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Bénin : BUREAU DIRECTEUR NATIONAL DE LA CSTB

ALLOCUTION D’OUVERTURE SESSION EXTRAORDINAIRE DU 17 AVRIL 2013

D 11 mai 2013     H 05:29     A CSTB     C 0 messages


  Mesdames et Messieurs les membres du Bureau Directeur National
  Camarades et Amis
  Honorables Invités

A l’issue de la mémorable victoire de notre peuple et de ses organisations combattantes sur le régime du PRPB et de l’autocrate Kérékou, les travailleurs dans leur réorganisation pour faire face aux nouveaux défis qu’impose le régime du Renouveau Démocratique, ont tenu en avril 1992, le premier congrès ordinaire de la Centrale Syndicale des Travailleurs du Bénin devenue plus tard Confédération Syndicale des Travailleurs du Bénin (CSTB). Une nouvelle équipe de direction a pris le relais de celle dirigée par Paul K. KOUDOUKPO et qui dix ans durant a impulsé et organisé les luttes de la CSTB dans les conditions de la clandestinité face à la confédération progouvernementale, la seule officielle d’alors, l’Union Nationale des Syndicats du Bénin (UNSTB). La direction de cette équipe fut alors confiée à votre serviteur, Gaston K. AZOUA.

Dotée d’une ligne syndicale claire fondée sur le patriotisme et la défense conséquente des intérêts des travailleurs, la CSTB, très âprement, dans des conditions austères dont se souviennent encore les premiers pionniers, a progressivement mais fermement, enregistré des victoires mémorables dont la toute première a été l’élargissement des rangs. Nous sommes partis de la demi-douzaine au départ, chers camarades pour nous retrouver aujourd’hui à plus de cent cinquante syndicats affiliés à la CSTB.

Les méthodes et formes de luttes de la CSTB, malgré l’inimitié que lui vouaient ses détracteurs de tous genres (gouvernemental, administratif, syndical etc.), ont plu et progressivement inspiré les luttes des peuples. En témoigne, la généralisation jusque dans les villages reculés du Bénin, de certaines formes de luttes qui longtemps taxées de violentes par les détracteurs, les opportunistes de tout acabit, ont donné la preuve de leur efficacité et sont en conséquence largement adoptées non pas seulement par les travailleurs mais aussi par les paysans, artisans, cohabitants d’une même localité, femmes, jeunes brimés dans la jouissance de leurs droits ou frustrés. Il s’agit notamment des marches et sit-in de protestation. L’imitation est allée jusqu’aux bandeaux rouges dont on se ceint la tête. Il est vrai que la CSTB n’en est pas l’inventeur loin de là, mais il en a été historiquement au Bénin le promoteur, le porte flambeau et le plus grand utilisateur des marches, sit-in et même des grèves.

L’on ne saurait occulter la contribution importante, comme d’autres organisations des travailleurs et des peuples notamment celles de la démocratie révolutionnaire, aux luttes ayant conduit à la chute du pouvoir autocratique du PRPB-Kérékou ;

Il en est de même des luttes contre le Programme d’Ajustement Structurel (PAS), la lutte contre l’avancement au mérite, une imposture dont même la loi a été votée mais jamais promulguée ou appliquée, grâce aux luttes des travailleurs sous l’égide presque exclusive de la CSTB, du SYNTYRACEF et des autres organisations de la démocratie révolutionnaire.

Au rang des victoires, on n’oubliera pas la lutte ouverte et opiniâtre contre le caractère prétendument apolitique des syndicats. Des grèves politiques ont été affirmées et menées comme telles ; les détracteurs du départ ont été finalement les plus grands utilisateurs du succès contre l’apolitisme. Certains iront s’insérer au sommet des commissions électorales des élections présidentielles ou communales. (En ce qui concerne la CSTB, elle a toujours affirmé la nécessité, dans la défense conséquente des intérêts des travailleurs, de la lutte sur le terrain politique jusqu’à une révolution qui rompe avec l’ordre inique actuel et qui donne le pouvoir aux travailleurs et aux peuples. C’est pourquoi, demeurent dans la plate-forme revendicative et des motifs de combats de la CSTB des revendications comme la nécessité de l’instruction dans nos langues maternelles, le contrôle par les travailleurs de la gestion du bien public avec l’élection et la révocabilité des DG et Directeurs techniques des administrations et entreprisses publiques. Aujourd’hui, la nécessité d’une révolution est affirmée et assumée explicitement ou implicitement, mais clairement même par des organisations dites de la société civile.)

A la recherche de critères objectifs et plus acceptables pouvant éliminer la CSTB d’entre les interlocuteurs, le pouvoir de Kérékou et ses bonzes syndicaux d’alors, organiseront les premières élections professionnelles en 2001. Mal leur prend, la CSTB en sort première de très loin. Première pour l’ensemble des secteurs et le secteur public. Chacun se souvient encore de comment le discernement secteur public/ secteur privé et le vote sur les parcs de DEFIS EMPLOI JEUNES non prévus au départ sont apparus pour permettre d’avoir une deuxième confédération représentative et conserver un secteur.

La prouesse de cette performance a été rééditée aux élections professionnelles de 2006.
Ces nombreuses victoires mémorables et l’intrépidité de ses responsables et de ses militants ont conféré à la CSTB, une aura et la crainte inspirées par le renom et dont bénéficie notamment le Secrétaire Général.

Mais depuis avril 1992 à ce jour, soit vingt-trois ans déjà, constatons et admettons que de l’eau a coulé sous le pont, charriant bien de la boue, des épines et des matières peu propices à un environnement sain. L’environnement de tout le pays ne l’était d’ailleurs pas. Ainsi a-t-on pu voir s’installer à la tête de la CSTB, la routine, la sclérose donnant lieu à des contrevaleurs.

Tout ce parcours durant, des têtes et des bras jeunes ont émergé et font depuis lors leur preuve, assoiffés eux aussi d’avoir l’opportunité d’exercer leurs compétences à la tête de notre organisation.
Ils en ont le droit et nous de la génération précédente devons les y encourager. Leur apporter tout l’appui nécessaire.

Dans ce sens chers camarades, amis et dignes responsables et membres du Bureau Directeur de la CSTB, je vais à partir de ce jour mercredi 17 avril 2013, me retirer de la tête de notre commune organisation la CSTB pour commencer à donner à d’autres l’opportunité de porter la charge. D’autres mains devront saisir l’étendard de la CSTB et poursuivre le combat loin, toujours plus loin pour arracher toutes les victoires qu’attendent les travailleurs et les peuples et pour lesquels ils seront prêts à se battre.
Il est entendu que je ne serai jamais trop loin pour pouvoir porter le coup de main utile et souhaité. Je le ferai comme bien d’autres l’ont fait à mon endroit et sans compter. Il ne m’est pas possible en cette circonstance de ne pas penser à voix haute au Parti Communiste du Bénin et à son chef historique feu Pascal FANTODJI ainsi qu’à tous les responsables et membres de ce parti dont j’ai beaucoup tiré et espère en restituer ne serait-ce qu’un bout.
Je ne serai jamais trop loin pour ma modeste contribution à relever les grands défis, notamment celui de la campagne des élections professionnelles et bien d’autres/

Des proches, des amis et même mon parti m’ont dans certaines circonstances, interpellé sur des illustrations de contrevaleurs, de la routine, de la sclérose qui peuplent l’environnement sociopolitique du Bénin, qui sont connus et affichés dans les méandres de certaines organisations gouvernementales, non-gouvernementales, syndicales et sociales et qui de toute évidence n’ont pas épargné la CSTB. Tout en les assumant, je m’engage à œuvrer activement et ardemment de ma nouvelle position désormais contigüe au bureau qui tiendra désormais les rennes de la CSTB afin que ces contrevaleurs en tout cas en ce qui concerne la CSTB ne soit plus que du passé.

D’aucuns pourraient chercher un lien quelconque entre ma situation de retraité depuis janvier 2013 et la décision que je viens de vous annoncer. Ils chercheront longtemps ces liens mais en vain ; parce qu’ils n’existent pas car en acceptant d’être réélu secrétaire général de la CSTB en juin 2010, je savais bien que ma retraite administrative était pour le 1er janvier 2013.
Voilà donc chers camarades, en toute confiance je me retire. Je vais passer la charge de la première responsabilité de la CSTB dans d’autres mains que bien heureusement les statuts et règlements intérieurs de notre organisation auront prévues et désignées.

Chers Camarades et Amis, deux points me semblent indiqués pour figurer à l’ordre du jour de la présente session extraordinaire du Bureau Directeur National de la CSTB :

1) Dispositions pour assumer les réaménagements induits par le retrait du Secrétaire Général ;

 a) Désignation du Secrétaire Général par intérim
 b) Désignation du Secrétaire Général Adjoint par intérim
 c) Dispositions pour un congrès extraordinaire

2) Poursuite des luttes pour la satisfaction des revendications

Je veux compter sur cette équipe afin que :

 • les luttes s’intensifient en vue de la remise en liberté sans condition de KASSA MAMPO Gilbert, Secrétaire Général de l’USD ATACORA/DONGA de la CSTB, et de tous ses codétenus politiques victimes de répression judiciaire et autres ;

 • les luttes s’intensifient en vue de la remise en liberté sans condition de HOUEMAGNON Michel, Secrétaire Général du Syndicat des Travailleurs du CHD OUEME/PLATEAU, de la CSTB ;
 • cesse la répression politico-judiciaire exercée par Yayi contre d’honnêtes citoyens ;
 • la CSTB soit et demeure ouverte, active au sein de toute initiative patriotique au Bénin ;
 • les exigences d’élection et de révocabilité des responsables par les travailleurs ainsi que le contrôle populaire de la gestion du bien public demeurent au fronton de nos motifs de luttes ;
 • la plateforme revendicative de la CSTB soit actualisée au plus tôt pour être publiée à l’occasion de la prochaine commémoration de la fête internationale du travail, édition 2013.

Camarades et Amis,

J’ai enfin l’espoir que par votre action les travailleurs et la CSTB en particulier, animeront un état de veille constante, de vigilance et de combativité accrue contre la nouvelle autocratie et demeureront un des remparts imprenables du pays.

 EN AVANT POUR DES LUTTES OPINIATRES EN VUE DU MIEUX-ETRE ET DE L’EMANCIPATION DES TRAVAILLEURS ET DU PEUPLE,
 VICTOIRE AUX TRAVAILLEURS !
 VIVE LA CLASSE OUVRIERE DU BENIN !
 VIVE LA CSTB

Cotonou le 17 mars 2013

Gaston K. AZOUA