Un an de guerre SAF/RSF au Soudan

Il y a un an, le 15 avril 2023, les deux principales milices soudanaises (les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide) déclenchaient une guerre qui a dévasté le pays. Cela fait suite au renversement conjoint des partenaires civils du gouvernement de transition et à des mois de répression brutale, contestée héroïquement par les comités de résistance, les syndicats et d’autres organisations à la tête de la révolution populaire depuis 2018.

Alors que des millions de personnes sont confrontées à la famine dans un pays qui a été détruit par les cruels seigneurs de la guerre au sommet, les États de l’UE, la Grande-Bretagne et les États-Unis détournent le regard ou, au mieux, se tordent les mains de désespoir, malgré leur responsabilité directe dans ce carnage. L’UE a soutenu les RSF et renforcé les SAF en autorisant le dictateur Omar al-Bashir à agir comme garde-frontière par procuration dans la lutte contre la « migration illégale ». Les armes américaines, britanniques et européennes affluent vers plusieurs États de la région qui alimentent la guerre grâce à leur alliance avec les SAF et les RSF, notamment l’Égypte, les Émirats arabes unis, Israël et l’Arabie saoudite. Pendant ce temps, l’Iran, qui défie les États-Unis, Israël et leurs alliés ailleurs dans la région, alimente également les flammes de la guerre au Soudan en soutenant les SAF. Cette compétition meurtrière entre les puissances régionales révèle clairement le sens de la guerre : il s’agit d’une lutte pour les riches pillages pillés par les dirigeants des SAF et des RSF sur le peuple soudanais.

Le mouvement révolutionnaire au Soudan montre qu’il existe une alternative à la guerre et à la destruction que les gens ordinaires eux-mêmes ont tant risqué pour construire. Alors que les deux milices ne peuvent que détruire, les gens ordinaires construisent et créent en fournissant de la nourriture, un abri et des médicaments et en créant leurs propres formes d’organisation démocratique à partir d’en bas. Nous réaffirmons notre soutien indéfectible au mouvement révolutionnaire au Soudan, représenté par les comités de résistance, les syndicats, les campagnes revendicatives et autres organisations populaires, et leurs revendications de liberté, de paix et de justice pour tous.

Les syndicalistes et les militants du monde entier devraient soutenir l’appel des militants soudanais s’opposant à la fois aux SAF et aux RSF ainsi qu’aux puissances qui les soutiennent, et s’organiser en solidarité avec les réfugiés soudanais à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Réseau de Solidarité MENA, 15 avril 2024