’ont fait aucune déclaration publique sur l’éventuelle ouverture d’enquêtes portant sur les préjudices subis par les manifestants et les passants, et sur les dommages causés aux biens privés par les forces de sécurité. Au lieu de cela, les autorités, sans nier que les forces de sécurité ont utilisé des gaz lacrymogènes, se sont abstenues d’aborder la question de l’utilisation de balles en caoutchouc ou de balles réelles, ont rejeté la faute sur les manifestants et ont affirmé que les forces de sécurité n’avaient blessé qu’une seule personne, le propriétaire d’un magasin.
Depuis la marche du 2 octobre, le Tchad s’enfonce davantage dans la répression et la suppression des droits à la liberté d’expression et de réunion. Dans une communication du 6 octobre au ministre de la Sécurité publique et de l’Immigration, Wakit Tamma a déclaré qu’il prévoyait d’organiser une manifestation le 9 octobre, toujours à N’Djamena. Le lendemain, le ministre a pris un arrêté interdisant cette manifestation, invoquant des menaces potentielles pour l’ordre public au regard des événements du 2 octobre.
Dans la même rubrique
17 septembre – Tchad : Les actes doivent accompagner les promesses de lutter contre la torture
22 août – Tchad : indignation des journalistes après l’arrestation du rédacteur en chef de Tchadinfos
8 août – Tchad : indignation des journalistes après l’arrestation du rédacteur en chef de Tchadinfos
1er juillet – Tchad, qu’as-tu fait de ta rente pétrolière ?