Vous êtes ici : Accueil » Afrique de l’Est » Soudan » Soudan : Les forces de sécurité font la chasse aux journalistes qui (...)

Soudan : Les forces de sécurité font la chasse aux journalistes qui dénoncent leurs crimes

English version below

D 30 mars 2011     H 05:04     A Reporters sans frontières     C 0 messages


(RSF/IFEX) - Reporters sans frontières dénonce la campagne de harcèlement lancée contre les journalistes par les forces de sécurité soudanaises. Ces dernières, bien décidées à faire taire ceux qui les dérangent, ont demandé au ministre de la Justice d’interroger trois journalistes qui avaient dénoncé leurs exactions commises contre des militants des droits de l’homme.

"La collusion entre le ministère de la Justice et les forces de sécurité est inacceptable. Au nom de quoi ces dernières dictent-elles à la justice soudanaise les enquêtes qu’elle doit mener ? Cette affaire témoigne une fois de plus de la volonté des autorités de museler la presse et de limiter la liberté d’expression. Rien ne doit empêcher les médias d’évoquer les violations des droits de l’homme au Soudan, qui restent une réalité extrêmement préoccupante", a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de l’organisation.

Faisal Salih, Amal Habbani et Faiz Alselaik, tous trois journalistes réputés et militants des droits de l’homme, ont été entendus par le ministre de la Justice. Les forces de sécurité leur reprochent d’avoir publié des articles révélant les viols commis contre des militantes des droits de l’homme. L’une de ces militantes, Safia Ishag, a dévoilé dans les médias les sévices sexuels dont elle a été victime. Plusieurs journalistes ont pris fait et cause pour elle et ont demandé une enquête judiciaire aux autorités. En retour, les forces de sécurité les ont accusés de "diffuser de fausses informations" et ont fait pression sur le ministre de la Justice pour obtenir la sanction de ces journalistes.

Le 14 mars 2011, l’expert sur la situation des droits de l’homme de l’ONU au Soudan a accusé les autorités de violer les libertés fondamentales, comme la liberté d’expression. L’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch a pour sa part dénoncé une politique systématique de répression, ainsi que des mauvais traitements et parfois des tortures sur les détenus.

À plusieurs reprises, Reporters sans frontières a condamné les conditions de détention des journalistes au Soudan attirant l’attention sur les tortures subies par ceux de "Rai-al-Chaab", d’"Al-Midan", ou d’autres arrêtés en février.

Reporters sans frontières a cependant appris avec soulagement que les trois derniers journalistes de l’hebdomadaire d’opposition "Al-Midan" qui étaient détenus à Khartoum ont été remis en liberté. Mohamed Aldirderi, Samir Salaheldin et Abdelazeem Albadawi, ont été libérés le 14 mars, après un mois et demi de détention.

Pour tout renseignement complémentaire :
Reporters sans frontières
47, rue Vivienne
75002 Paris
France
rsf (@) rsf.org
tél : +33 1 44 83 84 84
téléc : +33 1 45 23 11 51
http://www.rsf.org

SOURCE : Reporters sans frontières


21 March 2011
Security forces hound journalists who cover their abuses
SOURCE : Reporters Without Borders

(RSF/IFEX) - Reporters Without Borders condemns a campaign of harassment that Sudan’s security forces are waging against journalists in an attempt to silence media criticism. At their request, the attorney general questioned three journalists who drew attention to their mistreatment of human rights activists, including cases of rape.

"The collusion between the attorney general’s office and the security forces is unacceptable," Reporters Without Borders secretary-general Jean-François Julliard said. "What gives them the right to dictate to the judicial authorities the investigations they should conduct ? This is yet another example of a determination to gag the press and curb free expression. Nothing should be allowed to prevent the media from covering human rights violations in Sudan, which continue to be extremely worrying."

The three journalists and human rights activists who were questioned by the attorney general are Faisal Salih, Amal Habbani and Faiz Alselaik. They were interrogated about their coverage of rape allegations by women activists. After one of the victims, Safia Ishag, gave a detailed account of being gang raped by three members of the security forces, several journalists took up their cause and called for a judicial investigation. The security forces responded by accusing them of spreading false information and pressured the attorney general’s office to sanction them.

The United Nations independent expert on human rights in Sudan accused the authorities on 14 March 2011 of violating fundamental freedoms, including free expression, while Human Rights Watch accused the authorities of systematic repression as well as mistreatment and sometimes torture of detainees.

Reporters Without Borders has repeatedly condemned the conditions in which journalists are detained in Sudan and drew attention to the fact that employees of the newspapers "Rai-al-Shaab" and "Al-Midan" and other media personnel arrested in February were being tortured.

Reporters Without Borders is relieved to learn that the three journalists with the opposition weekly "Al-Midan" - Mohamed Aldirderi, Samir Salaheldin and Abdelazeem Albadawi - were finally released on 14 March after a month and a half in detention.

For more information :
Reporters Without Borders
47, rue Vivienne
75002 Paris
France
rsf (@) rsf.org
Phone : +33 1 44 83 84 84
Fax : +33 1 45 23 11 51
http://www.rsf.org