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Bénin : BONI YAYI CONTINUE LA CAMPAGNE POUR ASSEOIR LA DICTATURE SUR LE PAYS

D 13 septembre 2011     H 04:42     A Parti Communiste du Bénin     C 0 messages


On pouvait penser qu’après avoir réussi son hold-up électoral pour usurper un second mandat, Boni YAYI se sentirait satisfait, s’apaiserait et s’attaquerait enfin à la résolution des questions essentielles du pays. Une telle vue, aussi peu fondée soit-elle compte tenu du programme avancé par le président candidat a traversé l’esprit de certains puisqu’ayant servi d’argument de campagne à ceux-là qui réclamaient dix ans pour Boni YAYI. Mais voilà, le bonhomme s’est arrangé pour avoir les dix ans. Et voilà et pourtant, le président continue sa campagne électorale permanente, alliant la démagogie la plus crasse aux attentats les plus grossiers contre les libertés et le pouvoir d’achat des travailleurs et des citoyens afin de s’assurer la domination totale de sa dictature sur le pays.

Ainsi, Boni YAYI va-t-il vers les zémidjans pour laisser entendre qu’il pense à leur reconversion alors que lui et tout son entourage ont encouragé tout le temps la perpétuation de leur condition. Boni YAYI va au CNHU au service des urgences et promet l’accroissement des capacités d’accueil comme si la cause principale de l’encombrement des urgences était l’insuffisance de place dans ce service. Boni YAYI va visiter la prison civile de Cotonou, annonce la construction de dix autres prisons et offre un repas aux détenus ; là encore comme si l’encombrement des prisons était seulement dû à l’insuffisance des places. Lors de cette visite, il a été bien dit que la prison civile de Cotonou qui a une capacité de 400 places abrite aujourd’hui plus de 2 300 détenus ; mais, il a été également dit que sur ces 2 300 détenus, seuls 115 (cent quinze) donc 5% seulement ont été jugés. Alors, tout homme sensé, préoccupé de l’amélioration réelle du sort des détenus et des conditions de détention dans le pays aurait vu que le problème véritable, la source première de l’encombrement des prisons se situe au niveau du système judiciaire.

Tout homme sensé sait que le service d’urgence n’est pas le lieu de séjour prolongé d’un malade. C’est au plus un lieu de transition vers des services spécialisés lorsque le séjour doit se prolonger. L’encombrement du service d’urgence du CNHU interpelle alors tout le système sanitaire depuis les hôpitaux de zone jusqu’aux autres services spécialisés du CNHU. Mais, Boni YAYI, le dictateur, veut jeter la poudre aux yeux du peuple qu’il suce, opprime.

Les annonces tape l’œil sont alors légion. La base de taxation des importations a-t-elle été changée afin de pressurer davantage les populations ? Boni YAYI accuse les douaniers et les traite tous de faussaires ! Non, ce n’est pas le Programme de Vérification des Importations (PVI) qui est la cause de la flambée des prix des produits importés disent Boni YAYI et sa valetaille de ministres, mais les commerçants "véreux" à surveiller et le gouvernement ne fait que lutter contre la fraude des douaniers et transitaires ! Confondu par le syndicat des douaniers dans une conférence de presse, le pouvoir continue néanmoins de foncer tête baissée, acceptant un abattement de 25% par ici, le maintien de l’ancien système de taxation par là mais, sans rien relâcher au fond. Boni YAYI tient à faire payer aux populations avec la hausse des taxes douanières, le renflouement du Trésor public pillé et continuellement pillé par lui et son équipe. Dans toute cette affaire, lui et son Premier Ministre « super-kpayo » KOUPAKI qui parlaient de fiscalité de développement ne songent nullement à la protection de la production intérieure mais, uniquement au remplissage des caisses de l’Etat en leurs mains et à leur service.

Boni YAYI, va à Parakou à « l’écoute » des populations, nous dit-on. Celui-là qui, pendant cinq ans, n’a jamais raté une occasion d’être à Parakou ne connaît plus les problèmes de Parakou ! ! ! Et les problèmes des étudiants et scolaires de l’Université de Parakou, est-ce maintenant que le Président refondateur veut les connaître ? Et les questions de l’emploi !
Le dernier grand objet de démagogie empoigné par Boni YAYI est le vote de la loi anti-corruption. Dès le soir du vote de la loi par le Parlement le 28 août 2011, il a clamé son auto-satisfaction par un message radio-diffusé à la Nation. Les journaux à sa solde ont entonné des « gloria » au messie Boni YAYI. D’accord, la nouvelle loi prend en compte certaines avancées formelles des exigences de lutte contre la corruption ; notamment elle s’étend à beaucoup plus de catégories de citoyens ainsi qu’à beaucoup plus de domaines. Mais à entendre tout ce chœur d’auto-louange du pouvoir, c’est comme si c’est l’absence de loi qui avait empêché jusque-là la répression des pilleurs de l’économie nationale. Or, il y avait auparavant bien de lois, depuis celles issues de la législation française qui fait, par défaut, force de loi dans notre pays, jusqu’aux propres textes internes, notamment l’Ordonnance n°79-23 du 10 mai 1979 réprimant les détournements, corruptions, concussions et infractions assimilées commis par les agents permanents de l’Etat et l’Ordonnance n° 80-6 du 11 février 1980 indiquant les dispositions en vue de la répression disciplinaire, des détournements et de certaines infractions commis par les agents de l’Etat et les employés des collectivités locales. S’il n’y a pas eu répression, si la corruption s’est étendue et approfondie, c’est parce que la source première est le premier magistrat lui-même du pays, le Président de la République. C’est lui qui tient tout le système de contrôle administratif, judiciaire, etc. C’est lui et lui seul qui décide de qui sanctionner en matière de corruption. Alors, le clientélisme s’installe et le Président lui-même devient le centre des réseaux de pilleurs.
Boni YAYI, depuis son hold-up électoral, œuvre à se soumettre directement tous les organes de contrôle. En plus de l’Inspection Générale d’Etat (I G E), les inspections dans les ministères sont maintenant rattachées au Président de la République. La nouvelle loi contre la corruption met sous son contrôle direct et par la nomination de ses membres, l’Autorité Nationale de Lutte contre la Corruption. Dans ces conditions, les affaires comme ICC-Services, machines agricoles, CEN-SAD, avion présidentiel, la route Allada-Ouidah, etc. sont d’ores et déjà noyées. D’ailleurs, il se protège bien en ne prévoyant pas la rétroactivité de la nouvelle loi.

On nous avait dit et chanté sur tous les tons et gammes que la LEPI permettrait une meilleure lutte contre la fraude électorale. C’est ce que l’on tente de nous faire accroire avec la nouvelle loi contre la corruption. Mais, tout comme la loi sur la LEPI concentre la fraude aux mains de celui qui contrôle le système électoral, la nouvelle loi contre la corruption en concentrant tous les pouvoirs de contrôle dans les mains du Président de la République place ce dernier au cœur de la corruption. Et tout comme la LEPI n’a pas diminué la fraude électorale, la nouvelle loi contre la corruption ne changera pas grand-chose. Tout comme la lutte contre la fraude électorale, la lutte contre la corruption ne peut connaître des avancées significatives que si le pouvoir de contrôle est démocratisé, dans les mains des travailleurs et citoyens, jusqu’à la désignation des Directeurs centraux et techniques.

Ce qui est en cause ici et là, c’est le système lui-même, le pouvoir néocolonial qui assure le parasitisme au sommet de l’Etat et l’impunité aux dirigeants. Ce qui est en cause, c’est le pouvoir en place qui s’acharne à renforcer sa dictature. Et à ce propos, les attentats contre les libertés et le pouvoir d’achat des populations sont légions. Boni YAYI s’acharne à supprimer toute autonomie d’où pourrait surgir la moindre contestation éventuelle de son autoritarisme. Ainsi, les ministres ne doivent plus nommer les inspecteurs mais, lui et lui seul. Ainsi, les grèves doivent être partout non seulement contrecarrées mais, s’il le faut, interdites. Une nouvelle loi anti-grève est ainsi en préparation. La Constitution doit être révisée et des complots divers (prolongement de la durée du mandat présidentiel par exemple) sont imaginés pour servir de prétexte à un renouvellement à vie du mandat du nouveau despote.

Chaque jour qui passe donne des preuves que les travailleurs et le peuple ont à affronter et à renverser un dictateur, une nouvelle autocratie. L’expérience passée indique que les reculades et les fuites ne font qu’encourager le despote.

Les travailleurs, la jeunesse et les peuples du Bénin, tirant les leçons de leurs combats contre l’autocrate KEREKOU ainsi que des expériences des autres peuples –Tunisie, Egypte, etc.-, sauront s’organiser pour renverser le dictateur Boni YAYI et établir un pouvoir à leur service, le pouvoir des travailleurs et des peuples. Le Parti Communiste du Bénin (P C B) appelle tous les patriotes et démocrates à cette tâche de salubrité et de dignité nationale.

Cotonou, le 06 septembre 2011

Le Parti Communiste du Bénin