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Que se passe-t-il au Port International de Djibouti ?

Note de La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH)

D 7 août 2010     H 22:42     A NOEL ABDI Jean-Paul     C 0 messages


L’Hôpital Peltier, les Centres hospitaliers de Djibouti ne sont pas épargnés… ? Les victimes du choléra et du Sida tombent une par une ? La Banque Mondiale continue de financer ?

Les 31 juillet et le 1er août 2010, les Dockers du Port International de Djibouti, mécontents de leurs conditions de travail et de la diminution de leurs salaires, ont déclenché une grève.

Au deuxième jour de grève, la Direction du Port a employé la manière forte pour étouffer la contestation.

Ainsi aux premières heures de la matinée du 1er août, les Forces de la Répression ont investi le Port. Près d’une centaine de Dockers ont été arrêtés et conduits au Centre de rétention de l’Ecole de la Police où ils seraient toujours en Détention Arbitraire dans des conditions difficiles.

Certes, le Port International de Djibouti connaît des difficultés financières ;
Certes le pillage des recettes du poumon de l’économie nationale risque d’entraîner le Port International de Djibouti sur le chemin de la « cessation de paiement ».
Il est vrai, que l’équipe au pouvoir est connue sur le plan international pour les viols de la Constitution nationale et des traités internationaux, le non-respect des engagements signés avec le BIT, son entêtement et son refus permanent d’ouvrir la voie :

à la concertation pour régler les difficultés sociales et économiques avec les syndicats libres et sponsorisés par le régime,
aux négociations politiques et urgentes avec (en priorité) les partis politiques officiellement déclarés
sans oublier le dialogue avec toutes les forces vives de la société civile qui combattent pour la dignité des populations afin de sortir le pays et son peuple du marasme généralisé consécutif à la Mal Gouvernance, hélas, soutenue (et encouragée ??) par les Nations Unies, le FMI et la Banque Mondiale.
Les grèves de cette année 2010 ont toutes été sauvagement réprimées :

avril 2010 les Cheminots, grèves sauvagement réprimées ;
le 1er août, les Dockers du Port International de Djibouti, grèves sauvagement réprimées ;
aujourd’hui 3 août les personnels de la Santé viennent de déclencher une grève généralisée.
Toutes ces dérives sociales et économiques sont insupportables et condamnables. Elles montrent à quel point Djibouti risque de basculer rapidement dans un nouveau conflit armé, avec une r évolte populaire sans précédent. Il faudra rechercher les causes du côté de la politique de répression sauvage et tous azimuths qui est ordonné par un régime à l’agonie, totalement corrompu et politiquement moribond.

Par ces motifs.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est très préoccupée par les diverses violations flagrantes de la Constitution du 4 septembre 1992, en particulier le Titre II en ses articles 10, 11, 12 alinéa 1, 14 alinéa 2, 15 alinéas 1 et 3, 16 et 18, ainsi que le Titre III en son article 23 portant révision, évidemment illégale, adoptée par un Groupement d’Intérêts politico-financiers autour d’un « Parrain Mafieux », dit UMP.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) déplore la répression sauvage utilisée systèmatiquement contre les Travailleurs Djiboutiens et contre nos populations dans les régions de l’intérieur, en particulier dans le nord et l’ouest.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) est très inquiète. Elle lance une alerte sur les dangers et les conséquences sociales et humaines de la dérive politique néfaste conduite par des membres du Gouvernement, inconscients et irresponsables.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) demande la libération immédiate des 91 Dockers en détenus arbitrairement et illégalement à Nagad, ainsi que tous les autres personnes détenues dans des lieux secrets.

La Ligue Djiboutienne des Droits Humains (LDDH) demande à tous les Défenseurs des Droits de l’Homme, OMCT, Observatoire des Prisons, BIT d’envoyer dans les meilleurs délais une Mission d’Enquête Internationale sur la situation des Droits de l’Homme à Djibouti.

NOEL ABDI Jean-Paul

Source : ARDH.org