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Burkina Faso : DEUX JOURS QUI ONT DÉMOLI LE POUVOIR BLAISÉO-COMPAORÉEN

D 8 novembre 2014     H 12:03     A Godwin Tété     C 0 messages


« À l’instant où l’esclave décide qu’il ne sera plus esclave, ses chaînes tombent » . Ainsi parlait le Mahatma Gandhi : Père de l’Inde moderne.

« Ceux qui s’opposent à une révolution pacifique doivent s’attendre à une révolution violente »
John Fitzgerald Kennedy.

En écoutant les radios internationales les 30 et 31 octobre 2014, je me suis souvenu du fameux livre de référence que nous a laissé le célèbre journaliste John Reed, à savoir ”Dix jours qui ébranlèrent le monde“. Ouvrage d’un témoin oculaire ; ouvrage qui décrit, en direct, acte après acte, minute après minute, le déroulement réel, authentique, de la Grande Révolution bolchévique d’Octobre 1917.

Oui ! L’Histoire retiendra les 30 et 31 Octobre 2014 comme les jours qui ont mis en pièces, qui ont mis à terre le régime politique au prime abord « tout puissant » de Blaise Compaoré. Elle retiendra ces deux jours comme des prototypes de ces moments privilégiés où la Vie des Hommes nous sert, de temps à autre, une de ces croustillantes comi-tragédies dont elle raffole. Oui ! Les jeudi 30 et vendredi 31 octobre 2014, l’un des pouvoirs politiques postcoloniaux africains les plus apparemment redoutables et redoutés s’est, en quelques heures seulement, évaporé ainsi qu’une bulle de savon !

Le vaillant Peuple burkinabè ayant décidé qu’il ne sera plus esclave, ses chaines sont tombées. Ses chaines une fois tombées, ses mains libérées peuvent se saisir du Caïn dictateur- « facilitateur ». Mais celui-ci, assisté fort vraisemblablement par des pairs des siens, s’enfuit. Il s’enfuit, piteusement, à l’instar du Ben Ali tunisien en 2011 …

Quand donc est-ce que les émules des Ben Ali, des Blaise Compaoré, etc, comprendront-ils que le Monde change ? ! Que l’Humanité change ? ! Que l’Homme négro-africain aussi change ? !

En cette sombre date du 15 octobre 1987, je me trouvais à Genève (Suisse), participant à un colloque organisé par M. Edem Kodjo, dans le cadre de son “IPRI” (Institut Panafricain de Relations Internationales). Subitement, nous parvint la nouvelle de l’assassinat de Thomas Sankara. Etaient également là des personnalités comme MM. Edem Kodjo lui-même, Albert Tévoedjrè, Bertin Borna, Moïse Mensah (si je ne m’abuse), Joachim Atsutsé Agbobli, et autres. À l’annonce de cet assassinat, nous pleurâmes tous tels des gamins ! Oui ! L’un des meilleurs fils de notre Alma- Mater : l’Afrique, venait d’être tué ! Tué par un Caïn, par un quasi frère jumeau …

Froidement ! Tué pour étancher une vive soif de pouvoir !!!

Vingt-sept bonnes années vont s’écouler depuis cet ignoble forfait ( !), avec cet assassin machiavélique aux rênes du pourvoir au pays que Thomas Sankara voulait intègre, exemplaire !!!

Deux leçons essentielles doivent être, à mon humble avis, gardées à l’esprit.

Primo, le pouvoir pour le pouvoir, à tout prix, c’est la « Vanité des vanités », comme dirait L’Ecclésiaste ! Secundo, nous Togolais avons inspiré les « printemps arabes » en 2011, et l’insurrection populaire burkinabé en 2014. De même, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, nous avions inspiré la lutte pour l’indépendance. À ce sujet, Sylvanus Kwami Epiphano Olympio dira dans son mémorable discours circonstanciel du 27 Avril 1960 :

« …et si d’autres pays ont atteint avant nous le
but que nous touchons aujourd’hui, j’ai la
conviction que c’est un peu grâce au Togo »

Dans la Bible, il est écrit quelque part que « Les premiers seront les derniers ». Nous autres Togolais serions -nous frappés à jamais par ce précepte ?! Je ne sais .Mais je suis profondément convaincu que nous aussi pouvons fort bien réussir (!!!) ce que nos frères et sœurs burkinabé viennent de réaliser les 30 et 31 octobre 2014…

À cet égard, j’écrivais déjà, le 27 novembre 2013 :

« Oui ! S’il est exact, ainsi que l’illustre prophète et stratège en la matière : Le Mahatma Ghandhi (La Grande Àme Gandhi) le disait, que les chaînes de l’esclave tombent à l’instant où il décide de ne plus être esclave, alors la révolution citoyenne togolaise peut être définie comme la décision de l’écrasante majorité du Peuple togolais réduite en servitude…par le régime RPT/UNIR, de ne plus être esclave… La question reviendrait dès lors à cerner de près les voies et les moyens les plus idoines, susceptibles de permettre à cette quasi-totalité dudit peuple de dire NON ! Globalement, simultanément !!! Et ce, aux moindres coûts ! En somme, il s’agit ici pour ce Peuple de se prendre en charge lui-même. Pacifiquement !

« En tout état de cause, l’Histoire nous enseigne qu’un peuple qui tout entier, se lève pour dire NON ! à la servitude, même avec les mains nues, finit toujours par avoir gain de cause ! La problématique revient alors à réaliser ce sursaut salutaire populaire global, massif, simultané, irrésistible !!! »
« Au demeurant, ceux qui espèrent qu’ils peuvent contenir mordicus, ad vitam aeternam, une révolution pacifique, doivent s’attendre à affronter tôt ou tard une révolution violente. Comme le disait le grand Président américain John Fitzgerald Kennedy »

[Cf. Godwin Tété, Écrits circonstanciels de militantisme politique (2002-2013). Ed. L’Harmattan, Paris 2014, pp.374-375]

Et C’est, assurément, la justesse de ces deux lumineuses thèses que le Peuple burkinabè vient de nous démontrer magistralement les 30 et 31 octobre 2014 (!!!) À point nommé –notamment pour nous Togolais (!!!)…

Peuple togolais !

Vaillants combattants togolais de la liberté !

Par notre Foi, notre Courage et nos Sacrifices, la Nation togolaise
Renaîtra !!

Lomé, le 1er novembre 2014

Godwin Tété