Vous êtes ici : Accueil » Afrique de l’Ouest » Burkina Faso » Burkina Faso : les syndicats dénoncent un acharnement contre Moussa Diallo (…)

Burkina Faso : les syndicats dénoncent un acharnement contre Moussa Diallo et s’interrogent sur le dialogue voulu par la junte

D 8 mai 2024     H 05:00     A RFI     C 0 messages


Au lendemain de la fête du Travail, les représentations syndicales burkinabè dénoncent les mesures punitives prises à l’encontre d’un de leurs représentants. Moussa Diallo, le secrétaire général de la CGTB – la principale confédération syndicale du pays – a, en effet, été licencié la semaine dernière par l’Université de Manga où il était employé.

Au Burkina Faso, Moussa Diallo a été renvoyé pour absentéisme alors qu’il fait l’objet de menaces de mort de la part de supporters du pouvoir en place, Moussa Diallo est contraint de se cacher pour éviter d’être enlevé ou arrêté. Son licenciement, décidé en Conseil des ministres, scandalise l’ensemble des syndicats du pays qui dénoncent un acharnement contre un leader syndical.

Depuis le 31 octobre dernier et le projet avorté d’un meeting syndical pour dénoncer les dérives du pouvoir, le leader de l’intersyndicale CGTB fait l’objet de menaces et de tentatives d’enlèvement. Aussi Moussa Diallo s’est-il caché sans pour autant bénéficier d’un soutien des autorités ou de son ministère de tutelle qui, bien au contraire, ont validé son licenciement le 25 avril dernier.

Ce que dénoncent ses camarades syndicats à travers de nombreux communiqués, c’est un licenciement qu’ils qualifient de « cynique ».

« Il y a eu des menaces par des personnes qui sont, en fait, des partisans du pouvoir en place et aucune autorité, ni du gouvernement, ni du pouvoir, n’a levé le ton pour ramener à la raison tous ceux qui font ces menaces, regrette Souleymane Kologo, de la Fédération des syndicats nationaux des travailleurs de l’éducation, joint par Frédéric Garat de la rédaction Afrique. Ni le ministre de la Sécurité, ni le ministre de la Fonction publique n’ont levé le petit doigt pour dire quoi que ce soit. »

Au-delà d’une passivité du gouvernement jugée complice par les syndicats, ces derniers s’alarment de la liberté syndicale gravement menacée au Burkina Faso.

« Il y a une atteinte aux libertés syndicales, c’est un fait, parce que les libertés sont de plus en plus restreintes, parce que, quand même, si on doit avoir peur des terroristes qui nous agressent en brousse et aussi avoir peur de notre État, avouons qu’on n’est pas dans des conditions pour être à l’aise et travailler de manière sereine au développement du pays », poursuit Souleymane Kologo.

Sous-jacent à cette pression sur les syndicats burkinabè, bon nombre d’entre eux s’interrogent : comment faire pour engager un dialogue national voulu par la junte si l’une des principales composantes du tissu social burkinabè n’a pas le droit de s’exprimer ?

Rechercher

Les plus lus

1.  ALIMENTATION : Réduire la faim, soutenir les femmes agricultrices

2.  Déclaration à propos de la menace du gouvernement britannique de priver d’aide les pays qui violent les droits des personnes LGBTI en Afrique

3.  Angola : Isabel dos Santos, Honour and Lies

4.  La voix des Sahraouis étouffée au cœur de l’Europe

5.  Botswana : LABOUR TRANSFORMATION, THE DYNAMICS AND CHALLENGES IN A DEMOCRATIC SOCIETY


5 articles au hasard

1.  La Tunisie sur le même chemin que l’Algerie et l’Egypte

2.  Jerven, Morten (2015) Africa – Why Economists Get It Wrong, London : Zed Books

3.  POUR LA COP 21 DE HOLLANDE, CINQ MORTS AU TOGO, À MANGO

4.  Afrique du Sud : “ANC spot-on on apartheid Israel resolve”-BDS

5.  République Sahraouie : Les autorités marocaines démolissent des maisons sahraouies au Sahara Occidental occupé


Les plus populaires

1.  1er MAI 2022 : DECLARATION DE YOONU ASKAN WI / MOUVEMENT POUR L’AUTONOMIE POPULAIRE ET DU FONT POUR UNE REVOLUTION ANTI-IMPERIALISTE, POPULAIRE ET PANAFRICAINE (FRAPP) S’UNIR POUR INTENSIFIER LA LUTTE CONTRE LA VIE CHERE, LE CHOMAGE, LE PIETINEMENT DE LA DIGNITE ET DES DROITS DES TRAVAILLEURS !

2.  Prince Johnson, cruel chef de guerre libérien, est mort impuni

3.  Guinée : Le FNDC rejette la désignation des facilitatrices, le format et le contenu de dialogue proposé par le Premier Ministre

4.  Burkina Faso : Douze ans après l’assassinat de Norbert Zongo, l’impunité doit être combattue

5.  Declaration : Six ans de régime de Macky Sall, ou le règne de la fraude et du maquillage