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SOMALIE : L’aide des réfugiés de Dabaab aux nouveaux arrivants

D 20 juillet 2011     H 13:18     A IRIN     C 0 messages


NAIROBI - Alors que des centaines de nouveaux Somaliens arrivent quotidiennement dans les camps de réfugiés surpeuplés de Dadaab, dans le nord du Kenya, les réfugiés déjà présents sur place font le tour du camp équipés de mégaphones afin de demander de l’aide en faveur des nouveaux arrivants qui ont, pour la plupart, besoin de nourriture, de vêtements et de couvertures.

« Comme le nombre [de nouveaux arrivants] continuait d’augmenter et que de plus en plus de gens se présentaient au camp, nous avons décidé d’organiser et de mettre en commun nos efforts », a dit Abdiwali Hussein Mohamed, un membre du comité des réfugiés, à IRIN.

« Nous devons faire ce que nous pouvons, même s’il ne s’agit que de donner une paire de chaussures ».

Les nouveaux réfugiés arrivent dans un état déplorable, a indiqué M. Mohamed. « Certains d’entre eux tiennent à peine debout ; les enfants ont l’air tellement faibles qu’ils ne jouent même pas. Certains sont presque nus, sans chaussures aux pieds ».

M. Mohamed, qui vit au camp de Dagahaley à Dadaab depuis 1994, a indiqué : « Quand nous sommes arrivés, nous n’allions pas très bien, mais nous avons reçu de l’aide immédiatement, nous n’étions pas en aussi mauvaise condition que ces gens et eux ne reçoivent pas beaucoup d’aide ».

Afin de faire face à l’afflux, le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a ouvert trois centres d’urgence à Dadaab dès le 6 juin.

« Depuis, 27 000 personnes de plus se sont présentées aux centres d’accueil de ces sites », a indiqué l’agence dans une déclaration datée du 1er juillet.

Appels aux dons

Selon un journaliste de Radio Ergo, un groupe composé de représentants de personnalités religieuses, de jeunes et de femmes se déplace dans le camp, équipé d’un mégaphone, afin d’encourager les gens à donner ce qu’ils peuvent.

Le Kenya a fermé sa frontière avec la Somalie en 2007, mais cela n’a pas permis d’endiguer l’afflux de nouveaux réfugiés.

Le HCR a indiqué qu’au moins 61 000 Somaliens avaient cherché refuge au Kenya depuis le début 2011. À la fin juin, la population de Dadaab était passée à 370 000 personnes, a ajouté l’Agence. Les trois camps de Dadaab - Ifo, Hagadera et Dagahaley - avaient à l’origine été ouverts pour accueillir 90 000 personnes.

Alors que les gens continuent d’arriver à Dadaab, d’autres attendraient à la frontière, du côté somalien, selon les nouveaux arrivants.

Le journaliste de Radio Ergo a indiqué que la majorité des arrivants étaient originaires des régions de Gedo, de Bay, de Bakool, du Moyen-Juba et du Bas-Juba, au sud de la Somalie, et avaient fui la sécheresse.

La région de la Corne de l’Afrique est aujourd’hui confrontée à ce qui est décrit comme la « crise alimentaire la plus grave dans le monde aujourd’hui », qui touche au moins dix millions de personnes à Djibouti, en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et en Ouganda, selon le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA).

Dans le sud de la Somalie, la situation a été aggravée par le fait que le groupe islamiste Al-Shabab, qui contrôle presque toute la région, n’a pas autorisé les agences humanitaires à accéder aux populations vulnérables.

Un voyage si long

Certains des nouveaux arrivants ont marché pendant plusieurs jours pour rejoindre Dadaab et ont perdu des parents, morts de faim et de soif au cours du trajet, ont indiqué plusieurs réfugiés à IRIN.

Mohamed Abdshir est arrivé de la ville de Sako, dans le Moyen-Juba, avec 30 autres personnes. Il a indiqué que sa communauté agropastorale avait perdu une grande partie de son bétail et que les fermes étaient desséchées. « Il n’y a pas une seule tige de maïs. La sécheresse est telle que vous pouvez vous estimer heureux d’avoir de l’eau à boire ».

M. Abdshir a dit que cinq de ses parents avaient trouvé la mort sur le long chemin vers la frontière kenyane. « C’étaient tous des enfants », a-t-il indiqué. « Pendant le voyage, nous avons vu beaucoup de gens enterrer leurs morts ».

Khadra Abdirahman, 30 ans et mère de quatre enfants, a fait don de vêtements et de nourriture aux nouveaux arrivants.

« Je ne pensais qu’il y avait des gens dans une situation pire que la mienne, jusqu’à ce que je voie les nouveaux réfugiés », a-t-elle dit.

Mme Abdirahman et ses voisins ont donné ce qu’ils ont pu. « Nous avons décidé que si nous avons un kilo de maïs, de sucre ou d’autre chose, nous en donnons la moitié ».

Elle a indiqué qu’ils continuaient à collecter des marchandises et qu’ils continueraient jusqu’à ce que les nouveaux arrivants soient installés.

« Ils n’ont pas d’endroit où dormir et n’ont rien à manger ; je sais ce que ça fait que de ne rien avoir à donner à son enfant », a dit Mme Abdirahman.

Source : http://www.irinnews.org