Les éboueurs soudanais expriment leur solidarité avec les éboueurs en grève de Birmingham

Malgré la guerre sanglante qui fait rage au Soudan entre les deux principales milices du pays – les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide – les éboueurs soudanais ont envoyé un puissant message de solidarité à leurs homologues de Birmingham, au Royaume-Uni.

Les éboueurs représentés par Unite the Union à Birmingham sont en grève illimitée depuis mars. Le conflit a débuté en janvier après que le conseil municipal de Birmingham, au bord de la faillite, a annoncé son intention de supprimer le poste de responsable du recyclage et de la collecte des déchets (WRCO), une mesure qui entraînerait des pertes de plusieurs milliers de livres sterling sur les salaires des travailleurs. Les grévistes ont reçu un soutien massif du mouvement syndical, qui a culminé aujourd’hui avec un piquet de grève massif auquel ont participé des centaines de travailleurs et de sympathisants de tout le mouvement syndical britannique et d’organisations de la société civile. Des dizaines de banderoles ont été déployées sur les piquets de grève, et des intervenants de divers syndicats et organisations ont exprimé leur ferme soutien aux grévistes, condamnant les attaques continues du gouvernement travailliste contre les travailleurs.

Après des semaines de piquets de grève et de débrayages, les travailleurs ont intensifié leur action aujourd’hui, fermant complètement l’usine, ce qui marque une victoire significative pour la grève – une preuve que la solidarité fonctionne et est importante.

MENA Solidarity a reçu un message de solidarité de l’Alliance des travailleurs soudanais pour la restauration des syndicats (SWARTU) et des Campagnes basées sur les revendications (TAM), émis au nom des éboueurs soudanais.

Khalid Sidahmed, membre du comité de rédaction de MENA Solidarity, s’est exprimé sur le piquet de grève, soulignant la nécessité de renforcer la solidarité et la résistance populaire. Il a lié la lutte de Birmingham au commerce mondial des armes et aux guerres impérialistes, et a souligné comment les gouvernements britanniques successifs ont instrumentalisé le racisme et l’austérité pour diviser et affaiblir la classe ouvrière.

La solidarité ne connaît pas de frontières, a déclaré Sidahmed.

L’oppression du gouvernement ne s’arrête pas à l’intérieur du pays : elle s’étend à l’étranger, où il soutient et se rend complice de la mort de centaines de milliers de personnes et de la destruction de nations entières.

La victoire des éboueurs de Birmingham est une victoire pour toute la classe ouvrière. Leur défaite serait une perte pour nous tous.

Il a lu le message des éboueurs soudanais et en a distribué des copies imprimées sur le piquet de grève.

Voici le message :

Déclaration de solidarité des travailleurs soudanais et des campagnes de revendications aux éboueurs en Grande-Bretagne.

Salutations à vous alors que vous brandissez l’étendard de la dignité des travailleurs face à la répression et à l’appauvrissement.

Nous nous adressons à vous aujourd’hui au nom des éboueurs du Soudan, qui ont mené leur juste combat dans les rues et sur les places de notre capitale, Khartoum. Nous vous adressons nos salutations militantes et notre solidarité totale et inconditionnelle avec votre grève légitime contre les tentatives de réduction des salaires et de démantèlement de vos acquis sous couvert de restructurations et d’austérité dissimulée.

Nous avons suivi avec admiration votre résilience face aux tentatives du conseil municipal, sous le gouvernement travailliste, de supprimer le rôle de « responsable du recyclage et de la collecte des déchets » — une décision que votre syndicat, Unite the Union, reconnaît à juste titre comme une simple mesure visant à réduire les salaires et à dégrader les conditions de travail. Nous savons très bien que lorsque les autorités ne parviennent pas à affronter les travailleurs organisés, elles recourent à leurs vieilles armes : la police, la diffamation, les lois oppressives, ou même l’évocation d’une intervention militaire pour collecter les déchets. Nous avons été témoins de la même chose au Soudan, lorsque la police a été appelée pour briser nos grèves et que nous avons été remplacés par des entreprises privées pour briser notre unité – des tentatives désespérées de l’État pour semer la peur et la division.

Nous connaissons trop bien ce type de guerre des classes : une guerre larvée menée par la faim, les prélèvements arbitraires, les licenciements et la discrimination contre les travailleuses, leur refusant les congés de maternité et de soins. Nous avons vu comment les autorités nous privent de nos droits aux contrats, aux assurances et à la sécurité au travail, alors même que nous nettoyons les rues où l’État se vante de son image « civilisée » – bâtie sur notre sueur et nos corps brisés.

Nous devons également souligner comment la guerre en cours au Soudan a aggravé les souffrances des éboueurs et aggravé des conditions de vie déjà désastreuses. Nombre d’entre eux ont perdu contact avec eux, et on ignore où ils se trouvent et leurs conditions de vie. Les craintes grandissent quant à leur sort, alors que des informations font état de meurtres brutaux dans des zones qui ont été le théâtre de combats intenses. L’absence totale d’informations à leur sujet dans le chaos et la destruction fait de leur cause non seulement une revendication syndicale, mais aussi une priorité humanitaire et morale.

La solidarité entre les éboueurs du Sud et du Nord n’est pas seulement un acte émotionnel : c’est une étape nécessaire dans une lutte commune. L’austérité, le racisme et la répression antisyndicale sont des politiques mondiales visant à affaiblir le pouvoir de la classe ouvrière.

La riposte commence par l’organisation, la coordination, la prise de conscience et l’abolition des frontières artificielles entre les travailleurs d’ici et d’ailleurs.

Nous sommes à vos côtés et nous disons : il n’y a pas de retour en arrière. Vous n’êtes pas seuls. Vos voix nous parviennent. Tout comme les éboueurs du Soudan – sans syndicat officiel – ont organisé leurs propres comités à la main et ont fait valoir leur droit de s’organiser, nous vous voyons poursuivre sur cette voie avec résilience et conscience.

Longue vie à votre lutte.
Vive la solidarité internationale.
Gloire aux travailleurs, partout et à tout moment.

1 - L’Alliance des travailleurs soudanais pour la restauration des syndicats (SWARTU)

2 - Les Campagnes basées sur les revendications (TAM) Au nom des comités de grève et de négociation des travailleurs des poubelles

Soudan 6 mai 2025

Source : https://menasolidaritynetwork.com

Traduction automatique de l’anglais