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Kidnapping et séquestration d’un opposant à Djibouti

D 10 mars 2020     H 05:30     A Maki Houmed-Gaba     C 0 messages


Kidnappé devant son domicile à Djibouti le mardi 3 mars 2020 par des hommes en cagoule, l’opposant djiboutien Hassan Mohamed dit Dilleyta tourab, membre de la formation Alliance républicaine pour le développement (ARD) et activiste frondeur auprès de la jeunesse, a été séquestré 4 jours dans un lieu secret avant d’être placé depuis samedi 7 mars en mandat de dépôt à la prison de Gabode.

L’ordre de dépôt aurait été signé par un juge dépêché en urgence en dépit de la vacance du parquet le week-end et aucune information n’a filtré sur l’accusation retenue.

Les demandes de libération immédiate et sans condition de Dilleyta Tourab n’ont pas tardé à faire écho : une première manifestation de jeunes s’est tenue le 3 mars à PK 12 en périphérie de Djibouti-ville, suivie d’une deuxième manifestation de jeunes le 5 mars à Tadjourah, ville d’origine du kidnappé, et d’un troisième rassemblement associé à une réunion d’information publique le 7 mars devant le siège de l’ARD dans le quartier Arhiba de Djibouti-ville.

Deux manifestations à Rennes et à Bruxelles programmées le 14 mars par la diaspora djiboutienne contre le 5e mandat dénonceront à leur tour la séquestration policière de Dilleyta Tourab, une semaine après une première démonstration de force le samedi 7 mars à Paris sur la Cour des Invalides, où des activistes panafricains contre ces mandats présidentiels en Afrique avaient scandé « Libérez Dilleyta ! »

En réalité, l’arrestation de l’opposant djiboutien vise à taire toute voix discordante dans la perspective de l’annonce prochaine d’une candidature pour le 5e mandat d’Ismaël Omar Guelleh en mai 2021.

Sachant que Dilleyta tourab est à l’initiative d’un mouvement de société civile baptisé « Refus de l’oppression » né fin février, et avait accordé le 26 février une tribune majeure à un « bilan des droits de l’homme à Djibouti en 2019 » par le président de la Ligue djiboutienne des droits humains (LDDH).

Les amis et proches de l’insurgé évoquent une plainte au tribunal pour violation des articles 10 et 11 de la Constitution qui proclame « tout simplement » la liberté d’expression à Djibouti.

Maki HOUMED-GABA
Représentant de l’ARD en Europe

Paris, le 9 mars 2020