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Kenya : La génération Z sans peur

D 4 juillet 2025     H 06:00     A Michelle Gavin     C 0 messages


Les efforts de Ruto ne parviennent pas à empêcher la jeunesse kenyane de retourner dans la rue.

Depuis que le mouvement de protestation massif de la génération Z de l’année dernière a contraint le président kenyan Ruto à céder, retirant un projet de loi de finances impopulaire et remaniant son cabinet, Ruto a suivi une vieille stratégie politique kenyane, combinant des incitations pour quelques-uns avec la perspective de brutalités pour le plus grand nombre afin d’apaiser le mécontentement. Les Kenyans ont subi une vague de violence et d’intimidation visant à garantir que l’autorité ne soit plus contestée. Des militants ont été la cible d’enlèvements et d’interrogatoires extrajudiciaires. Des hommes de main, ou « soldats », se sont déployés en masse, armés de matraques et de fouets, pour affronter des manifestants pacifiques. Conjugué à des efforts astucieux pour coopter d’anciens adversaires, du leader de l’opposition de longue date Raila Odinga à certaines personnalités des manifestations de l’année dernière, l’État a tenté de reprendre le contrôle du discours politique kenyan à ses citoyens.

Cela ne fonctionne pas. Les Kenyans refusent de se laisser abattre par la peur ; au contraire, ils manifestent avec indignation. Des cas très médiatisés de brutalités policières, comme la mort violente de l’enseignant et militant Albert Ojwang en garde à vue, et la fusillade à bout portant filmée d’un vendeur ambulant non armé, n’ont fait que souligner le sentiment populaire selon lequel la classe politique se préoccupe de sa propre protection et de son propre bien, et non des citoyens. Au moins huit personnes ont été tuées le 25 juin lors d’ affrontements entre manifestants et policiers qui auraient tiré à balles réelles. Une directive gouvernementale aux médias exigeant qu’ils cessent de couvrir les manifestations en direct est révélatrice : s’ils ne peuvent pas contrôler la narration, ils cherchent à la dissimuler.

Ces derniers jours, le ministre kenyan de l’Intérieur a laissé entendre que les manifestants ne cherchaient qu’à semer le chaos et que leurs griefs étaient inventés de toutes pièces. Or, la dernière manifestation était prévue de longue date pour commémorer les nombreux manifestants tués l’année dernière ; il ne s’agit donc pas d’un programme inventé de toutes pièces. Ce qui unit les manifestants, c’est une exigence de changement. Ils veulent la fin de l’impunité et de la corruption. Ils veulent davantage d’opportunités économiques. Ils veulent que les vieux codes politiques kenyans soient abandonnés au profit de nouvelles idées. Cette dernière aspiration place les jeunes Kenyans en opposition directe avec leurs dirigeants politiques. Le président Ruto fera probablement tout son possible pour assurer sa réélection. Mais sa vision de l’avenir semble inconciliable avec celle des jeunes citoyens kenyans engagés.

Traduction automatique de l’anglais