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Guinée : fragile avènement démocratique après un demi siècle de pouvoir autoritaire

D 13 décembre 2010     H 04:20     A Moulzo     C 0 messages


"Nous préférons la liberté
dans la pauvreté à la
richesse dans
l’esclavage " : telle fut la réponse
lancée à De Gaulle par Ahmed
Sékou Touré lors du Référendum
de 1958, rejetant ainsi la
proposition du Général concernant
l’intégration des colonies de
l’A.O.F (Afrique Occidentale
Française) au sein d’une
Communauté française. La Guinée
accède ainsi à l’Indépendance le 2
octobre 1958. Vexée, la France
« retira immédiatement son administration ainsi que ses cadres,
laissant une Guinée déstabilisée, ignorant même la demande
d’association à la communauté proposée par Sékou Touré.
Chantre du panafricanisme et de l’unité africaine, Sékou Touré
forme le 1er mai 1959 une union (de courte durée) avec le Ghana
de Kwamé Krumah (père du panafricanisme), rejoint par la suite
en décembre 1960 par le Mali de Modibo Keïta. Mais au bout de
quelques années, le dirigeant guinéen se transforme en dictateur
sanguinaire, enfermant ses opposants au tristement célèbre camp
Boiro où beaucoup y perdirent la vie. Il restera au pouvoir jusqu’à
sa mort en 1984 soit 26 ans. Un coup d’Etat militaire porte alors
Lansana Conté au pouvoir qui y restera jusqu’à sa mort le 22
décembre 2008, après 24 ans de règne autoritaire. Il aura
néanmoins introduit le multipartisme en 1993 sous la pression
des bailleurs de fonds.
Au lendemain du décès de Conté, un nouveau coup d’Etat
porte Moussa Dadis Camara à la tête de la Guinée. Un des actes
les plus tristements marquants de son passage au pouvoir aura
été le massacre du 28 septembre 2009 où des dizaines de
Guinéen-ne-s furent tué-e-s et d’autres blessé-e-s ou violé-e-s
par les membres de la junte militaire. Blessé par son aide de
camp qui lui tire dessus, il abandonne par la suite le pouvoir au
profit du Général de brigade Sékouba Konaté qui a la charge
d’organiser de nouvelles élections.
Celles-ci opposent au second tour le 7 novembre 2010
l’opposant historique à tous les régimes dictatoriaux de Guinée
Alpha Condé (18,25% au premier tour) à l’ancien premier
ministre de Lansana Conté, Cellou Dalein Diallo (43,69% des
voix). Les élections font cependant ressortir les clivages ethniques
et même si l’armée ainsi que les hommes politiques appellent à la
modération des ardeurs, il est à espérer pour ce pays, marqué
par 50 ans de dictature, qu’enfin le jour de la démocratie se lève
tellement ces élections sont historiques pour les Guinéen-ne-s.
L’opposant historique Alpha Condé a finalement remporté la
présidentielle guinéenne. En effet, selon les résultats provisoires
publiés par la Commission électorale nationale indépendante
(Ceni), le leader Rassemblement du peuple de Guinée (RPG)
aurait récolté 52,52% des suffrages contre 47,48 % pour Cellou
Dalein Diallo, le chef de l’Union des Forces Démocratiques de
Guinée (UFDG).

Moulzo