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Bénin : LES REVENDICATIONS DES TRAVAILLEURS ET LE POUVOIR DES TRAVAILLEURS ET DES PEUPLES.

D 27 mars 2014     H 05:02     A Jean Kokou ZOUNON     C 0 messages


Depuis le 07 janvier 2014, les travailleurs de l’Administration Publique sont en grève. Des travailleurs d’entreprises publiques tel que Bénin Télécom soutiennent en faisant chaque semaine, les mardis une grève avec en plus des revendications spécifiques.

L’attitude du pouvoir haut bourgeois de Boni YAYI a consisté globalement à briser le mouvement de grève, à le réprimer en déclarant la grève illégale, illégitime, et les revendications non fondées.

Pendant un mois, il s’est refusé au dialogue et a organisé systématiquement, avec ses ministres et conseillers envoyés en mission, le dénigrement et les calomnies autour de la grève. Cette phase a culminé par les déclarations du Chef du pouvoir haut bourgeois lui-même, Boni YAYI le 27 janvier 2014 devant des Jeunes invités et rassemblés par lui. Le Chef de l’Etat, sans aucune humanité, est allé jusqu’à nier la répression sanglante ainsi que les blessures causées aux victimes et a proféré des menaces vertes contre les grévistes.

L’indignation du peuple et la détermination des grévistes ont amené le pouvoir haut bourgeois de YAYI à entamer des négociations. Mais encore ici, c’est la mise en œuvre du dilatoire et ceci se poursuit jusqu’à l’expression du rejet de toutes les revendications à la base de la grève, après "accord de rétrocession des défalcations".

Devant ce qui apparaît de plus en plus comme une impasse à cause de la mal gouvernance du pays par Boni YAYI avec des risques de catastrophe sociale que constitue une année blanche, nombre de travailleurs et d’hommes du peuple interrogent sur ce que ferait un pouvoir au service du peuple.
Etant entendu qu’un pouvoir véritablement au service du peuple ne peut qu’être un pouvoir des travailleurs et des peuples, qu’aurait fait un tel pouvoir ?

Rappelons les principes à la base du pouvoir des travailleurs et des peuples.

1- Exercice du pouvoir à la base : élection et révocabilité des DG et directeurs techniques (sur la base de critère définis) des entreprises et administrations publiques ; contrôle par les travailleurs de la gestion du bien public.

2- Au sommet : Alliance des organisations des travailleurs et des partis politiques démocratiques et patriotiques pour le contrôle du Gouvernement et de son action.

3- Sanction et jugement des violateurs des libertés publiques.

4- Promotion de la production nationale et protection de producteurs nationaux.

5- Instruction en les langues nationales.

Le pouvoir des travailleurs et des peuples combat donc l’impunité et consacre les droits des travailleurs et des citoyens au contrôle de la gestion du bien public.

Dans ces conditions :

1) Il y aurait eu nécessairement l’association des organisations de travailleurs à l’organisation des concours et tests de recrutement. La FESYNTRA-Finances aurait été alors associée à l’organisation du concours querellé ; la fraude aussitôt décelée avec la publication de deux listes différentes des admis au même concours déclencherait aussitôt des enquêtes, après suspension des responsables. On aurait ainsi renforcé véritablement la crédibilité et l’autorité de l’Etat et la confiance du peuple en ses dirigeants.

2) Les auteurs d’une répression dans le sang d’une marche pacifique et légale seraient sanctionnés, avec le principe de l’impunité des crimes politiques.

3) Participant de la gestion du sommet à la base, il y aurait la transparence nécessaire dans la connaissance des ressources et dans l’arbitrage nécessaire entre les divers besoins à satisfaire. Sur ce dernier point, les revendications matérielles à l’amélioration des conditions de vie des travailleurs, seront examinées lors de l’élaboration du budget (et dès le démarrage de l’élaboration et non à la fin comme cela se fait actuellement). Le dialogue au sein de la coalition de l’alliance des travailleurs et des organisations politiques au pouvoir permettrait de définir des programmes en connaissance de cause.

Ceci suppose l’instauration d’un climat de confiance qui ne peut s’établir qu’avec la lutte ferme contre la fraude et la corruption. C’est la condition première pour rétablir l’enthousiasme au travail, l’augmentation de la productivité et de la production.

Avec une telle alliance sur la base de ces principes de gouvernance, on n’assisterait pas à cette torture des travailleurs, au gaspillage de leur énergie, au point où il faut :

 mettre 15 mois et trois mois de grève, de sacrifice de la formation des Jeunes avant de penser invalider un concours manifestement frauduleux ;
 Attendre deux ans, avec des mois de grèves à répétitions avant de créer une commission pour étudier la jouissance ou non par des enseignants des 25% d’augmentation du point d’indice décidé au profit des fonctionnaires ;
 Attendre deux mois de grève pour reconnaitre enfin que des syndicalistes manifestants pacifiques ont été victimes de répression sanglante et présenter des "excuses de la République" ;
 Faire des mois de grève pour se faire rembourser des défalcations illégales sur salaires.
 Faire des mois de grève, fermer les tribunaux et services hospitaliers, menacer des journées, Hôpitaux morts avant de d’obtenir un début de satisfaction des engagements conclus d’accords parties.

Une autre gouvernance est nécessaire, indispensable pour que le pays sorte du gouffre social, économique et moral dans lequel le pouvoir haut bourgeois de Boni YAYI l’a plongé. Et manifestement, seul un pouvoir des travailleurs et des peuples est capable de faire sortir de ce gouffre.

C’est un tel pouvoir que le PCB appelle et œuvre à instaurer pour la garantie des libertés, du développement économique rapide de notre pays.

Jean Kokou ZOUNON, Porte-Parole du PCB