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Entretien avec le Dr Oumar Mariko ancien député à l’Assemblée Nationale du Mali. Président du Parti SADI.

D 2 février 2025     H 05:00     A Oumar Mariko     C 0 messages


Mon engagement remonte à l’époque où j’étais à DIOILA au Lycée (1976-1977), dans la Région de Koulikoro. Dioila est actuellement devenue une Région Administrative du Mali.
J’ai été un des initiateurs et membres fondateurs de l’Association des Élèves et Étudiants du Mali (AEEM) organisation syndicale de la jeunesse scolarisée. J’en ai été le secrétaire général du 27 octobre 1990 au 31 décembre 1991.

L’AEEM décide de se lever contre la dictature de Moussa Traoré le 22 mars 1991 après l’échec des négociations autour des revendications scolaires, consignées dans son mémorandum en 17 points.
Dès lors, des milliers d’étudiants se soulèvent contre le régime de Moussa Traoré (Président de la République de 1968 à 1991). Ils ont été soutenus par des organisations politiques et syndicales, des associations de jeunes, de la société civile, des organisations de défense des droits de l’homme, le Barreau malien et aussi les femmes notamment les mères admirablement engagées et déterminées à défendre leurs enfants contre la répression, causant plus de 200 morts et 708 blessés.

Le 26 mars 1991, un coup d’Etat militaire mené par des officiers supérieurs sous la direction du lieutenant-colonel Amadou Toumani Touré renverse Moussa Traoré.
Un Comité de Transition pour le Salut du Peuple (CTSP) est mis en place. J’y participe pour le compte de l’Association des Elèves et Etudiants de Mali. Amadou Toumani Touré sera le Président du CTSP et deviendra le Président du Mali de 2002 à 2012. Il sera renversé à son tour, le 22 mars 2012 par le capitaine Amadou Haya Sanogo.

En parallèle je termine mes études et deviens médecin. C’est à ce titre que je participe en 1995, avec des collègues médecins, des gestionnaires de la santé et des artistes, à la création d’une ONG médicale, dénommée Médecins de l’Espoir/Santé pour la Communauté (MEDES/SAPCOM).
Cette organisation a pour but de venir en aide aux populations les plus démunies en facilitant « l’accès aux soins pour tous » tel que défini dans la déclaration d’Alma-Ata.

Par la suite en 1996, je crée un cabinet médical nommé Cabinet médical Kayira qui deviendra plus tard la polyclinique Mah Doumbia du nom de ma mère.

Partisan d’un marxisme ouvert, je participe à la fondation en 1996 d’un mouvement politique : Solidarité Africaine pour la Démocratie et Indépendance (SADI) qui se mua en parti politique en novembre 2001 en opposition au Président Alpha Oumar Konaré (Président de la République de de 1992 à 2002 et Président de la Commission de l’Union Africaine jusqu’en 2008).

Je serai élu Secrétaire Général du parti SADI jusqu’en 2014 au congrès de Sikasso et candidat aux élections présidentielles de 2002, 2007, 2013 et 2018. En 2007 je suis élu député, puis réélu en 2012 dont le mandat sera prolongé de 3 ans, cumulant ainsi près de13 ans d’activité parlementaire en tant que député du cercle de Kolondièba au sud du Mali jouxtant la frontière avec la République de Côte d’Ivoire.

1- Que représente le parti SADI aujourd’hui ?

Le parti SADI compte selon le fichier de 2016, 35 000 militants, responsables et membres, 300 conseillers municipaux dont 14 maires de communes rurales ; ce qui témoigne de la puissance du parti dans les régions agricoles.

La base sociale du parti est majoritairement agro-pastorale, artisanale et ouvrière, elle compte aussi un nombre important d’intellectuels, de chômeurs, très peu de cadres servant dans l’administration générale.
Le parti défend une orientation socialiste et prône, pour l’étape actuelle de sa lutte, la démocratie populaire, l’alliance des classes sociales exploitées et la défense des populations opprimées.

2- Quelle est la position du parti SADI vis-à-vis du gouvernement de transition et de son président ASSIMI GOITA ?

Pour bien comprendre la situation actuelle il faut revenir rapidement sur les faits précédant le coup d’Etat.
Le parti SADI est à l’origine de la création, le 29 novembre 2019, du « Mouvement Démocratique et Populaire » (MDP), vaste mouvement politique de contestation du régime d’Ibrahim Boubacar Kéita (IBK).
Ce mouvement regroupant les forces sociales exclues du processus de répartition de la richesse prône la démocratie populaire. Il a axé sa mobilisation contre la guerre, les fraudes électorales, la présence des troupes étrangère au Mali, les exactions commises contre les populations civiles. Il s’est joint à la manifestation du 5 juin 2020 d’où est né le « Mouvement du 5 Juin, Rassemblement des Forces Patriotiques » (M5 RFP) dont le rôle fut déterminant dans la chute du régime d’IBK le 18 août 2020.

Le M5 RFP était sous la direction d’un comité dit stratégique, constitué essentiellement de « Ensemble pour le Mali Kura » (EMK), du « Front pour la Sauvegarde de la Démocratie » (FSD) et de la « Coordination des Mouvements et Associations de Défense des idéaux de l’Imam Mahmoud Dicko » (CMAS).

L’intervention des officiers supérieurs de toutes les unités de l’armée et des forces paramilitaires a facilité la chute du régime de IBK. Les militaires étaient regroupés dans une organisation dénommée le « Conseil National pour le Salut du Peuple » (CNSP).

Les militaires, après une très courte période d’alliance avec les forces populaires patriotiques, ont confisqué le pouvoir par un second coup d’Etat le 24 mai 2021.

Les cinq colonels qui, après s’être débarrassés des autres unités militaires se sont associés avec l’aile droitière et opportuniste du M5RFP, et ont déclenché une répression systématique contre toutes les voix discordantes.
Le Mouvement Démocratique et Populaire, dont fait partie le SADI, a été exclu de fait du processus par les militaires et le Comité stratégique du M5 RFP pour avoir émis des réserves sur la gestion du pouvoir qui ne prenait pas en compte les revendications qui ont motivé la révolte contre le régime défunt. Une Assemblée Générale a été tenue par le MDP qui a retiré sa confiance aux ministres et membres du CNT siégeant en son nom.

3- Le parti SADI est donc en opposition au pouvoir en place ?

L’avènement de la transition actuelle est aussi l’œuvre du parti SADI, mais l’intrusion des militaires par un coup de force contre le régime est considérée par le SADI comme un putsch contre les forces insurgées dès lors que les militaires ont usurpé et confisqué le pouvoir.

Après de vaines tentatives pour sauver ce qui peut l’être au service du peuple, le parti SADI analyse la situation actuelle comme une récupération politique par les cinq colonels des aspirations de la lutte du peuple malien. Pour ce fait les putschistes ont exclu les autres unités des forces armées et de sécurité du processus politique avant d’exclure la composante révolutionnaire du mouvement. Les 5 colonels qui se sont emparé du CNSP, l’organe politique des militaires et paramilitaires, se sont retourné contre le mouvement dans sa composante acquise aux changements.

C’est dans ce cadre qu’il faut appréhender la répression contre le parti SADI et la tentative d’assassinat auquel j’ai échappé de justesse le 04/04/2022.

Le parti, dans sa déclaration en date du 05 juillet 2022, s’est démarqué des réformes constitutionnelles et de la modification de la loi électorale effectuée par le CNT. Il s’est insurgé contre les violations des libertés démocratiques et la tentative de m’assassiner. Le but des colonels était d’intimider les militants et militantes du parti ainsi que ma famille.

Dans sa déclaration de juillet 2022 la direction du parti a suspendu toute participation aux rencontres organisées entre le Ministère de l’Administration territoriale et les partis politiques, et a exigé l’abrogation du projet de Constitution.

Il s’est positionné également contre la création de l’Organe Unique de Gestion des Elections soutenant que l’administration et les services actuels de gestion des élections peuvent garantir des élections transparentes.
Le parti SADI a mis à l’ordre du jour la paix qui peut être selon lui gagnée par le dialogue impliquant les vrais acteurs. Le parti a attiré l’attention des autorités et dénoncé les exactions, les tueries, viols, subis par les populations civiles par les forces armées présentes dans les zones de conflit.
Le SADI s’est ainsi déclaré en opposition aux autorités actuelles en place et s’organise en conséquence.

4- Quelle est la situation politique actuelle ? les aspirations de souveraineté du peuple malien sont-elles défendues par le gouvernement GOITA ?

Le gouvernement de GOITA représente les intérêts du camp de la bourgeoisie parasitaire, des rentiers d’Etat à la recherche de partenaires étrangers. Les manœuvres sont en cours pour établir les liens entre le pouvoir de GOITA et les oligarques russes, turcs arabes etc... Ceci se passe au moment où l’Occident notamment la France est décriée dans l’opinion publique malienne, africaine et internationale à cause de sa politique impérialiste.

La France à la tête de la nébuleuse communauté internationale s’est rendue complice de la gestion désastreuse du Mali par les régimes successifs depuis 1991. Ses accointances avérées avec les mouvements séparatistes Touaregs, la politique militariste qu’elle a imposée au Mali ont fait le lit du djihadisme national.
Rappelons que SADI a largement contribué, avec ses mouvements de masse comme le Mouvement Populaire du 22 mars (MP22), les clubs Kayira, ses alliés que sont l’Association Malienne des Expulsés (AME), le Journal Sanfin en 2012 etc… à forger une opinion publique contre l’impérialisme français. Malheureusement ce formidable mouvement national révolutionnaire a été détourné par une partie du comité stratégique du M5 RFP et le CNSP au profit de nouvelles alliances impérialistes faisant de l’Occident l’unique responsable des maux du pays et de la Russie un fonds de commerce aux lendemains qui chantent. Les responsabilités de la classe dirigeante du Mali au pouvoir depuis l’avènement de la démocratie multipartiste sont passées en pertes et profits de cette lutte dite anti-impérialiste.

Deux camps de la bourgeoisie parasitaire et des rentiers d’Etat se disputent le pays au nom du peuple, de la démocratie, de l’indépendance de la souveraineté au mépris et aux dépens des populations livrées à la guerre, à la famine, à la misère…

Le parti SADI, prônant la démocratie populaire, se trouve donc aux antipodes de ces deux courants qui s’allient pour l’écraser où le réduire à sa plus simple expression. Les fortes pressions sur les dirigeants du parti SADI et la faible prise de conscience de classe du peuple, pourraient amener le parti SADI à nouer des alliances qui affecteraient dangereusement sa ligne politique juste, le livrant aux critiques destructrices des opportunistes de gauche et aux prédateurs de droite. Il est dommageable que la solidarité à son endroit soit aussi faible tout comme l’absence actuelle de solidarité dans son combat contre les autorités actuelles du Mali.

5- Quelle est la situation politique, économique et démocratique au Mali et quelles en sont les conséquences pour les milieux populaires ?

La junte après avoir usurpé le pouvoir des mains des forces démocratiques et populaires, a passé une alliance sans bruit avec les partis traditionnels comme l’ADEMA/PASJ, l’URD, l’ASMA, et d’autres historiques mais non significatifs comme le MPR, le CNID etc.

Les putschistes se sont attaqués progressivement aux libertés d’expression, sélectivement pour ensuite cibler leurs propres alliés montrant ainsi qu’aucune contradiction ne peut être admise.

Pour réussir sa mission, ils instrumentalisent l’armée après avoir écarté beaucoup d’officiers supérieurs et subalternes qui refusaient de marcher dans leur entreprise criminelle naissante.

La justice, la police, la gendarmerie, la Sécurité d’Etat ont été également épurées pour permettre la montée aux postes de responsabilités des agents prêts à la répression systématique de toutes voix discordantes.
Un système à l’apparence démocratique mais profondément autoritaire s’est installé. Pour boucler la boucle, des organisations dites de la société civile propre à la junte ont été mises en place pour faire la délation, dénoncer tous ceux qui sont opposés au régime et même régler les comptes à tous ceux qui ont ou avaient des problèmes personnels avec les membres de ces organisations.

La mise en place institutionnelle de la répression est ainsi terminée et le bâillonnement commence crescendo. Pour justifier la répression, la confiscation des libertés d’expression et d’opinion, les colonels ont utilisé comme éléments idéologiques, la souveraineté, l’indépendance, le patriotisme vidés de leur contenu pour en faire des produits toxiques, anesthésiant pour le peuple.

L’opium ainsi trouvé, la voix fut ouverte aux arrestations, emprisonnements et assassinats. Dans les zones de guerre loin de la capitale, une permissivité a été accordée aux milices nationales représentées par certains dozos, aux mercenaires de Wagner qui commandent l’armée sur le théâtre des opérations et des unités combattantes de l’armée régulière. Dans ces zones de guerre, ces forces armées tuent essentiellement les populations civiles. Elles évitent les djihadistes et les rebelles, ce qui fait que si certains affrontements sont très violents, pour la plupart ils tournent à l’avantage des forces djihadistes qui ont détruit plusieurs camps, emporté du matériel lourd, des armes et munitions.

La tactique des djihadistes n’a jamais été de s’installer dans un camp. Leur pratique consiste à rendre le camp non opérationnel et à emporter armes, munitions, carburant et massacrer tous les militaires qui se trouvent sur les lieux.

Etant donné qu’ils attaquent par surprise (une vraie guerre de guérilla) et que l’armée a un faible réseau d’information, ils font parmi les soldats beaucoup de victimes dont le nombre est caché par la hiérarchie militaire. Les soldats de Wagner ne sont pas épargnés. Ils tombent de façon impressionnante. Lorsque les djihadistes opèrent au même moment que les rebelles, le front se multiplie, c’est le carnage des soldats du régime. Le cas de Tinzawaten qui a défrayé la chronique est un exemple patent. A chaque défaite militaire, Wagner et ses forces supplétives font payer le plus lourd tribut aux populations civiles qui sont massacrées, les femmes sont violées, femmes et hommes sont dépouillés de leurs biens matériels et financiers jusqu’au centime.

Les pressions des milices donzos ainsi que celles des djihadistes font fuir les populations dont les bétails sont emportés. Elles sont empêchées de cultiver leurs champs par les djihadistes dès qu’elles refusent de signer une reddition pudiquement appelée ֞accord d’entente֡.

Cette entente (accord) avec les djihadistes consiste pour les populations à se détacher de l’Etat, à leur payer une taxe (la Zakhat), à ne pas les dénoncer aux autorités et rendre leurs armes. L’impossibilité pour les populations de cultiver ou de faire l’élevage est synonyme de ruine de l’économie rurale. La misère s’est accrue, ces populations faméliques sont exposées dans toutes ces zones à la mort certaine. Après les assassinats de Moura qui ont été perpétrés par Wagner essentiellement, faisant plus d’un millier de morts, des massacres de moindre envergure mais nombreux ont eu lieu au Nord, au Centre.

Les assassinats se sont déplacés au rythme des déplacements des militaires de l’Etat et de Wagner. Ainsi un Lieutenant-Colonel a été assassiné par Wagner pour s’être opposé à leurs actions.

Dans le pays en général, la corruption, les détournements des biens publics se font à ciel ouvert. Le désintérêt de l’Etat face aux problèmes de l’école, de la santé et de l’electricité se passe de commentaire.
Le pillage des ressources minières est systématique. Les impôts, la douane pressurent les populations ; les opérateurs économiques quittent le pays pour les voisins comme la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Dans ces pays, des membres de la junte investissent et font fleurir l’économie de la drogue dans le Sahara du côté de la Mauritanie et de l’Algérie.

Bref, le Mali se meurt, il y a urgence à le sortir de cette triste situation.

6- Quel est le niveau de conscience de la jeunesse Malienne ? Est-elle organisée ? Active ? Audible ? Et quels en sont les mouvements les plus représentatifs ?

Le niveau de conscience de la jeunesse malienne de façon générale est extrêmement faible. La jeunesse est organisée dans diverses associations de la société dite civile mais très peu dans les partis. Elle est une force aux mains des organisations non gouvernementales euro-américaines et des rentiers d’Etat nationaux qui les manipulent à souhait.

De manière générale, la jeunesse malienne est sous l’influence des milieux financiers internationaux et nationaux ; elle est détournée d’un combat conséquent contre le système politique actuel.

Elle mène des combats épisodiques, ponctuels guidés par des intérêts immédiats. Quant à la diaspora, il faut comprendre qu’elle est en émigration économique, que son souhait est de s’enrichir le plus rapidement possible. Elle est soumise à nombre de problèmes administratifs et autres et donc elle est dépendante de telle ou telle fraction des rentiers d’Etat. Comme la jeunesse en général, elle ne peut soutenir le parti SADI que de manière ponctuelle.

Le parti comme le peuple, ne peut compter sur la diaspora aujourd’hui. Cependant si un parti a été à la pointe du combat pour défendre les droits des migrants dans le pays d’accueil et au Mali c’est bien le parti SADI avec le Réseau de communication Kayira.

C’est la raison pour laquelle il faut approfondir le travail politique pour l’extraire des mains des oligarchies nationales réactionnaires et internationales.

Le parti compte à son actif un mouvement de jeunes et des femmes actives au Mali qui est en train de reprendre l’initiative. Ils ont pris les noms prestigieux de Abdoul Karim Camara dit Cabal (leader étudiant assassiné par le régime militaire du général Moussa Traoré le 17 mars 1980) et Aoua Kéita une militante chevronnée dans la lutte pour l’indépendance, compagne de Mamadou Konaté et Modibo Kéita du Mali indépendant.

7- Les médias mainstream français et « européens » dénoncent à longueur de page et de journaux télévisés l’influence du djihadisme 3.0 de quoi s’agit-il ? est-ce un danger pour la population du Mali et comment réagit-elle ?

Le djihadisme au Mali est plus fondé sur la contestation de l’ordre injustement installé que sur la promotion d’un État islamique au contraire de ce que décrivent les médias occidentaux. Ce djihadisme national dont les combattants sont essentiellement issus du prolétariat rural trouve son support idéologique dans l’Islam qui devient leur guide idéologique à tort ou à raison. Il ne propose aucun projet de société, aucune alternative à l’ordre réactionnaire actuel. Sa démarche politique manque de visibilité et de lisibilité pour le progrès. Il compte mener un combat d’émancipation des forces sociales marginalisées pressurées par le gouvernement à travers le Coran et l’Islam. Sa détermination à en découdre avec l’ordre réactionnaire antidémocratique en place qui n’entend que la force des armes est remarquable.

Ce mouvement manque d’orientation politique fondée sur une conscience de classe déterminant un projet de société et un programme politique pour construire une nation démocratique dont l’Etat serait au service du peuple. Sa contestation vigoureuse du système actuel ne fait apparaitre aucune alternative crédible au profit du peuple. Ce mouvement, du fait de son aversion contre l’injustice sociale imposée à la nation malienne et sa remarquable combativité, doit être l’objet d’une étude minutieuse pour entamer un dialogue fécond pour la paix.

8- Les mêmes médias dénoncent aussi l’influence de la Russie qu’en est-il réellement ?

Ce sont des guerres entre oligarchies européennes et américaines. Il ne faut jamais perdre de vue que notre siècle est marqué par l’exacerbation de la concurrence inter impérialiste pour le repartage du monde pour évincer l’un au profit de l’autre.

Le 19e siècle c’était le partage du monde entre puissances impérialistes. L’existence de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques (URSS) et des Démocraties Populaires ont atténué les luttes inter impérialistes et permis aux Etats post coloniaux de bâtir des nations à partir des Etats. Les combattants anticoloniaux étaient tous nourris à la sève bienfaitrice des idéologies de gauche.

Les indépendances formelles réalisées, nos Etats ont eu beaucoup de mal à se débarrasser de l’hydre colonial sur le plan économique et diplomatique. Ils sont restés à l’état de semi-colonie n’ayant pas réussi à réaliser la déconnection avec l’économie coloniale, à cimenter les différentes nationalités pour réaliser l’unité nationale.
Leurs efforts (parlant de ceux qui ont conduit à l’indépendance politique formelle) ont été sapés par la bourgeoisie nationale réactionnaire, succursale des firmes internationales qui a fini par s’accaparer du pouvoir avec son aile militaire qui est restée au pouvoir pendant 23 ans.

Les luttes d’affranchissement du peuple de cette bourgeoisie réactionnaire ont toutes été réprimées, les tâches pour l’accomplissement de l’indépendance réelle, de l’affirmation de la souveraineté nationale avec la construction de la nation ont volé en éclats ouvrant la voie à l’extraversion complète de l’économie nationale (sous la férule de cette même bourgeoisie civile militaire gloutonne) appuyée par le FMI et la Banque Mondiale.

Cette politique d’extraversion de l’économie du pays a sapé le fondement de l’unité nationale en construction, l’économie nationale pour faire de l’Etat un instrument gardien des intérêts privés internationaux et nationaux créant ainsi une minorité de repus parasitaires face à la misère généralisée. La seule réponse trouvée face aux revendications populaires a été la répression multiforme de la justice, de l’armée, des services de répression de l’administration, tous instrumentalisés par l’oligarchie prédatrice au pouvoir d’une part.

D’autre part, après avoir favorisé l’émergence d’aristocrates à la tête des syndicats, procédé à la corruption de la société civile et des élections, la classe dirigeante actuelle constituée des différentes fractions du M5RFP, des partis politiques au pouvoir depuis 1992, du CNSP caporalisé par les putschistes, confisque les libertés d’expression et d’opinion.

Elle se cache derrière les questions de souveraineté, d’indépendance dont elle n’incarne aucune vertu, elle cache sa responsabilité dans la faillite économique, ses alliances avec l’impérialisme qui est désormais pointé du doigt comme seul responsable de la crise structurelle que vit notre pays. Elle se mue en révolutionnaire anti impérialiste.

Les relations désastreuses entre ces dirigeants et les peuples sont noyées dans une nébuleuse lutte anti impérialiste qui dilue les contradictions entre les peuples et leurs dirigeants. Les peuples restent soumis à une double exploitation que sont celles de l’impérialisme et de la bourgeoisie nationale.
La répression féroce que subit le peuple fait remonter en surface tous les ingrédients qui brisent la cohésion sociale, l’unité nationale au profit de l’ethnocentrisme, le racisme, l’esclavage en plus de la paupérisation des travailleurs ruraux et de la ville. Ce tableau permet de mieux comprendre les enjeux nationaux, la portée des luttes en cours et l’idéologie dominante.

L’oligarchie russe soutenue par son gouvernement est à la recherche de zones d’influence économique et politique en Afrique.

Le gouvernement russe conteste être avec Wagner mais ne fait rien contre ses exactions. Les félicitations de l’ambassadeur russe lors de la rentrée « déguisée » des Forces armées maliennes à Kidal en dit long sur la complicité de l’Etat russe avec les autorités maliennes et Wagner.

L’Ouest africain est en passe d’échapper des mains des européens (France), il devient compréhensible que leurs médias montent à l’assaut.

Ce faisant, ils substituent l’occident à la Russie puisque pour l’un ou l’autre, l’Afrique n’existe qu’entre les jeux inter-impérialistes. Beaucoup dans les gauches africaines sont formatées par une telle approche réactionnaire.
Il va sans dire que le sentiment anti français s’installe dans la conscience populaire.

9- Les opérations menées par le « groupe Wagner sont-elles efficaces ? comment réagit la population ?

Les mercenaires de Wagner sont en parfaites concordance avec la politique des colonels les plus féroces et cyniques dans la répression contre les populations innocentes. Ils procèdent au massacre des communautés en faisant l’amalgame entre Peulhs et djihadistes, Arabes, Touaregs et rebelles séparatistes, tous étant accusés de terrorisme.

Ce qui est grave et inadmissible est le viol des femmes, le racket de populations civiles qui vont maintenant au-delà des populations peulhs, touarègues et arabes.

Des témoins expliquent que non seulement les militaires maliens sont sous le commandement de Wagner au front, mais aussi sont obligés d’adopter les mêmes comportements que ceux-ci.

La hiérarchie militaire est au courant, elle fait de temps en temps des communiqués « humanistes » pour se dédouaner. Leur inefficacité est la même que celle de l’armée officielle du Mali.

C’est le désastre.

Les opérations menées par le groupe Wagner sont rarement dirigées contre les djihadistes elles sont inefficaces, criminelles d’où leur inutilité. Leur crime, c’est de s’attaquer aux populations civiles considérées comme complices. Ces populations innocentes sont dépouillées de leurs biens, les femmes violées, humiliées.
Les djihadistes en profitent pour conquérir le cœur des populations soumises et abandonnées aux diverses répressions de Wagner et hélas de l’armée, censée pourtant les défendre, elle est incapable de faire face aux djihadistes. Les tirs des drones mal ajustés ou volontairement mal ajustés tuent les populations civiles plus que les combattants djihadistes. Une guerre civile de rapine a lieu au Mali, un carnage sous silence également.

10- Comment analyser-vous le retrait militaire de l’armée française « opération Barkhane » et de la « Task Force Takuba » (unités des forces spéciales de plusieurs pays de l’Union européenne) placée sous commandement français ?

Le retrait de Barkhane est la réponse du constat d’échec fait par les autorités françaises.
La contestation populaire malienne sous la poussée du parti SADI, du MDP et de quelques organisations de la société civile, a contribué à exacerber les contradictions politiques en France. Le retrait de Barkhane n’est nullement une décision anti impérialiste des autorités de la transition du Mali. Elles s’en sont servies comme trophée pour se faire accepter.

Le retrait de Barkhane du Mali et l’abandon de la Task Force Takuba est le fruit d’une conjonction des forces politico-civiles maliennes, africaines et européennes. Une victoire du combat démocratique contre la présence militaire étrangère au Mali.

En effet grâce au combat du SADI en 2011, du MP22, des hamallistes de Nioro (une confrérie soufie) en 2012 et plus tard du MDP, les populations maliennes ont pris conscience de la nécessité du départ des troupes françaises.

A Gao, dans le plateau dogon à Mopti, partout les populations ont crié à l’inefficacité de ces forces à travers les organisations de la société civile, du parti SADI, du MP22 et du MDP plus tard.

Ces mobilisations ont eu des échos en France auprès des gilets jaunes, des Insoumis, du Parti communiste. Cela a contribué à affaiblir le Président français l’obligeant à convoquer un sommet à Pau avec les chefs d’Etat du Mali, du Burkina, du Niger et du Tchad.

Le SADI dans sa démarche pour fédérer les forces de contestation du régime et conformément aux résolutions de ses deux derniers congrès a intensifié son activité de regroupement des forces patriotiques démocratiques et populaires pour la constitution d’un front de gauche démocratique et populaire. C’est ainsi qu’est né le Mouvement Démocratique et Populaire (MDP).

Ce formidable mouvement a regroupé plus de 30 organisations. Il fit son lancement sous la direction du Bureau Politique du SADI le 29 Novembre 2019 devant la Bourse du Travail. Le MDP ainsi créé organisa un meeting le 13 décembre 2019 devant la Bourse du Travail et un dernier le 10 janvier 2020 au monument de l’Indépendance.

Tous ces rassemblements et les conférences de presse qui les ont précédées, ont exigé le départ des troupes françaises du Mali, le refus de l’installation d’une base militaire de la Minusma à Bamako, précisément à Badalabougou au flanc de l’ex lycée Badala et la mise en place du G5 Sahel.

Toutes ces grandes sorties ont été entendues dans le plateau dogon, à Mopti, à Gao, à Kidal et ont nourri les mobilisations qui dénoncent l’inefficacité et l’inutilité de ces présences étrangères au Mali.
Le MDP à la suite du parti SADI, prônait lors de ses sorties le dialogue avec toutes les forces armées au Mali pour le cessez le feu, la paix et la démocratie.

Les autorités françaises étaient résolument opposées à toute forme de dialogue avec les djihadistes alors qu’elles ne ratent aucune occasion pour discuter avec ces mêmes djihadistes pour délivrer des otages, contre souvent des fortes sommes d’argent.

Le MDP est devenu du coup une cible pour les autorités françaises qui n’ont pas tardé à taxer le leader du MDP de pro Russe jusqu’à faire courir le bruit que le mouvement aurait un financement russe. Ce qui est absolument faux.

Le Président français Emmanuel Macron informa le 13 janvier 2020 le retrait de Barkhane du Mali lors du sommet des chefs d’Etat à Pau et annonça la création d’une force dénommée Takuba qui serait prise en charge par l’Union Européenne. Un masque tombe, on le remplace par un autre ! Ceci sonna comme une bataille gagnée dans le vaste combat contre le régime prédateur de IBK et de ses alliés occidentaux.
En réaction à ce discours, la chasse aux militants anti-impérialistes s’intensifia sous différentes formes dans tous les pays du Sahel en proie à la contestation contre la présence des troupes françaises.

Au Mali pour sanctionner les acteurs du mouvement et préparer la succession de IBK, le régime procéda à la dissolution de l’Assemblée Nationale mettant le leader du SADI hors du parlement ainsi qu’un autre député du parti au pouvoir hostile à la présence des troupes étrangères au Mali.

Cette dissolution et la fraude qui s’en est suivie a exacerbé les contradictions internes au sein du régime et la contestation populaire.

Le régime a entrepris auprès des autorités françaises la révision des termes de l’Accord de Défense. La France refusa, Macron devait régler ses contradictions internes avec son opposition à la veille de l’élection présidentielle.

Notons également qu’après la chute du régime de IBK le 18 août 2020 et après la décision de la France d’évacuer ses troupes du Mali, la junte militaire entreprit les mêmes démarches de renégocier l’accord de défense. La France s’y opposant, la junte se jeta à la conquête de la direction du G5 Sahel que le Tchad lui refusera. La France qui abandonna ʺen plein vol leʺ CNSP et le M5RFP selon les propos du Premier Ministre malien aux Nations Unis fut accusée d’avoir incité le Tchad à refuser la direction du G5 Sahel, au Mali.
Le mouvement de contestation populaire contre les interventions euro américaines en Libye, au Mali, venaient d’arracher une victoire démocratique que les opportunistes du M5 RFP et la junte à la baïonnette, tentent de s’approprier la paternité. Cette confusion a été entretenue par une partie de la presse et les soutiens de la junte en quête d’arguments mobilisateurs des masses au Mali, en Afrique et en Europe.

En fait sans risque de se tromper, les propagandistes de la thèse de la manipulation pour faire passer notre mouvement comme une émanation de la Russie, ont fait la meilleure propagande pour celle-ci en substitution aux occidentaux alors qu’il n’en était rien.

Ce qui est dommage, c’est l’attitude des dirigeants des organisations africaines dites de gauche, des panafricains, qui nient le succès du combat héroïque de notre peuple en le présentant comme un trophée pour les putschistes.

Ces forces du panafricanisme ou d’autres forces de gauche n’ont cure des relations entre les Etats africains et leur peuple, l’oppression et la répression que ces peuples subissent. Ils se noient dans une vision qui ramène notre combat strictement aux jeux de repartage du continent entre les oligarchies euro-américaines, russes et asiatiques pour ne pas parler de concurrence inter impérialiste. L’indépendance dans la lutte pour affranchir le continent de sa position de semi colonie est réduite à chercher la meilleure oligarchie, plutôt que de faire confiance aux populations, aux travailleurs opprimés qui se battent au quotidien. Cette démarche comporte un cynisme déconcertant.

11- Les médias français parlent d’un important sentiment « anti- français » au Mali qu’en est-il précisément ? le peuple malien fait-il la différence entre le peuple français et son gouvernement ?

Majoritairement ce qui doit être perçu comme une lutte de classe est vécu comme un envahissement des blancs, des grandes nations sur nos petites nations. Il va sans dire que le sentiment anti français puis antiblanc s’installe dans la conscience populaire.

12- Le parti SADI est représenté activement en France. Y a-t-il d’autres mouvements ou partis au Mali et dans la diaspora malienne qui soutiennent votre combat pour la démocratie et la liberté d’expression ?

Il y a beaucoup d’autres organisations politiques, de la société civile fortement représentées en France qui mènent des luttes pour la liberté. Chacune d’entre elles a son champ d’action et son identité propre. Elles mènent des luttes qui parfois incitent au rassemblement, tout comme le SADI. Elles invitent régulièrement selon les préoccupations de l’heure, le parti qui répond selon le thème et la crédibilité des parties invitantes.
Un mouvement a été mis en place par un haut responsable du parti. Ce mouvement pour la Paix au Mali est dénommé Mouvement Populaire Pour la Paix au Mali (MPPM).

Il est composé de militants du SADI qui en sont les initiateurs et des personnes n’appartenant pas au SADI.
Ce mouvement dont les 4 principaux responsables sont en prison depuis plus d’un an est un allié sûr du parti. D’autres initiatives de rassemblement existent ; notamment le Mouvement Démocratique et Populaire. Ceci pourra renforcer le parti dans ses objectifs minimaux stratégiques.

Quant à la section du parti en France, elle continue ses activités de recrutement, d’actions diverses et de communication.

13- Pour vous arrêter la police a effectué une descente musclée à votre domicile mais heureusement sans succès, depuis ce jour vous êtes « introuvable ». Cette fuite est évidemment liée à des raisons de sécurité et vous craignez pour votre vie comme l’a dit publiquement votre avocat maître Mamadou Ismaila Konate. Etes-vous le seul concerné ? quelle est la situation des opposants et des autres leaders ? Où en est la démocratie au Mali ?

Aujourd’hui, je suis le seul opposant politique ouvertement traqué pour ses opinions. D’autres le sont, mais indirectement, car soupçonnés d’être impliqués dans des détournements de fonds publics. Ils n’en demeurent pas moins des responsables politiques craints par le régime qui cherche tous les prétextes pour les anéantir. Le régime ne laisse passer aucune contradiction, fort heureusement les langues se délient.

Les libertés d’expression et d’opinion sont confisquées au Mali. La justice, les services de renseignement et les services de sécurité sont instrumentalisés pour réprimer toute opinion - même en apparence - opposée à celle de la junte et du M5 RFP du Dr Choguel Kokala Maiga. Les arrestations et les emprisonnements arbitraires illégaux se succèdent. Les assassinats ne sont pas rares et sévissent surtout dans les zones de guerres, les viols des femmes, les pillages systématiques sont légion dans un silence remarquable.

La démocratie redevient une conquête à mener. Il est évident que le seul parti opposé à ceux qui sont au pouvoir et qui peut soulever le peuple contre le régime est le parti SADI et le regroupement qui en est issu le MDP. La paupérisation actuelle des populations, les exactions des soldats de l’armée régulière ainsi que les milices (donzos et Wagner) protégées par le pouvoir contre les communautés sont des ferments pour des révoltes futures du peuple malien.

D’autres organisations dans la société civile subissent des exactions et leurs militants sont en prison. Elles refusent de se soumettre.

Bien entendu, le pouvoir a conscience de l’existence d’un fort courant de sympathie en faveur de toutes les forces combattantes, notamment le parti et surtout son dirigeant. Il a bien sûr conscience du potentiel de mobilisation du SADI, toujours opérationnel…d’où la peur qu’il éprouve aujourd’hui vis-à-vis de ce parti et de son premier responsable.

De plus, le combat est d’autant plus facile à mener qu’en tant que premier responsable du parti, je jouis de ma liberté de parole et de mouvement, et je refuse les compromis qui ressemblent à des compromissions. Il faut donc me faire taire pour empêcher la deuxième phase de l’insurrection populaire, c’est-à-dire la prise du pouvoir par les forces démocratiques, patriotiques et populaires.

14- Fin décembre 2021, vous avez été accusé par le pouvoir d’avoir tenu des propos « injurieux » à l’égard du premier ministre Choguel Kokalla Maiga. Qu’en est-il vraiment ?

Le premier ministre était un leader de l’Union Nationale des Jeunes du Mali UNJM, affiliée à l’Union Démocratique du Peuple Malien, le parti du général Moussa Traore que le mouvement de contestation scolaire de mars 1991 a fait chuter sous ma direction en dépit d’une répression féroce et de la mort de plus de 200 personnes jeunes, femmes, élèves et étudiants.

Les tenants de l’ex-régime ont tenté de faire croire à l’opinion que le mouvement scolaire de l’époque avait été manipulé, pour emprunter leur expression, par « l’impérialisme négrier français ».

Devenu premier ministre, l’ancien membre de la jeunesse de l’ex-régime revient sur cette thèse de la manipulation pour régler ses comptes. Il a déclaré que les élèves et étudiants étaient si manipulés que les responsables de l’époque ont menti en disant que les étudiants et d’autres personnes avaient été tués pendant les événements de mars 1991.

Selon Choguel Kokala Maiga, ce sont des fous, des mendiants et des voleurs qui ont été tués en mars 1991. J’ai réagi et dans ma déclaration, j’ai dit que lorsque j’aurai fini d’établir les faits, j’enduirai mes pieds de piment pour les envoyer là où ça lui ferait le plus mal… injures, un mois de prison. Liberté provisoire accordée le 5 janvier après un mois de détention (6/12/2021 au 5/1/2022).

Mon jugement qui devait avoir lieu le 28 août 2022 dernier est reporté au 28 décembre 2022 ...

15- Comment les forces démocratiques en France peuvent-elles vous aider et soutenir les aspirations du peuple malien ?

En fait, il s’agit d’aider le SADI à réaliser son programme d’implantation en cours, sa mobilité sur le terrain et sa communication.

Aujourd’hui, le parti dispose de 11 radios FM et d’une télévision en ligne. Il faut renforcer ses divers supports de communication par la formation des camarades et l’acquisition de nouveaux moyens matériels de communication.

D’autre part, aider à diffuser les informations du parti serait d’une grande utilité pour plus d’espace.
En réalité, il serait correct de parler d’alliance idéologique, politique et stratégique à entretenir entre le SADI, les partis de la même obédience idéologique ou toute autre organisation qui travaille pour la paix, la justice sociale. Cette solidarité, ces alliances politiques au-delà du soutien ponctuel au parti SADI, permettront de construire les luttes contre les guerres impérialistes qui ruinent l’Afrique et le monde entier. Les petites solidarités peuvent aider pour des grandes luttes pour extraire le monde de l’hydre impérialiste au profit d’une révolution politique et sociale qui garantit la paix et la justice sociale.

Août 2022
Mercredi, le 29 Janvier 2025