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Bénin : Non a la privatisation des douanes

D 22 juin 2011     H 04:46     A     C 0 messages


COMITE GENERAL DE LUTTE
DES TRAVAILLEURS DE L’ADMINISTRATION
DES DOUANES ET DROITS INDIRECTS
A COTONOU

ALERTE AU PEUPLE N°1

LES DOUANIERS NE VEULENT PAS ETRE COMPLICES DE LA PRIVATISATION DE LEUR ADMINISTRATION PAR LE GOUVERNEMENT DE Boni YAYI.

Le Gouvernement de Boni YAYI vient de signer un contrat de marché N°20/MEF/MPDEPP-CAG/MDCEMTMIP/DNCMP en date du 09 Février 2011, relatif à la mise en application du Programme de Vérification des Importations (PVI) de nouvelle génération avec la société Bénin Control représentée par Patrice TALON.
A la lecture dudit contrat dit de nouvelle génération qui a bousculé Boni YAYI et son Gouvernement au point de prendre un décret et un arrêté inter-ministériel pour sa mise en application à compter du 1er Juillet 2011, on note que le Gouvernement de Boni YAYI qui se dit prêt à sauver le peuple béninois, à essuyer les larmes à ceux qui souffrent et se plaignent, plutôt plonge le pays et ses fils dans l’abîme.
Quelle est cette société ? Elle s’appelle « Bénin Control S.A d’un capital de CENT MILLIONS (100.000.000) de FRANCS CFA, représentée par Monsieur Patrice TALON, d’une durée de dix (10) ans pour la prestation avant embarquement des marchandises, d’une durée de seize (16) ans pour la prestation relative à la fourniture et l’exploitation des scanners pour compter du 1er juillet 2011. Dans le cas où l’une des parties déciderait de renoncer à la reconduction, un préavis de vingt quatre (24) mois devra être respecté ».

De quoi s’occupera Bénin Control S.A ? Pour le Gouvernement de Boni YAYI, Bénin Control s’occupera de la sincérité des transactions en ce qui concerne :

  La quantité, la qualité et le prix des biens importés
  La vérification de la régularité des importations au regard de la réglementation béninoise
  La détermination de la valeur en Douane, de la position tarifaire ainsi que la pré-liquidation des droits et taxes à l’importation
  L’accélération des procédures de dédouanement
  La détection des pratiques frauduleuses
  Le transit des biens vers d’autres pays

Il s’agit en fait de la privatisation des activités douanières au port de Cotonou et aux frontières de Hilla-Condji, de Kraké, d’Igolo etc....
Pendant longtemps, les travailleurs de l’administration des douanes réclament de meilleures conditions de travail et de matériels modernes afin d’améliorer les performances, mais le constat fait est que le pouvoir de changement de Boni YAYI n’en a jamais fait une préoccupation majeure. Au Port-Autonome de Cotonou, le système informatique est vieux et on assiste aux coupures intempestives d’électricité. Le Gouvernement de Boni YAYI est prêt à nommer les Directeurs Généraux et à les limoger quand cela lui plaît.
Tout en relevant certains éléments du contrat, une société privée comme Bénin Control S.A ne peut pas se mettre au-dessus d’une Administration comme celle de la Douane, une institution régie par une loi. Un simple contrat de marché ne peut pas être au-dessus d’une Loi. Bénin Control S.A, d’un capital de 100 millions ne peut pas prétendre faire face à un aménagement dont l’équipement pour une véritable fiabilité coûte des dizaines de milliards.

C’est clair que les différentes parties de ce contrat veulent prendre l’argent de la Douane pour acheter la Douane comme on en a connu dans un passé récent, « l’argent de la SONACOP pour acheter la SONACOP ». Monsieur TALON Patrice est un homme d’affaire, il n’aura le souci que de gros profits pour lui-même, pour les actionnaires et pour la société. La durée de dix à seize ans de prestation, au cas où l’une des parties déciderait de renoncer à la reconduction et un préavis de vingt quatre (24) mois qui devra être respecté sont une corde qui ligote l’Etat béninois et son économie au profit d’une minorité. C’est dire qu’un préavis de 24 mois laisse une bonne prolongation aux scandales financiers et aux fraudes avant que Bénin Control S.A ne plie bagage. C’est l’occasion pour Boni YAYI de se référer à la société CADJAF COMON qui conteste la résiliation de son contrat avec la Douane, l’affaire CEN-SAD dans laquelle des importateurs ont confondu des produits importés aux produits exonérés.

Tout pouvoir politique a le droit et le devoir de contrôler les recettes et les dépenses de son pays, mais il n’a pas le droit et le devoir de les confier aux hommes d’affaires. C’est horrible et inadmissible. Quels objectifs sont visés par ce contrat ? N’est-ce pas de dérober au contrôle de l’agent public des douanes des recettes qui seront convoyées vers des comptes privés ?
Une dernière information nous parvient selon laquelle l’inspecteur des Douanes à la retraite, CODO Isidore serait le Directeur d’exploitation de cette société Bénin Control S.A. On peut se poser la question de savoir où Monsieur CODO a laissé ses compétences pendant 30 ans de service à la douane en tant que cadre, sans pouvoir les mettre au service de l’Administration des Douanes. Les acteurs de la nouvelle catastrophe économique bandent les yeux, comme ils ne voient personne, ils croient qu’on ne les voit pas. Nous assistons à un véritable braquage économique à travers ce contrat odieux .

Ca ne passera pas !

Le comité fait appel à :

  Tous les travailleurs à se lever comme un seul homme afin de barrer la voie à ce nouveau réseau qui a pour mission de plonger notre pays dans l’extermination totale de ses ressources ;
  Tout le peuple que l’heure est grave et qu’il doit faire montre de son patriotisme

Non à la vente de notre pays !

Non à la vente de l’Administration des Douane !

Vive le comité !

Fait à Cotonou, le 07 Juin 2011

Pour le Président

Brigadier des Douanes

Antonin Mahouna SEKEDE