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MESSAGE DU PCRCI AU PEUPLE DE COTE D’IVOIRE A L’OCCASION DU NOUVEL AN 2022

D 1er janvier 2022     H 12:00     A Parti Communiste Révolutionnaire de Côte d’Ivoire     C 0 messages


A l’occasion de la célébration du nouvel an 2022, le PCRCI souhaite à toutes et à tous, bonne et heureuse année. Il voudrait aussi à travers cette adresse, analyser avec vous la situation économique et socio-politique nationale, dresser le bilan des luttes politiques et sociales de l’année 2021 et passer en revue les défis à relever pour la nouvelle année.

Au plan socio-économique, notre pays connait une croissance prévisionnelle du PIB d’environ 6,7%, malgré la persistance de la crise sanitaire du covid-19 et ses conséquences économiques désastreuses. Paradoxalement, cette croissance n’a pas impacté à la hausse les revenus des paysans qui ont connu une baisse drastique des prix de leurs produits.

Ainsi, Le prix du kg de cacao est passé de 1000CFA à 825FCFA ; celui du café s’est stagné à 700 FCFA le kg ; celui de l’anacarde passe de 400 CFA le kg à 325 FCFA ; celui du coton est resté à 300 CFA le kg ; le prix de l’hévéa qui se situe entre 250 FCA et 300 CFA le kg, subit toujours la spéculation à la baisse de 15 à 25% sur le prix officiel par les multinationales et les hauts bourgeois qui ont créé une multitude de sociétés intermédiaires de collecte du caoutchouc.

Les travailleurs salariés n’ont pas non plus connu une augmentation de salaires ; en témoigne dans le secteur privé notamment dans certaines grandes entreprises comme la FILTISAC et dans l’enseignement privé, l’on a assisté au contraire, à la suppression de certains avantages et au non-respect du SMIG avec comme conséquence la baisse des revenus des salariés.

Le petit commerce et les activités tertiaires informelles, qui emploient plus de 50% de la population active, ont subi une destruction massive des emplois, du fait des déguerpissements anarchiques sans mesures d’accompagnements et auxquels s’ajoutent les effets du Covid-19. Le commerce sous régional entre les Etats est au ralenti du fait des guerres et des mesures sanitaires. Le stock de la dette publique est passé de 14 000 milliards CFA à fin 2020 à 17 500 milliards CFA à fin 2021.
C’est le signe que l’impérialisme international est décidé à maintenir l’économie ivoirienne sous perfusion dans une zone soumise à des attaques djihadistes et qui fait l’objet d’intenses rivalités inter-impérialistes. Le clan des hauts bourgeois au pouvoir, par les vols, surfacturations, détournements de derniers publics, le favoritisme dans l’octroi des marchés publics, a continué à s’accaparer des pans entiers de notre économie nationale.

Ces crimes économiques ne peuvent plus être cachés tant ils sont énormes et touchent à toutes les administrations et les sociétés à participation financières publiques. Les auteurs de ces crimes économiques, tous, hauts cadres du RHDP, sont ‘’limogés’’ pour permettre de caser de nouveaux candidats à ces crimes. Les audits qui révèlent ces malversations, servent en réalité à les banaliser. Parallèlement les autres hauts bourgeois non partisans du régime Ouattara sont exclus des affaires et des hauts postes de l’administration.

Au total nous notons une économie en difficulté surtout dans les secteurs de la production agricole d’exportation, dans le secteur informel et les PMI, PME. Nous notons aussi un retour des bénéfices exorbitants des grandes entreprises détenues par les multinationales. On note enfin une baisse des revenus des paysans et des salariés, des petits commerçants et des petits entrepreneurs. La misère persiste et s’aggrave aussi bien en ville qu’à la campagne.

Au plan politique, le pouvoir Ouattara, soutenu par l’impérialisme international en particulier l’impérialisme français, a renforcé le caractère despotique et autocratique de son pouvoir. En octobre 2020, après avoir manipulé la constitution pour un 3ème mandat illégal et illégitime, il s’est imposé par la violence pour encore 5 ans. Au cours de cette année 2021, il a initié les ‘’journées du dialogue national’’ dans le seul but de desserrer l’étau de la pression de l’opposition bourgeoise. Cette tactique lui a permis de s’octroyer la majorité absolue au parlement en mars 2021.

Il se prépare avec la même tactique à gagner les régionales en 2022 afin de se donner toutes les chances pour les présidentielles de 2025. Pour soigner son image auprès des bailleurs de fonds internationaux, il a entrepris de ‘’limoger’’ ses hauts cadres trempés dans des malversations financières.

Cette opération trompe l’œil qui ne touche pas le sommet, c’est-à-dire, la présidence de la république, la primature, les ministres d’Etat et leur entourage, prépare une vaste escroquerie politique pour les élections régionales et présidentielles futures. L’opposition bourgeoise sortie affaiblie par sa tactique de louvoiement lors de la crise électorale de 2020, ne recherche en réalité, sous le mot d’ordre de réconciliation nationale, que le partage du pouvoir avec le RHDP.

Les luttes que vous avez menées en 2021, pour plus de liberté et de démocratie, pour de meilleures conditions de vie, de travail et d’études, se sont heurtées à un refus musclé. Les forces de l’ordre par des arrestations arbitraires vous ont mis au cachot pour les faits relatifs à la désobéissance civile. C’est à compte goute et aux prix parfois de grosses humiliations que certains parmi vous ont été libérés.
D’autres croupissent encore en prison. Au cours des luttes sociales, les bonzes syndicaux corrompus ont sabordé vos revendications. Au total, on peut affirmer que 2021 n’a pas été une année de conquêtes des libertés et de meilleures conditions de vie et de travail.

Mais, la misère persiste. La gabegie les vols des deniers publics s’accentuent au sommet de l’Etat. L’exploitation des ouvriers et des autres salariés, le vol des fruits du travail des paysans, les destructions des étals des petits commerçants et des habitations du petit peuple s’accélèrent. Le despotisme et l’autocratie se renforcent. La sécurité est menacée par les djihadistes et les impérialistes, leurs commanditaires. La France impérialiste renforce son emprise sur les leviers économiques et politiques de notre pays et se sert de notre territoire comme la base de la déstabilisation des pays voisins.

Que doit alors faire le peuple face à tous ces maux, à toutes ces attaques ? Quels sont les défis que le peuple doit relever pour avancer vers l’émancipation politique, sociale et culturelle de la société ivoirienne, son objectif immédiat ?

La nécessité d’assoir une république démocratique et indépendante et moderne est l’objectif fondamental des luttes que le peuple de Côte d’Ivoire mène depuis 1960.
La situation actuelle, marquée par un échec momentané, commande un repli tactique dans l’ordre, pour préparer avec plus d’engagement, de minutie, les combats futurs pour une Côte d’Ivoire démocratique, populaire indépendante et moderne. Pour les classes populaires, pour les démocrates, les patriotes, les révolutionnaires, 2022 devra être l’année de la poursuite avec plus de fermeté et de détermination, des combats pour les libertés, la démocratie, des combats pour le pain et la souveraineté nationale.

Mais la conquête du pouvoir politique par le peuple, pour mettre fin au système néocolonial est la seule alternative politique valable pour une émancipation de la Côte d’Ivoire. Tel est le défi majeur à relever. De bonnes nouvelles en perspectives s’annoncent. Le Parti Communiste du Bénin (PCB), le Parti Communiste Révolutionnaire de la Côte d’Ivoire (PCRCI), le Mouvement Socialiste du Ghana (MSG), ont pris l’initiative à Accra, en novembre 2021, de rassembler tous les partis et organisations révolutionnaires, anti-impérialistes et panafricanistes des pays de la CEDEAO, pour la mise en place d’un front anti-impérialiste de la sous-région.

Un tel mouvement ne peut être viable que si dans chaque pays, la mobilisation anti-impérialiste est de mise. Aussi, le regroupement des forces de gauche anti-impérialiste de Côte ‘d’Ivoire apparait comme le défi politique urgent des patriotes de Côte d’Ivoire afin d’apporter au vaste mouvement anti-impérialiste de la sous-région et d’Afrique, sa contribution, dans le combat pour dégager l’impérialisme français qui bat de l’aile dans le sahel, et avec lui, dans chaque pays, ses serviteurs.

Pour l’année 2022, un seul mot d’ordre à l’ordre du jour

« débout ouvriers et salariés contre le patronat pour conquérir de meilleures conditions de vie et de travail, pour arracher vos instruments de luttes des mains des bonzes syndicaux traitres à votre cause ;

débout paysans contre les multinationales, leurs intermédiaires et les acheteurs véreux qui vous affament, débout pour renforcer vos instruments de luttes ;

jeunesse de Côte d’Ivoire débout contre la déliquescence de l’école, la pourriture de la société néocoloniale, le chômage ; femmes débout pour votre émancipation ;

debout intellectuels révolutionnaires, patriotes, révolutionnaires, engagez-vous dans le combat pour la libération de notre pays ; peuples de Côte d’Ivoire, débout pour dégager l’impérialisme international en particulier français et ses serviteurs en Côte d’Ivoire ».

Bonne et heureuse année 2022

Abidjan le 31 décembre 2021

Pour le PCRCI

Achy Ekissi, Secrétaire Général