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Bénin : La caractéristique fondamentale et la source première de l.arriération de notre pays est le pacte colonial français qui perdure

D 25 septembre 2013     H 05:53     A Parti Communiste du Bénin     C 0 messages


Béninoises et Béninois,

mes chers compatriotes !

1°- Premier Août 1960 - 1er
Août 2013, cela fait cinquantetrois
ans que notre patrie a
officiellement accédé à la
souveraineté internationale. Le
bilan, si l’on ose en faire, est
éloquent : la grande majorité de
la population ne peuvent
s’assurer les trois repas
essentiels par jour ; plus des 3/5
des hommes et femmes de notre
pays ne savent ni lire ni écrire
dans aucune langue ; la vendeuse
des marchés attend toute la
journée en vain sans rien
vendre ; la jeunesse au chômage
ne sait à quel saint se vouer ;
l’école en ruine avec à la clé des
résultats catastrophiques en fin
d’année ; l’agriculture en panne
se résume au seul discours sur
le coton et les rumeurs sur
l’assèchement des ressources du
trésor public se font de plus en
plus persistantes.

Notre pays est classé par la
Banque mondiale, le 8ème pays le
plus pauvre du monde et le 3ème
le plus pauvre d’Afrique
démentant ainsi les affabulations
des dignitaires du pouvoir sur des
chiffres surfaits de croissance
économique. En résumé, le bilan
désastreux s’exprime en constat
d’échec et de faillite des 53 ans
d’existence du Bénin. 
Comment expliquer que le
Bénin, troisième colonie la plus
prospère du groupe AOF après
la Côte d’Ivoire et la Guinée se
retrouve dans cet état
lamentable ?

2°- Tout le monde le constate.
La responsable immédiate de la
situation actuelle est sans
conteste, la politique ruineuse du
Président YAYI Boni qui, au
mépris de toute règle en la
matière, a mis à sac l’économie
et les finances de l’Etat. La
caractéristique essentielle de
cette politique est, outre une
gestion hasardeuse et
patrimoniale de la chose
publique, un mépris souverain
des aspirations et plaintes des
travailleurs et des peuples du
Bénin et une attaque frontale
contre les libertés élémentaires
si chèrement acquises. En un
mot : une dictature de type
autocratique.

Au lieu de rechercher avec le
peuple, les solutions aux
multiples problèmes qui
l’assaillent, l’objectif du
Président YAYI Boni est de se
maintenir au pouvoir par toutes
sortes d’artifices constitutionnels
ou non : une LEPI frauduleuse
hier et maintenant une volonté
effrénée de réviser la
Constitution. Le fossé entre le
peuple et le pouvoir de YAYI
Boni s’approfondit et son départ
souhaité de tous. Et les critiques
et attaques qui fusent de toutes
parts sont fort justifiées. Le
départ aujourd’hui de ce régime,
l’un des plus corrompus et
fascisants de l’histoire de notre
pays s’impose comme une œuvre
de salubrité publique.

C’est ce à quoi œuvre
constamment mon Parti, le Parti
Communiste du Bénin ensemble
avec la Convention Patriotique
des Forces de Gauche.

3°-Mais, ce qu’on note
aujourd’hui, c’est que la plupart
ces critiques et attaques qui
s’observent à tous les niveaux
contre le pouvoir de YAYI Boni
pour justifiées qu’elles soient,
semblent isoler ce pouvoir de tout
le contexte historique de notre
pays depuis 1960 et qui lui a
donné naissance. Un adage
populaire dit qu’il ne faut pas
simplement voir là où on est
tombé mais là où on a trébuché.
Le phénomène YAYI Boni
n’est qu’un arbre qui cache la
forêt. La forêt elle-même, c’est
le pacte colonial. L’agression
coloniale de nos peuples par
l’impérialisme français a abouti
à l’imposition du soi-disant pacte
colonial qui fait de nos peuples
des esclaves sur nos propres
terres.

Ce pacte consiste en ceci :
 a)- la langue française est imposée
à notre peuple tant dans
l’administration que dans
l’instruction ;
 b)- il est imposé à
notre peuple, la production de
cultures de rente telle le palmier
à huile, le coton dont les produits
doivent être exportés bruts vers
les usines métropolitaines pour
être transformés et revendus à
nous sous forme de produits
finis ;
 c)- la monnaie et nos
réserves financières sont
détenues par la puissance
coloniale française ; d)- nos
entreprises stratégiques
appartiennent à la France : le
Port à Bolloré, les cimenteries à
Lafarge, les brasseries à Castel
BGI ; les banques contrôlées par
les firmes françaises etc.

Ce pacte colonial s’est
maintenu pour les colonies
françaises dont le Bénin, à leur
accession à « l’indépendance »
en 1960 au contraire par
exemple des colonies issues de
puissances colonisatrices telles
la Grande Bretagne. Et c’est ce
qui constitue la caractéristique
fondamentale et la source
première de l’arriération de notre
pays.

La mainmise impérialiste
française sur notre pays, après
les avatars du régime de
Kérékou-PRPB (1972-1990)
s’est même renforcée depuis
1990 avec l’avènement du
Renouveau démocratique :
toutes les administrations
stratégiques de notre pays sont
é t r o i t e m e n t c o n t r ô l é e s
p h y s i q u e m e n t p a r d e s
« conseillers » français : régies
financières (douanes, impôts,
trésor) ; un représentant de la
France siège au Comité de
crédit de notre pays. Au plan de
la défense et de la sécurité, les
«  c o n s e i l l e r s  » f r a n ç a i s
verrouillent tout le système Ainsi
deux officiers de police français
régentent l’Ecole Nationale de
Police (ENP), l’Ecole Nationale
Supérieure de Police (ENSP) la
plate-forme aéroportuaire à
Cotonou, tandis que deux
officiers et un gradé supérieur de
g e n d a r m e r i e f r a n ç a i s
« animent » le Centre de
Perfectionnement de Police
Judiciaire (CPPJ) de Porto-
Novo. Au niveau de la Défense,
pas moins de 14 Officiers et
Sous-officiers français de
l’armée de terre, de la
Gendarmerie et de la marine
nationale contrôlent notre
système de défense et de
formation de nos cadres des
forces armées.
.Toutes les armes doivent être
achetées à la France et même
les habillements des différents
corps d’armes.

4°- Pour la pérennité de ce
p a c t e , l e s d i f f é r e n t s
gouvernements français de
gauche comme de droite depuis
1960 ont créé et/ou entretenu des
réseaux comme la Françafrique,
des institutions officielles ou
secrètes pour toutes actions y
compris armées contre les Etats
comme le Bénin. Ils n’hésitent
pas à recourir à des coups d’Etat,
des assassinats et des
intervenions armées pour le
maintien du système. Par toutes
sortes de pressions ils ont
toujours- plus ou moins-désigné
pour nous nos Présidents.

Et c’est ce juste constat que
fit le grand poète populaire Anice
Pépé « Mi gbè kpo do Yovo si »
La classe dirigeante est faite
de gens tout entiers dévoués à
la pérennisation de ce pacte
colonial, à l’accomplissement des
volontés des gouvernements
français. Des gens qui n’hésitent
pas à arborer fièrement leurs
attributs de harkis au service de
l’étranger et d’aller comme
Soglo Nicéphore, aux dernières
élections présidentielles,
s’aligner sagement, pour voter à
l’ambassade de France, et ce
malgré ses gloses rituelles contre
la Françafrique.

YAYI Boni est un produit du
système de domination française
dans notre pays, un commis à la
réalisation du pacte colonial. Non
seulement il a été imposé par le
réseau de la Françafrique, mais
encore ce même réseau a
contribué à son maintien par le
biais de l’imposition d’une LEPI
truquée qu’ils ont financé pour
l’occasion et par l’appui donné
à son hold-up de mars 2011.
En se battant, en intensifiant
les luttes contre le régime
affameur et tyrannique de YAYI
Boni, les travailleurs et les
peuples ne doivent jamais oublier
la cause fondamentale de
l’arriération de notre pays : à
savoir le pacte colonial. Ils
doivent mettre en avant les
exigences patriotiques, qui une
fois réalisées, permettront qu’en
chassant YAYI Boni, un autre
YAYI Boni ne soit hissé à sa
place. Ces exigences peuvent se
formuler de la manière suivante :
 La promotion de la
production nationale et la
protection du patrimoine national
ainsi que des producteurs
n a t i o n a u x ( a g r i c u l t e u r s ,
i n d u s t r i e l s , a r t i s a n s ,
commerçants et artistes) ;
 L’instruction de notre peuple
dans les langues maternelles ;
 La réhabilitation des
combattants de la liberté
victimes de la répression sous
Kérékou et les pouvoirs du
Renouveau ;
 Le contrôle populaire de la
gestion des biens publics avec
l’élection et la révocabilité des
DG et directeurs techniques des
administrations et entreprises
publiques par les travailleurs ;
 La résolution, avec les
Gouvernements des pays de
l’UEMOA et de la CEMAC du
nécessaire décrochage du franc
cfa du Trésor français.

C’est à la réalisation de ces
objectifs émancipateurs que
j’appelle chacun d’entre vous,
Béninoises et Béninois, chers
Compatriotes ! Cela passe par
le renversement du pouvoir de
YAYI Boni et l’instauration du
Pouvoir des Travailleurs et des
Peuples.

Cotonou, le 31 Juillet 2013

Alors vive la Révolution !

Philippe NOUDJENOUME